*Avis de recherche*

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Tak Tak...Tak Tak.

Deker, en équilibre sur le toit fragile, réparait à l'aide de planches et de bûches fraichement coupées la charpente dévorée par la mousse verte et aqueuse. À l'aide d'un marteau et de tiges en fer, qu'on appellera plus tard clous, il maintenait bien fermement les taules en bois brun sur les poutres larges. Valerens essuya du revers de la manche les gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Dans cette région le soleil cognait atrocement en début de matinée puis se radoucissit vers le milieu d'après-midi, caché par les collines verdoyantes.

-Doucement les enfants ! Gronda une femme. Vous ne voyez pas qu'elle travaille?

Deker entendant du bruit plus bas, se redressa. Il aperçut Iloé, qui portait deux seaux d'eau, se faire aborder par des enfants ne dépassant pas la dizaine d'années.

Ça faisait deux semaines qu'ils ne la lâchaient plus. Étant nouvelle dans le village, elle avait suscitée la curiosité de bon nombre de personnes, notamment des gamins. Deker la vit poser les seaux d'eaux sous le porche et s'asseoir à sa place attitrée depuis quelques jours, sur une pierre à l'ombre sous un chêne. Iloé s'était changée et portait maintenant une longue jupe en lambeau qui lui cachait les jambes, un chemisier crème et une grosse ceinture en cuir style corset qui lui cintrait la taille. Hanaé lui avait donné ses habits, estimant qu'ils étaient plus adapté pour une femme.

Une fois assise, les enfants se mirent autour d'elle, comme chaque matin depuis deux semaines. Leur tuteur, une vieille femme aigrie, s'assit elle aussi et patienta que l'histoire qu'allait compter la jeune femme se termine. Un sourire illumina le visage d'Iloé, rendu plus éclatant encore de par sa peau lavée. Avec réclamation elle commença son histoire, l'histoire de son monde qui lui semblait maintenant si lointain.

-Tss, les femmes toutes les mêmes, souffla Deker. Dès qu'elles ont une opportunité elles s'arrêtent de travailler.

Valens posa ses outils et descendit du toit. Il rejoignit sa mère assise sur une chaise sous le porche et s'adossa au mur en croisant les jambes. Il posa son regard distrait sur sa mère. Comme les enfants, cette dernière buvait les paroles d'Iloé comme une éponge. Les mots tels que « Voiture » « avion » « internet » faisaient rêver les spectateurs. Il ne savait pas ce que s'était, et s'imaginaient tous différentes choses telles que de la nourriture ou des armes.

-Elle fera une bonne mère, sortit soudainement Hanaé.

-Sûrement, si elle vit jusque-là, pesta Deker.

-Je pense que tu feras en sorte qu'il ne lui arrive rien.

-Je ne suis pas son père elle se débrouille. Dit faussement le pirate.
-pff...Même si je ne vois rien, je le sens mon fils. Une mère connaît son enfant. Je sais que tu la regardes en ce moment même et je sais aussi que quoiqu'il arrive tu la protégeras. Dès que tu es arrivé je l'ai sus. Elle n'avait aucune blessure alors que toi mon fils, tu m'es arriver blessé.

-Je l'utilise simplement parce qu'elle m'ouvrira les portes de la richesse. Cette esclave ne m'apporte rien que de l'or. Je comptais la tuer mais...

Deker observa Iloé, cette même sensation qu'il n'arrivait pas à déchiffrer s'immisça en lui.

-Mais ? Insista la mère.

-Rien.

Valens s'apprêtait à entrer dans la chaumière quand sa mère lança d'un ton neutre.

-Elle est en danger. Ton père est à ta recherche. S'il tombe sur elle, Dieu seul sait ce qu'il lui fera. Si tu tiens à elle c'est que son visage doit être doux et attirant. Tout ce que ton père recherche.

Les mers d'un autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant