•6 septembre•

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Tommy,

Depuis que nous sommes rentrés à l'école, en maternelle, nous avons toujours été dans la même classe. Toutes nos rentrées, nous avons eu la chance de voir nos espoirs d'être ensemble réalisés. Je ne vois pas pourquoi cette année aurait été différente. Cependant elle l'est sur un point. Nous n'avons plus envie d'être dans la même classe. Mais évidemment, le destin continuera de nous réunir. Nous sommes tous deux dans la même classe de première scientifique. Pourtant, nous aurions pu être séparé par la masse d'élève choisissant cette filière.

Mais non.

Autrefois ça ne m'aurait pas dérangé. Tu étais mon meilleur ami. Tu t'en souviens ? On s'arrangeait pour faire les pires bêtises ensemble. On était comme les doigts de la main, toujours fourrés ensemble. Tu te souviens ?

Est-ce que tu te souviens du temps où l'on se confiait tout ? Du temps où l'on se protégeait mutuellement ? Du temps où l'on se soutenait ? Où l'on riait ensemble ? Où l'on faisait des conneries ? Où les regards suffisaient ?

Tu t'en souviens Tommy ?

Moi oui. Et je sais que tu t'en souviens aussi. C'était la belle époque.

Je me souviens de la maternelle. C'est pendant une récréation pluvieuse qu'on est devenu ami. Il n'y avait pas grand-chose à faire alors j'étais resté assis dans mon coin. Tu étais venu me tenir compagnie tout naturellement. A partir de là, on est devenu meilleurs amis. Je me souviens de nos jeux innocents, des châteaux dans le bac à sable du parc de la ville et du cerf-volant en haut de la colline. Nos parents se sont liés d'amitié grâce à nous et on était heureux, ça nous permettait de nous voir encore plus souvent. On a rapidement découvert qu'on habité dans le même immeuble et alors nos week-end et nos vacances n'étaient plus construites que sur les bêtises que nous programmions ensemble.

Je me souviens de la primaire et de nos parties de billes, des échanges de cartes Pokémon, des chats, glacés, bougies ou bien colonies, du jeu de la gamelle sur la poubelle et bien d'autres encore. Teresa était ton amoureuse et Minho et Chuck était déjà nos amis. Mais notre amitié était le plus fort des liens dans ce petit groupe. On continuait nos bêtises, je me souviens qu'on en a fait voir de belles au concierge de l'immeuble. Heureusement pour nous, Jorge n'était pas méchant et il n'était pas difficile de voir que ça l'amusait malgré tout.

Je me souviens du collège. On avait peur d'être séparés par les élèves arrivant d'autres écoles. Finalement on s'est retrouvé dans la même classe. On était que tout les deux mais on n'oubliait pas de retrouver les autres dans la cour de récré. Notre petite bande s'est agrandie. Teresa a ramené Brenda, Frypan s'est incrusté et Minho est parti chercher Aris, ce timide. On avait des délires bizarres, des délires d'adolescents. Je me souviens d'une grosse dispute qui avait bien failli briser notre amitié. Tu fumais, ça ne me plaisait pas. Finalement tu as arrêté et tu es resté mon meilleur ami. Je me souviens de toutes ces soirées qu'on passait rien que tous les deux, chez toi ou chez moi. Mes parents te considéraient comme leur deuxième fils. Les tiens pensaient de même de moi. Je me souviens de cette soirée. Celle qui a tout gâché.

Je me souviens t'avoir invité chez moi sans raisons comme à notre habitude. On avait beaucoup ri, beaucoup parlé. On avait joué à Mario kart sur ma console. On criait à chaque fois que l'autre nous doublait, on riait fort et quand j'y pense, les voisins sont vraiment tolérants. Finalement, je m'étais assis tout naturellement sur tes genoux. Tu n'avais rien dit, tu avais souri. J'ai gagné deux fois ainsi. J'avoue avoir triché en profitant de ma position pour te cacher la vue. Mais ça nous a bien fait rire. En mauvais perdant, tu as fait mine de bouder. Je m'étais retourné pour te consoler exagérément et ça t'avais fait sourire. J'avais plongé mon regard dans tes yeux marrons et tu m'avais embrassé le nez. J'ai ri. Toi aussi. Tu as déclaré que tu étais fatigué alors nous nous sommes couchés. Nous avons discuté encore en observant mon plafond. Longtemps. On avait toujours des tonnes de trucs à se dire. Puis je me suis endormi contre toi. Où alors tu t'es endormi contre moi. Je ne saurais jamais. Le lendemain je me suis réveillé avant toi. Je te regardais dormir paisiblement. A ce moment je te trouvais beau. Puis j'ai regardé l'heure. Dix heures. Je t'ai caressé le visage et les cheveux pour te réveiller. Tu as d'abord grogné dans ton sommeil puis tu as bougé un peu et tu as parlé :

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant