•6 septembre•

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Détesté Newt,

Pourquoi faut-il que l'on se retrouve encore et toujours dans la même classe ?

Est-ce que tu comprends que je ne peux plus te voir ?

Je pense que la réponse à ma question est non. Tu ne comprends pas. Tu m'interroges du regard sans cesse. Ça se voit dans tes yeux, tu te poses mille et une questions. Tu te demandes pourquoi je fais ça, pourquoi si brusquement, pourquoi cet abandon. Mais personne ne peux comprendre ; Personne n'est dans ma tête, dans mon cœur. J'ai mes raisons. Et pourtant tu continues de me fixer avec insistance comme si ça suffirait à me faire cracher le morceau. Ce regard noir si profond. Tsss... Si banal. Pathétique.

Je te déteste d'avoir choisi cette filière. Tu es tellement plus fort en langue, pourquoi avoir choisie les langues ? Tu as l'esprit d'un littéraire alors dis moi pourquoi tu es assis là près de moi alors que je cherche à te fuir ? Au fond je le sais. Ce n'est pas ce que tu aimes et la façon dont tu penses qui guide tes études mais plutôt ce que tu veux devenir. Tu veux bien faire, sauver des vies. Mais tu aurais pu le faire loin de moi.

Je te déteste pour être mon voisin de physique chimie. Je te déteste d'avoir rendu ma matière préférée atroce. J'y vais à reculons par ta faute. Même avoir Janson pour professeur ne me décourage pas autant que ta présence. Je sais que je finirai par m'habituer à son caractère détestable et que je continuerai à aimer toujours plus la chimie et les lois de la physique. Mais avec toi à mes côtés, c'est devenu bien difficile.

Tu es là à écouter le cour bien sagement, comme le bon élève que tu as toujours été, le dos bien droit, toujours prêt à participer et à donner les bonnes réponses.

Je te déteste d'avoir de si bons résultats si facilement. Je déteste quand tu fronces les sourcils quand tu es concentré. Je déteste quand tu mordilles ton stylo. Horripilant. Je déteste ton écriture si propre. Je déteste le dernier bouton de ta chemise, celui qui n'est jamais boutonné. Je déteste ta peau pâle. Je déteste tes cheveux blonds. Je déteste le grain de beauté sous ton œil.

Et par dessus tout je déteste ta position.

Je déteste quand tu mets ta cheville sur ta cuisse. Je déteste ton genoux qui vient effleurer mes côtes. Tu m'embrouilles le cerveau. Ton toucher m'horripile tu comprends ? Il me donne la nausée et je ne souhaite qu'une chose, me débarrasser de la sensation de ton genoux qui me frôle toujours. Je veux que tu me laisse en paix et je veux me débarrasser de ses frissons que tu provoques chez moi. Je devais faire d'immense effort de concentration. La physique n'avait plus autant d'attrait et devoir recentrer sans cesse son attention est épuisant. Même le ton sec et le sarcasme employé par Janson ne réussissait pas à me motiver pour éviter la punition. Tu ne peux pas savoir à quel point j'étais perturbé. J'avais très envie de t'insulter, de te frapper, de casser ton genoux si perturbant, de te jeter au sol, de me débarrasser de toi une fois pour toute.

Mais je me suis tu et j'ai copié le cours en serrant les dents. Je me suis vengé sur ma feuille, appuyant mon crayon un peu trop fort dessus. Je devais rester calme. Monsieur Janson n'aurait pas toléré qu'un autre son que celui des mouches viennent perturber son cour. Alors je t'ai maudit en silence. J'ai pensé à toutes ses choses malsaines que je pourrais te faire en sortant.

A cause de toi, Gally me regarde bizarrement. Il y a son regard qui essaye de comprendre quelque chose qui n'existe pas. Il pense qu'il y a un truc entre toi et moi depuis ce premier cour de physique. L'année ne pouvait pas plus mal commencer. Apparemment j'étais un peu rouge et je te regardais en me mordant la lèvre inférieure. Apparemment, il y a un truc louche chez moi. Apparemment j'ai la tête de quelqu'un qui désir son pire ennemi. Quand il m'a dit ça en sortant du cours, j'ai cru que j'allais l'étrangler. Alors à la sortie de la classe ce n'est pas toi que j'ai frappé même si j'en mourrais d'envie. Je me suis battu avec Gally. Tu vois tu me mets la tête à l'envers. J'en viens à frapper mes amis. Mais qu'on se le dise une fois pour toutes, il n'y a et n'aura jamais rien entre toi et moi ! Je te déteste et j'espère l'avoir fait rentrer dans la tête de Gally.

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant