•5 Octobre•

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Détesté Newt,

Nous sommes mercredi soir et je viens de terminer mes journées d'exclusions. Je me suis ennuyé à mourir. J'étais tout seul, je n'avais pas grand-chose à faire. J'avais le choix entre faire le ménage, rattraper mes cours ou regarder un programme nul à la télé. Autant dire que ces occupations ont tout de même laissé l'ennui s'installer. Et quand je m'ennuie, j'ai tendance à fouiller dans mes pensées et je finis souvent par m'y perdre. Inévitablement, j'ai pensé à toi et ce pendant de longues heures, de quoi me mettre les nerfs à vif. Il y a ces questions qui tournent en moi. Je ne comprends pas pourquoi tu t'attaches toujours à moi avec autant d'ardeur alors que je cherche à te faire ressentir tout le contraire. Je ne trouve aucune explication. Ca me frustre et finalement je suis en colère.

Je te déteste.

Gally m'a envoyé des messages. Ça m'a permis momentanément de me détacher de mes pensées. Il me disait que Sonya me détestait. Minho aussi mais lui c'était pas vraiment nouveau. Il m'avait dit que l'asiatique était heureux de mon exclusion et qu'il en profitait pour se pavaner comme un paon. Il m'a dit qu'il avait l'air rayonnant et je n'ai pas compris ce que faisait cette phrase timide dans sa bouche. Je n'ai pas réfléchi plus longtemps, je l'emmerde profondément cet asiatique de malheur.

Ensuite il m'a parlé de toi et j'ai resserré ma prise sur mon téléphone, le souffle court. La colère revenait. Il m'a dit que toi tu avais toujours l'air neutre. Comme d'habitude au final. Tu es si calme. Mais il s'inquiétait parce que cette après midi tu t'étais disputé avec Minho à mon sujet. Il pensait que tu préparais quelque chose. J'ai passé outre, j'en avais marre de parler de toi. Je voulais te faire sortir de ma tête.

Je te déteste.

Mais Gally avait raison malheureusement. Tu avais bel et bien prévu quelque chose et je regrette de ne pas avoir demandé plus d'informations à Gally. En fin d'après midi, on a sonné à la porte. J'ai pensé que c'était Gally qui avait oublié de me prévenir qu'il passait pour me donner les cours ou juste passer un peu de temps entre potes. Mais si j'avais regardé par le judas j'aurais vu. Je t'aurais vu toi.

J'ai ouvert la porte sans me poser de questions. J'ai à peine eu le temps de t'apercevoir que tu es rentré sans me laisser le temps de comprendre. Je n'ai pas eu le temps de réagir, pas eu le temps de me mettre en colère ni même celui de te claquer la porte au nez. Tu étais déjà entré, me laissant figé dans l'entrée. Tu enlevais déjà tes chaussures et ton manteau sans te poser la moindre question, sans même avoir croisé mon regard qui se remplissait petit à petit de haine. Tu as filé vers ma chambre sans un regard en arrière et je n'ai pas eu d'autre choix que de te suivre. Je bouillonnais de colère. Tu te permettais de revenir chez moi, d'entrer sans mon autorisation et d'envahir mon espace personnel, ma chambre !

Je te déteste.

Je t'ai rattrapé vivement, bien décidé à te faire déguerpir. Tu as finalement tourné ton regard neutre sur moi, vérifiant que je te suivais bien. Tu avais la main posée délicatement sur le chambranle de la porte en m'attendant. Quand je suis arrivé à ta hauteur, les poings serrés et chaque muscles tendus par ma fureur, j'ai claqué la porte de ma chambre. Tu as vite retiré tes doigts du chambranle et le bruit sec du bois à résonner dans la pièce. Manqué.

Tu me jetais un regard surpris et méfiant alors que tu reculais au milieu de la pièce. Tu tenais ta main comme pour la protéger bien que je n'ai pas eu le temps de la toucher. J'étais furieux et je ne le cachais pas. Tu m'imposais ta présence et j'étais clairement décidé à ne pas laisser passer ça. J'étais chez moi et je ne voulais pas que tu sois là !

" Qu'est-ce que tu fous ici ? "

C'était sec. Je serrais les poings pour me retenir. Je n'avait qu'une envie, te frapper aujourd'hui et j'étais presque en train de regretter d'avoir rater ma tentative pour te coincer les doigts dans la porte. Je sentais la colère monter lentement mais sûrement comme d'habitude. J'espère ne pas atteindre mes limites cette fois.

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant