•31 Octobre•

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Détesté Newt,

Depuis notre exposé, tu te permets de me sourire. Tu as même tenté de me parler en tant qu'ami à plusieurs reprises. Ces gestes amicaux me perdent un peu plus. A chaque fois que je te voyais arriver, je m'éclipsais. Je ne répondais pas non plus à tes sourires. Je t'ignorais simplement. Parce que je me perds. Je n'arrive plus à te détester. Je me sens perdu en moi, incapable de prendre une décision par rapport à toi. Et puis je me dis que ces semaines passées à t'ignorer ne sont pas pires que celles que j'ai passé à te détester ni forcément mieux. Au final c'est peut être mieux comme ça, je n'ai pas besoin d'être à un extrême ou l'autre.

Et puis il y a eu la rumeur de cette fête d'Halloween. C'est Ben qui l'organisait, le terminal le plus cool du lycée. Gally lui parlait de temps en temps et il avait donc était invité avec pour mission de ramener du monde. C'était le genre de fête où l'on retrouve tout le lycée et ça ne me plaisait pas tellement. Je ne suis pas du genre social à sortir tout le temps alors quand Gally m'a proposé de venir, j'ai refusé. Je préfère largement rester tranquillement chez moi.

Pourtant Gally a insisté. Il est arrivé chez moi en début de soirée avec un grand sac en plastique. J'ai grimacé en me rendant compte qu'il contenait des déguisements. Il m'avait emmené dans ma chambre alors que je protestais. J'avais fini par céder sous ses supplications. Venir je voulais bien mais me déguiser était une toute autre affaire. Gally a laissé tomber son manteau et je me suis rendu compte qu'il était déguisé en pharaon égyptien. Il portait un pagne blanc assorti d'un pectoral représentant un faucon doré et sur sa tête, les couronnes de haute et basse Égypte. Sa sœur avait pris soin de son maquillage et lui avait fait des très d'eye liner " à l'égyptienne ". A vrai dire, son déguisement le mettait en valeur. Il laissait voir ses muscles.

J'ai râlé en voyant qu'il n'abandonnait pas. Il a sorti du sac un jean slim noir et un espèce de tatouage éphémère. Il m'a tendu également une boîte de lentilles blanches et du faux sang. Il m'a fait signe d'enfiler le jean et de retirer mon t-shirt. Je me suis exécuté non sans souffler. C'était vraiment pas mon truc de faire la fête et me déguiser ne m'enchantais guère. Je l'ai laissé me préparer puisque je n'en avais pas envie et que lui était particulièrement enthousiaste. Il avait hâte,je le sentais.

Il a collé le tatouage sur mon torse en y ajoutant du faux sang. On aurait dit que je m'étais fait griffer en profondeur par une bête sauvage. Il a ensuite mis du gel dans mes cheveux et j'ai mis les lentilles en soupirant. Mon regard faisait peur. Pour finir, il m'a tendu une veste en cuir. Je l'ai regarder en fronçant le nez. C'était loin d'être mon style. Je préférais de loin ma veste en jean. J'ai soupiré une nouvelle fois et j'ai attrapé mon t-shirt. Gally me l'a aussitôt arracher des mains.

" Pas de t-shirt ! Tu vas gâcher mon travail. Et tu vas voir tu vas pécho comme ça ! "

Il m'a fait un clin d'œil auquel j'ai répondu par une grimace. Je n'avais pas envie de sortir, pas envie de parler, pas envie de draguer... Je voulais juste rester chez moi dans mon lit bien tranquillement.

" J'ai pas envie de ramener une fille.

— Tom t'es malade ? "

Il a ri, emporté par son impatience enthousiaste. Moi aussi mais le cœur n'y était pas. C'était un rire jaune et sans joie. J'ai finalement enfilé la veste sur mon torse nu. Je me suis regardé dans le miroir et je me suis surpris à me trouver agréable. J'avais un côté effrayant qui pouvait également être attirant. J'étais pas mal finalement. Ça m'a remonté un peu le moral et j'ai offert un petit sourire à Gally. Il avait bien choisi.

Après ça, on est entré chez Ben. Je m'attendais à ces soirées américaines pleines de débauches mais finalement ça allait. La musique n'était pas exagérément forte et les gens se tenait un minimum. Disons que les plus bourrés étaient rapidement mis à l'abri par leurs amis. Une bonne partie du lycée était là comme je l'avais imaginé et le peu de motivation que j'avais gagné est redescendu aussitôt en observant la masse d'élève. On ne voyait pas grand chose dans le noir. Les lumières faisaient plus mal à la tête qu'autre chose mais je parvenais cependant à distinguer la marée humain bougeant au rythme des basses. J'avais envie de faire demi-tour avant de m'y noyer.

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant