•28 janvier•

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Newt,

Le lycée a organisé un voyage au ski et toi et moi y participions. Cette semaine s'annonçait incroyable pour tout le monde. En même temps, qui n'a jamais rêvé de faire du ski avec ses amis ? Les gamelles dans la neige et les moqueries des autres, les courses à toute allure, les sauts sur les bosses ou même les fous rires dans le téléski... Tout ça c'est inoubliable.

Et c'est exactement ce que nous avons vécu cette semaine. On avait très souvent quartier libre pour faire les pistes qui nous plaisaient. Moi j'avais déjà fait du ski mais pas toi. Minho t'as entraîné au bas des pistes pendant qu'avec Gally, on dévalait des rouges. On passait du bon temps entre meilleurs amis et ça m'avait manqué. Il était souvent avec Minho et je ne voulais pas le suivre parce que tu étais là. Çà m'a permis de me retrouver un peu seul avec lui, de pouvoir discuter et d'échanger comme avant. Je me suis senti plus léger durant ces premiers jours. Ça m'a fait du bien de sentir à nouveau l'amitié qui nous uni.

Tu as rapidement réussi à aller sur les pistes, tu progressais vite. Ta facilité à apprendre a raccourci ce laps de temps pendant lequel je me sentais mieux. Gally m'a abandonné à nouveau mais je ne voulais définitivement pas rester seul. Je ne voulais pas penser à nouveau à la mélancolie avec laquelle me regardait ma mère et à toute cette culpabilité que j'éprouve en croisant ton regard. Alors, pour m'aider, Gally me traînait souvent parmi vous. Il savait que la solitude n'était pas une bonne solution pour moi. Du coup, je me suis retrouvé à vous accompagner sur les vertes pour que toi et Chuck puissiez suivre sans trop de difficultés. J'ai pu profiter des queues de poisson que Frypan s'amusait à faire à Brenda. Elle a fini par nous offrir une belle chute, un roulé boulé digne d'un dessin animé, ça nous a bien fait rire. Gally s'amusait à faire des sauts sur les bosses et Minho le regardait avec un brin de fierté sans pour autant lui en faire part. Chuck avait déjà fait du ski mais c'était il y a longtemps, et, comme toi, il s'efforçait de rester debout. Teresa le surveillait du coin de l'œil. Aris faisait le malin et souvent, il finissait la tête dans la neige. Et moi je restais derrière en essayant de ne pas te donner d'opportunité pour me parler mais aussi pour ne pas désaccorder la belle harmonie qui vous uni tous.

Le midi nous nous installions en haut des pistes avec les professeurs et les autres élèves pour manger. La vue était superbe et je crois que la galerie photo de mon téléphone est envahie de photo de ce paysage. On voyait les sommets des monts émergés des nuages, baignés de soleil ou rendus flous par les flocons qui tombaient. C'était vraiment beau. Il y a aussi une photo de toi et moi. Elle détonne parmi tous les paysages de ma galerie. Brusquement, deux visages apparaissent au milieu des clichés pleins de neige. C'est toi qui l'a prise. Tu t'étais assis à côté de moi en silence pendant un repas, ton téléphone tendu à bout de bras. Tu m'as pris par surprise et j'ai l'air un peu idiot dessus, mon sandwich à la main. Puis tu as abaissé ton téléphone. Je t'ai regardé la contempler un long moment, le rouge aux joues. Tu souriais doucement et tu me l'as envoyé. Tu es resté à côté de moi après ça. Le silence s'est chargé de ma gêne.

Le soir, on se réunissait tous dans la chambre que les professeurs avaient attribué à toi, Gally, Frypan et Aris. Gally m'y traînait et même si les autres n'appréciaient pas ma compagnie, Minho me tolérait pour son copain et les autres le suivait. C'était un joyeux bazar duquel je me sentais déconnecté. Je ne parviendrai jamais à m'intégrer dans votre cercle d'amis et, même physiquement, j'étais assis à l'extérieur de votre cercle. Je participais toujours à vos jeux parce que je voulais faire plaisir à Gally et profiter un peu de lui. On faisait beaucoup de jeu de société. La plupart du temps on jouait au menteur, jeu dont le but principal est de mentir afin de se débarrasser de toutes ses cartes. Mais alors que vous vous embêtiez gentiment les uns les autres, que vous vous accusiez d'une quelconque tricherie ou encore que l'un criait à l'injustice, moi, personne ne me faisait jamais de remarque. J'étais presque un spectateur.

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant