2 Avril

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Newt,

Tu es définitivement, la personne qu'il me manquait. Toujours là pour moi, tu es mon ancre, celui qui me permet de ne pas perdre totalement la raison. Tu n'es jamais loin et tu as cette capacité à deviner quand je me sens mal. Alors tu te détaches de la conversation ou du cours qui se déroule sous nos yeux et tu te glisses près de moi, mentalement ou physiquement. Tu prends ta main dans la mienne, et quand ce n'est pas possible, il suffit que je croise ton regard fort et déterminé pour me dire que tout n'est pas perdu. Evidement tu n'es pas non plus un médicament et tes actes ne sont pas miraculeux. Les voix dans ma tête ne se taisent jamais vraiment et cette culpabilité qui me ronge ne disparaitra pas comme ça. Mais je sais que tu tiens à moi et parfois ça suffit pour que je puisses apercevoir un peu de lumière dans mon obscurité. 

Minho et Teresa ne me disent plus rien. Ils ont compris la leçon que tu leur as donné. Je fais presque parti de votre groupe. Minho et Teresa ne m'aident pas du tout à m'intégrer et je reste encore un peu en marge mais Frypan, Brenda et Aris m'acceptent sans commentaires bien que je ne sois pas non plus vraiment leur ami. On en est plus au stade de connaissance. En tout cas Chuck et ravi de me revoir et ça me fait chaud au cœur. Il m'arrache des rires et des sourires et je ne le remercierai jamais assez lui non plus. C'est de nouveau mon petit frère de cœur. Je ne lui ai pas dit ce qui me tourmente, à Gally non plus, mais tous les deux sont assez intelligents pour comprendre que je souffre vraiment et font leur possible pour m'aider. 

Je n'arrivais pas à me confier à mon meilleur ami, ça faisait beaucoup d'explications et d'aveux répétés d'un coup et c'est loin d'être une partie de plaisir. Mais je voulais qu'il soit au courant. Gally est mon meilleur ami et il a été là pour me soutenir la plupart du temps. Alors je ne veux pas le mettre sur la marge. Je sais qu'il déteste observer sans pouvoir agir. 

Je t'ai fait part de ce dilemme et tu as tout de suite compris. Tu m'as embrassé le front et puis tu as interrompu une énième dispute entre Minho et Gally. Ils allaient finir par rompre. Tu as attrapé Gally par le bras sans dire un mot et Minho n'a rien osé te dire. Je vous ai regardé discuter en me rongeant les ongles. Je ne voyais pas ton visage et ça me rendait nerveux. Je ne savais pas si tu expliquais comme il fallait et je commençais à me sentir coupable de ne pas lui avoir dit quelque chose d'aussi important moi même. J'ai vu le visage de Gally se décomposer au fil de tes mots et je me suis senti coupable de faire de la peine à Gally et j'ai baissé la tête. Je regardais les pieds des gens défiler près de moi à une vitesse que je ne possédais pas. Cette impression de décalage est surement une des pires choses. Je ne trouve plus ma place dans ce monde que je ne connais plus et je ne sais plus comment agir. 

Au bout de longue minutes, j'ai finalement vu les vielles baskets de Gally dans mon champ de vision. J'ai relevé timidement les yeux sur lui alors que la voix dans ma tête criait d'autant plus de méchancetés. J'avais peur de ce qu'il pourrait me dire. Peut-être qu'il serait déçu de voir à quel point je suis faible. Surement même. Et alors il ne voudrait plus trainer avec moi. Il aurait raison d'ailleurs. 

Cependant quand j'ai découvert l'air désolé et mal à l'aise sur son visage, j'ai su qu'une fois de plus, c'était mes pensées négatives qui avaient parlé. Il m'a regardé de longues secondes en silence, incapable de croiser mon regard. Il se tordait nerveusement les doigts et j'avais peur de ce qu'il pourrait me dire. Finalement il a ouvert la bouche et même s'il me cachait ses yeux, j'aurais juré voir une grande douleur dans ses iris. 

" T'es mon meilleur pote Tom, tu sais. Et... Et je voulais juste que tu saches que... Que je suis là. "

Je l'ai regardé pendant un moment. Il était gêné et maladroit et je l'était aussi. On s'était jamais étreint, c'est pas notre truc. On est tous les deux plutôt pudiques sur nos sentiments. On a pas su comment réagir. J'ai hoché la tête en murmurant que je le savais. Puis on a passé encore un instant à se dévisager sans savoir comment agir. Je n'étais pas capable de le mettre à l'aise et s'il semblait si perdu en ce moment c'était encore une fois ma faute. Souvent je me dis que tu aurais dû me laisser vider cette boîte de médicaments. 

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant