•23 Septembre•

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Détesté Newt,

A notre premier cours de français, le professeur nous a autorisé à choisir nos places. J'ai regardé Gally du fond du rang. Le seul regard, celui qui veut tout dire et le sourire en coin que nous avons échangé ont suffit à nous comprendre. On a doublé tout le monde sans se poser trop de question. On nous a lancé des regards noirs mais on s'en moquait totalement. On voulait les meilleurs places. Au moment de passer devant toi, je t'ai poussé avec force. Je sautais sur toutes les occasions pour te faire du mal et celle là s'est présentée à moi d'elle même. Tu étais juste devant moi, tu gênais mon passage. Je n'ai pas hésité une seule seconde et ça m'a même fait du bien de pouvoir t'éloigner de moi. Tu t'es cogné dans le mur et tu as lâché un petit gémissement.

Je déteste ce gémissement.

Tu as posé ta main sur ta tête en me foudroyant du regard puis tu t'es tourné vers Minho. Ce dernier m'a communiqué un joli doigt d'honneur auquel j'ai répondu tout en m'avançant vers les places du fond à côté des fenêtres. Le prof a commencé à nous réprimander mais avec tout le bazar que faisait les autres, on pouvait se permettre de l'ignorer. Gally s'est assis à côté de moi.

" Les places parfaites !

- Bien joué mon pote ! "

On s'est chécké puis j'ai entrepris de sortir mes affaires. Je me suis baissé pour poser mon sac et quand j'ai relevé la tête, tu étais juste devant moi, tourné vers Minho, occupé à poser ton sac sur la table tout en discutant avec un sourire. J'ai arrêté de respirer. Tu te plaçais devant moi. Tu étais encore à proximité. Mais qu'est-ce que tu fais toujours près de moi ?! Tu ne peux pas t'asseoir ailleurs ? Non évidemment il faut que tu me poursuive sans relâche comme les harpies de la mythologie grecque jusqu'à ce que je paye ! Ça t'amuses de me mettre en rogne avoue !

Tu as levé la tête et tu m'as vu. Ton sourire que je déteste tant à immédiatement disparu. Tu m'as lancé un regard noir accentué par la profondeur de tes pupilles horribles alors que le mien n'était pas en reste non plus. On s'est fixé un moment comme ça, c'était le premier qui flancherait et ça ne serait pas moi. Je ne perds pas face à toi. Du moins j'essaye.

" Salaud." J'ai murmuré entre mes dents.

Minho s'est retourné. Il a d'abord haussé les sourcils avec surprise avant de nous fusiller du regard. Il y a toujours cette colère dans ses yeux lorsqu'il nous voit. Il nous déteste Gally et moi. Pour moi les raisons sont évidentes. Pour Gally, il semble qu'il pense que c'est de sa faute si je me suis retourné contre vous. Toujours est-il qu'il nous déteste, et pas qu'un peu. Un peu plus et il se plaçait devant toi pour te protéger. T'as pensé à lui payer son salaire de garde du corps ?

" Qu'est-ce que tu fous là encore ?" A-t-il grincé.

" Au cas où t'aurais pas remarqué on est dans la même classe.

— La vraie question est qu'est-ce que tu fous derrière nous ? Y a pas assez de place ?

— Ta gueule l'asiat'. On était assis avant vous."

Gally entrait dans la joute verbale. Et si d'habitude il ne se mêlait qu'à moitié à notre lutte, chaque fois qu'il le faisait, ça lançait des étincelles. Il était le plus imposant de nous et il avait vite fait de faire taire les belligérants. Ses yeux lançaient des étincelles et il valait mieux pour vous de battre en retraite.

Minho a levé son majeur comme dernière réplique, pour abandonner la tête haute je suppose. Vous continuez de nous fixer avec méfiance. C'est le prof qui a fait baisser un peu la tension entre nous en demandant le silence. Alors Minho s'est tourné vers le tableau dans un dernier regard noir. Toi tu n'avais rien dit. Comme toujours tu semblais me sonder, chercher une réponse au plus profond de moi. Tu continuais de me fixer avec insistance, tardant à te retourner.

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant