•1 Octobre•

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Détesté Newt,

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés dans cette position. Suffisamment pour se retrouver dans la même position au matin. Et franchement c'était la pire façon possible pour commencer une journée. La sensation de vulnérabilité qui m'étreignait la veille au soir est revenue me frapper de plein fouet. Il fallait à tout prix que je m'extirpe de là avant que je ne te fasse du mal. C'est dangereux. Quand je me sens faible, je réagis d'autant plus excessivement. Et je ne veux pas me laisser emporter une fois de plus. Ces emportements ne font que démontrer ma faiblesse.

Je mourrais de faim, mon estomac se tordait désagréablement. Je voulais juste que tu te barres pour que je puisse enfin me lever pour déjeuner, que je sois enfin loin de toi et de ce sentiment d'insécurité. Je voulais commencé une journée paisiblement mais apparemment c'était trop demandé. J'ai fini d'écrire la page d'hier quand j'ai su que tu étais véritablement endormi en fin de soirée. Ça m'a permis de me calmer un peu et c'est peut-être grâce à ça que j'ai réussi à m'endormir à ton contact. Ça m'aide à me canaliser.

Ce matin tu dors encore lorsque j'écris ces lignes. J'essaie de me contenir, tu es une vraie marmotte et je sais que tu ne te réveilleras pas de sitôt. Ma peau me brûle et mes muscles me démangent. Je voudrais juste me lever et assouvir ma faim sans que tu sois sur mon dos. Littéralement. Je veux me débarrasser de toi. J'en ai marre de supporter à la fois ton poids et la faim qui me tiraille le ventre. Toi comme moi n'avons pas dîné la veille.

Je te déteste toujours autant pourtant je n'ai pas pu m'empêcher de prendre ta main et de sentir ta peau douce et blanche contre la mienne. C'était juste de la curiosité. Juste de la curiosité. Je te déteste toujours.

On sent que tu es un intellectuel. Tes mains ne sont pas abîmées. Les miennes sont plus rappeuses, plus grandes et plus fortes. Ta main délicate dans la mienne, j'aurais pu la briser. J'en avais envie en plus. Toute cette colère contenue me disait de le faire, de serrer mon poids jusqu'à sentir tes os craquer entre mes doigts. Je me suis dit que ça te passerait sûrement l'envie de me poursuivre et que tu me laisserai enfin tranquille.

Mais je n'ai rien fait.

Je te déteste.

J'ai brusquement repoussé ta main. Ton contact me brûlait et la rage c'est soudain emparé de moi. J'étais en colère contre moi. Qu'est-ce qu'il m'avait pris d'observer tes longs doigts blancs comme ça ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?!

Ton bras a suivi le mouvement de ta main. Elle est retombée mollement sur le matelas dans un bruit mat. Je n'avais pas pensé que ça pouvait te réveiller. Tu as ouvert les yeux dans un sursaut et j'ai juste eu le temps de cacher mon carnet. Tu as relâché ton souffle en te rendant compte que rien ne se passait et je t'ai senti te réinstaller sur moi, m'emprisonnant à nouveau dans ton étreinte. Tu m'as soufflé un bonjour auquel j'ai répondu en grimaçant puis tu as embrassé mon coup. Tu as à peine eu le temps de déposer tes lèvres sur ma peau que tous mes muscles se tendaient. Je me suis senti électrisé.

Je te déteste.

C'était la goutte d'eau. Je me suis relevé dans un accès de colère sans plus penser que tu tomberais au sol. Tu as poussé un cri aiguë, surpris de rencontrer le parquet si rapidement. Je suis sorti rapidement de ma chambre sans un regard pour toi. Je devais m'éloigner, me trouver le plus loin possible de toi. J'avais eu mon cota de toi pour la journée entière. Je ne voulais pas te supporter plus longtemps et ton contact m'avait déjà trop brûlé.

Je me suis installé face à un verre posé à ma place habituelle. Je me suis laissé tomber sur ma chaise et j'ai planté mes coudes sur la table. La tête entre mes mains, je tentais de calmer ma colère montant de façon exponentielle. J'ai soufflé longuement et pour masquer mon trouble, j'ai commencé à beurrer mes tartines.

Détesté NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant