Les flammes de la passion | 1

Chapitre 24 | Difficultés (1)

Au rez-de-chaussée, je cherche mes amies. Mais Ambre et Naomie sont introuvables. J'interpelle alors un garçon qui passe à côté de moi :

—Hey, toi. T'aurais pas vu Ambre ou Naomie par hasard ?

Le gars me regarde haut en bas puis répond :

—Heu... non. Je crois. Je ne sais plus. T'es mignonne.

Visiblement, il a trop bu pour me répondre. Je continue alors ma recherche, mais je suis soudainement attirée par quelqu'un qui me tire le bras et m'attire dans la première pièce. Cette personne ferme la porte sans allumer la lumière, m'empêchant de voir de qui il s'agit.

—Hé, m'indigné-je. T'es qui ? Et pourquoi tu m'as amené ici ?

La personne ne répond pas et soudainement j'ai peur. Et s'il me violait ? Personne n'entendrait à cause de la musique bien trop forte. J'allais crier, lorsque la personne allume la lumière et jure :

—La voilà enfin cette fichue lumière.

Thomas. Quelle surprise.

Je détaille la pièce et constate qu'il s'agit de la buanderie. Je m'assoie sur la machine à laver et demande avec agacement :

—Qu'est-ce qu'il y a ?

— « Qu'est-ce qu'il y a » ? Tu te moques de moi ? Je t'ai vu embrasser Nathan et je sais que tu m'as aussi vu.

J'affiche un rictus vainqueur. J'ai réussi à le mettre en colère. Je réponds, tout en essayant de masquer ma joie immense :

—Et alors ? Qu'est -ce que ça peut te faire, sachant qu'on n'est rien l'un pour l'autre ?

Thomas passe sa main dans sa chevelure brune épaisse en tournant sur lui-même.

—Cassandra, arrête avec ça. Je suis désolé, mes paroles ont dépassé mes pensées.

—Pourtant, tu l'as dit.

—Je sais et je suis désolé. Mais si tu veux qu'on avance ensemble, ne me balance pas cette phrase dès que tu en as l'occasion !

Je ris jaune. Je n'arrive pas à savoir s'il est sérieux ou non. Veut-il vraiment recommencer quelque chose avec moi ? Si oui, il connaît mes conditions...

—Cassandra, je suis vraiment désolé pour tout ce que j'ai pu dire ou faire qui t'a blessée, mais d'un autre côté, je ne suis pas le seul fautif.

Et voilà, ça recommence. J'allais succomber à son discours charmeur, mais il a fallu qu'il le gâche en me demandant de présenter mes excuses. Mon petit Thomas, saches que les excuses de Cassandra Perret ne s'obtiennent pas aussi facilement.

Je me lève de ma place et fais le tour de la pièce. Je passe mon doigt sur une étagère ou deux, constate qu'il n'y a pas de poussière, puis fais face à Thomas. Les bras croisés sur la poitrine, j'essaie de m'affirmer face à ce garçon qui me dépasse largement. D'habitude je n'ai aucun mal à m'imposer devant n'importe qui. Seulement, là, il s'agit de Thomas Ricci, le garçon qui dérègle totalement mon comportement. Il me fait trop d'effet et je le ressens bien avec ces milliers de papillons qui dansent dans mon ventre. Cependant, j'ignore tout cela. J'arrête d'imaginer sa musculature qui se cache sous cette chemise moulante. J'arrête de me souvenir du bienfait de ses lèvres contre les miennes. J'arrête de penser à tout cela.

—Thomas, soupiré-je. Je sais bien que j'ai ma part de responsabilité, mais contrairement à toi, je ne t'ai pas balancé de méchanceté en pleine figure.

Thomas serre ses poings de plus en plus fort et les traits de son visage se durcissent, traduisant l'accumulation de colère depuis le début de la soirée. Entre mon baiser échangé avec Nathan et notre discussion, cela ne m'étonnerait pas qu'il craque sous peu. Paradoxalement, son regard est doux et empli de gentillesse et de sincérité. Thomas n'est pas un gars méchant et je sais que quoi qu'il ait dit, il le regrette amèrement.

Je poursuis mon discours, en m'approchant doucement vers lui tel un aimant :

—Mais je t'avoue que quelque chose en moi n'arrive pas à éprouver de la colère envers toi.

Je sens Thomas lâcher toute la pression en lui, tandis qu'une lueur d'espoir éclaire son visage. Mon Dieu qu'il est beau. Je cesse de me rapprocher de lui, autrement, je me jetterai à son cou. Pour l'instant, je veux le faire ramer un peu, histoire qu'il ne me prenne pas comme acquise.

—Tu as évoqué de reprendre une relation avec moi, mais tu connais les conditions que je pose. Serais-tu prêt à les accepter ?

Un sourire charmeur fend les lèvres de Thomas, qui s'approche pas à pas vers moi, tandis que je recule à la même vitesse.

—Cassandra, me permets-tu de te poser une question ?

Je me contente de hocher la tête, incapable de former un mot, tellement sa proximité m'intimide.

—Pourquoi tiens-tu tellement à t'engager ?

J'en étais sûre. Je savais très bien qu'il allait un jour ou l'autre me poser cette question. J'ai déjà réfléchi à la réponse que j'allais lui donner, mais à ce moment précis, je n'arrive pas à m'en rappeler.

Je continue de reculer, jusqu'à heurter le mur de la pièce. Il ne faut pas longtemps pour que Thomas arrive à mon niveau et appuie un bras contre le mur derrière moi, m'emprisonnant ainsi.

Dans cette position, je parviens à sentir son souffle chaud s'écraser contre ma clavicule. Son regard, rempli de désir, n'attend que mon feu vert pour m'embrasser, comme nous le faisions il y a quelques semaines.

Je me concentre tant je peux, pour ne pas le regarder, droit dans les yeux, de peur de faiblir et flancher. Les choses ne s'arrangent pas, lorsque sa main descend doucement le long de mon bras, provoquant des frissons intenses, ainsi qu'une accélération de mon rythme cardiaque.

Thomas se penche à mon oreille et murmure :

—Pourquoi s'engager ? Regarde, on n'est pas ensemble, pourtant on a ce désir l'un pour l'autre...

Je me défais de son emprise et m'éloigne pour respirer de l'air frais. En sa présence, j'ai la sensation qu'il est le seul à pouvoir à la fois m'oxygéner et à la fois m'étouffer.

—Parce que, bégayé-je en tentant de répondre à sa question. Je... J'ai besoin de cette officialisation...

L'atmosphère détendue qui s'était créée, redescend aussi vite qu'elle s'est installée. Machinalement, Thomas passe sa main dans ses cheveux et soupire profondément, agacé par la situation. Ses traits redeviennent durs et les muscles de sa mâchoire se contractent. Je l'ai contrarié, mais je n'arrive pas à comprendre la raison.

***

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