Chapitre 5 | Trois mots sur un piano (1)

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Je sonne à la porte de Thomas, tout en ignorant mon cœur qui tente de sortir de ma poitrine. Lorsque mon camarade ouvre la porte, son sourire omniprésent m'aide à oublier mon stress inutile, et laisse place à la bonne humeur.

—Hey, me salut-il.

J'entre dans sa maison et découvre l'intérieur entièrement blanc. Le sol, les murs, le plafond et les meubles. Tout est un d'un blanc éclatant. J'ai peur de salir.

Thomas rigole face à ma tête et me rassure :

—Je sais que ça ressemble à un bloc chirurgical, mais il ne faut pas se soucier de laisser quelques traces.

Je fronce les sourcils et le suis dans le salon. Comme dans l'entrée, tout est entièrement blanc. L'immense baie-vitrée qui se trouve à ma gauche laisse les rayons du soleil envahir l'intérieur de la maison, qui la rend encore plus blanche et claire.

La décoration est très moderne et minimaliste à la fois. Je remarque des meubles designs qui doivent coûter une fortune, tout comme le gigantesque écran-plasma qui orne le mur en face de moi. Le canapé en cuir blanc qui se trouve en face, aborde les rares touches de couleurs de la pièce, avec deux plaids : un rouge et un gris. Sur la table basse en verre, se trouve l'ordinateur de Thomas, ainsi que des cahiers et ses stylos. J'imagine qu'il travaillait en m'attendant.

Je détaille aussi le mur qui se trouve derrière moi. Des dizaines de cadres y sont accrochés, comportant des photos de famille. Pleins de petits cadres avec des photos individuelles sont accrochés vers l'extérieur du mur. Plus on se rapproche du centre, plus les cadres sont grands et affichent des photos de groupes. Sur le plus grand cadre, c'est-à-dire celui qui se trouve au centre du mur, on y aperçoit trois petits garçons, âgés de cinq à dix, je suppose, sur la plage et derrière eux, un homme qui se ressemble fortement à Thomas et une femme. Cette femme est sublime. Je crois que je n'ai jamais vu une telle beauté.

Un peu gênée, je questionne Thomas :

—C'est ta mère ?

Je ne détache pas mon regard de la femme, mais je perçois Thomas du coin de l'œil, se balancer ses deux pieds.

— « Était », corrige-t-il.

Aussitôt, je reporte mon attention sur Thomas et me sens terriblement mal.

—Désolée, je...

—Pas de soucis Cassandra, tu ne savais pas.

C'est la première fois qu'il prononce mon nom. Ça me fait bizarre. Malgré la situation, je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine forme de bonheur. J'ai la sensation que de sa bouche, mon nom signifie tout autre chose.

Je regarde de nouveau les photos et Thomas m'explique :

—Lui, c'est mon grand frère, l'ainé de la fratrie. Il s'appelle Estéban et il étudie à Londres. Celui-ci, c'est Gauthier. Il a deux ans de moins qu'Estéban et deux ans de plus que moi. Il étudie à Paris à présent.

Je regarde les trois garçons. Je remarque :

—On dirait des clones.

—C'est vrai. Les gens nous confondaient tout le temps lorsque nous étions plus petits.

C'est dingue comment ces garçons sont à la fois la copie conforme de leur mère et celle du père.

—En tout cas, ta mère est... enfin était magnifique.

—Merci.

Je relève de la nostalgie dans sa voix, ce qui est compréhensible. De nature curieuse, j'aimerai savoir ce qui est arrivé à la mère de Thomas, mais poser la question serait incongru.

Les flammes de la passion | 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant