Comme à mon habitude, j'arrive avec un peu d'avance au lycée. Ce qui n'est pas habituel, c'est ma fatigue. Je n'ai pas beaucoup dormi ce week-end, ayant été malade après la soirée. Cela m'a fallu une bonne heure de maquillage ce matin, afin de camoufler ces cernes violets que portaient mes yeux.
Je retrouve Lisandro, Ambre et Seb devant le portail de lycée. Seb est en train de fumer et plus je m'approche de mon groupe, plus je distingue que Lisandro fume, lui aussi.
—Depuis quand tu fumes toi ? l'interrogé-je en arrivant à son niveau.
Il lève les yeux au ciel, tel un enfant qui reçoit une leçon de morale de la part de sa mère. Il souffle :
—Ça m'arrive pour déstresser.
—Et pourquoi tu stresses ?
—Pour un contrôle de maths.
Il soupire avant de reporter sa cigarette à sa bouche. Je sais qu'il me ment et que son contrôle n'est pas le véritable objet de son stress. Cependant, je n'ai aucune envie de me disputer avec lui, à huit heures du matin devant le lycée.
Ambre m'envoie un regard entendu, signifiant que nous aurons une discussion privée à propos de ça, plus tard.
Nous discutons tous les quatre, avant d'entrée dans l'enceinte du lycée. Naomie ne s'est pas encore jointe à nous, mais je ne m'inquiète pas. Elle est souvent en retard.
Ambre et moi nous séparons des garçons, pour rejoindre nos classes respectives. Je profite de ce court moment à deux, pour lui demander :
—Qu'est-ce que j'ai fait ?
Mon amie semble perdue. Elle arque un sourcil, ne voyant pas de quoi je parle.
—Pourquoi cette question ?
—Ambre, s'il te plaît. Tu as bien vu que Lisandro était froid envers moi.
Ambre détourne aussitôt le regard et s'exclame :
—Tiens, je suis arrivée devant ma classe.
Elle est grillée. Elle sait quelque chose, j'en suis persuadée.
Alors qu'elle tente de s'échapper, je le retiens par le bras et fronce les sourcils. Ambre supporte peu ce genre pression, je sais qu'il me sera facile de soutirer des informations.
—Ambre...
Elle continue à se taire, en fixant les gens qui défilent derrière moi. Elle semble coriace aujourd'hui. La sonnerie retentit finalement et Ambre soupire, soulagée. Avant de d'entrer dans sa salle de cours, elle me lance :
—Désolée Cass, mais je préfère qu'on prenne notre temps pour en parler. Bye, à toute.
Si elle comptait me rassurer en disant cela et bien, c'est l'effet inverse qui vient de se produire.
***
Je suis anxieuse. Si anxieuse, que j'ai commencé à me ronger les ongles, avant de me rabattre sur mon stylo pour ne pas gâcher ma manucure. Ambre a eu tort de me laisser seule avec mes questions. Je n'ai pas suivi un seul cours et il me semble avoir entendu la prof d'économie annoncer une interrogation.
J'étais si paniquée, que les réflexions de Thomas m'étaient indifférente. C'est à peine si je l'ai remarqué, en fait.
Dès que notre professeur nous libère, je me précipite hors de la classe et patiente devant celle d'Ambre. La porte de la salle ouvre et des élèves en sortent. Bras croisés, je tape du pied, impatiente que mon amie se montre. Lorsque cette dernière apparaît, je l'attire hors de la foule et la supplie :
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Les flammes de la passion | 1
RomanceL'amour : un étrange sentiment qui obsède des millions de personnes, dans la quête du bonheur. Je pensais cela de l'amour, avant que celui-ci me blesse profondément. Depuis, je masque ma douleur omniprésente, chaque matin avec une seule crainte qui...