Les flammes de la passion | 1

Chapitre 32 | Happy Birthday (1)

Je ne parviens pas à me concentrer. Depuis ma discussion avec Lisandro ce matin, je ne cesse de réfléchir. Et si mon ex avait raison et que toute l'histoire se répétait ? Quel est le meilleur choix à faire ? On ne peut pas dire que jusque-là, j'ai été une référence en matière de bonnes décisions.

Cette discussion m'a tellement bouleversée, que je n'ai pas eu le courage de croiser le regard de Thomas. Je l'ai rapidement salué ce matin, mais après, j'ai évité tout contact. Je sais, sûrement, au fond de moi que Lisandro a raison. Le laisser partir sera le bon choix pour tous les deux. Seulement, mon cœur ne va pas me rendre cette tâche facile. Ce que je partage avec Thomas est tout nouveau pour moi. Les sensations que je découvre, les moments que nous passons ensemble, je me vois mal abandonner tout cela.

Une nouvelle fois, le souvenir d'Hugo vient me hanter et me rappeler à quel point ma passion peut être néfaste pour la personne qui en est l'objet. Je ferme mes paupières, le plus fort possible, afin d'oublier la douleur qui s'est éprise de mon ventre. Malheureusement, il n'y a rien à faire. Elle est omniprésente. Je peux seulement tenter de l'ignorer et faire comme si elle avait toujours été là.

Tandis que je sors du lycée, tout en tâchant de ne croiser personne, je suis interrompue dans ma marche, par une personne qui me retient l'épaule. Le parfum de cette personne enivre mes narines, si bien que je n'ai pas besoin de la voir, pour que la passion et le stress se mélangent et ne forment qu'une seule et unique émotion.

—Cassandra, prononce doucement Thomas. Ça va ? On ne s'est quasiment pas vu de la journée.

Mon regard se balade sur son visage si parfait, mais tiré par la déception et la fatigue. Je mens :

—Ouais, je suis crevée. Désolée, je dois rentrer.

Je fais volte-face, dans l'espoir de me sortir rapidement de cette situation inconfortable. Cependant, je me doutais bien que Thomas ne me laisserait pas faire. En un pas, il réussit à se poster devant moi. Du bout de ses doigts, il soulève mon menton, m'obligeant à le regarder droit dans les yeux.

Un discours n'est pas nécessaire, pour comprendre que quelque chose cloche. Notre connexion est si forte et si intense, que nos regards suffisent à transmettre tous nos maux.

—Cassandra, reprend-t-il, dis-moi ce qui se passe.

J'ouvre la bouche, mais aucun son ne parvient à sortir. Ma gorge se noue et je sens les sanglots monter. De nouveau, la conversation que j'ai eue avec Lisandro tourne dans ma tête et mes souvenirs douloureux me compressent le ventre.

—Je, bégayé-je. Je... je ne peux pas.

—Pourquoi ?

Son ton calme masque sa peur, je le sens. Thomas s'est beaucoup plus attaché à moi qu'il l'admet. Le pauvre, si seulement il savait à quel point je suis dangereuse pour lui.

De nouveau, j'essaie de me défaire de son emprise, mais je suis trop faible pour pouvoir de me dégager. La main chaude de Thomas posée sur ma joue contraste avec le froid hivernal qui me fouette la peau. A chaque respiration, un nuage de buée s'échappe de ma bouche, trahissant mon anxiété par sa fréquence.

Je ne saurais dire combien de temps nous sommes restés à nous regarder, en silence, mais une chose est sûre, nous sommes restés suffisamment longtemps pour que je ne sente plus le froid sur mon visage.

Finalement, Thomas interrompt ce long silence, en me proposant :

—Tu veux venir à la maison ?

Oui ! Qu'est-ce que je le voudrai. Je rêve de me blottir contre lui, sous sa couette, au chaud tous les deux. Malheureusement, mon cœur se fait dépasser par ma raison, qui s'affirme :

—Désolée, cela ne va pas être possible.

***

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