Avant que je n'aie pu avoir le temps de m'en rendre compte, le cours de philosophie s'achève, nous laissent un intercours. Je reste à ma place, dans l'espoir qu'un de mes camardes occupant les places devant moi, veuille bien me parler, me libérant ainsi de mon voisin. Seulement, ce dernier est plus rapide et engage la conversation :
—Désolé si tu me trouves relou. Alors, parle-moi un peu de toi. Combien de temps ça fait pour Lisandro et toi ?
Je le regarde assez perplexe. Je ne sais pas sur quel pied il veut danser, mais ça ne me dérange pas de parler de moi. Je réponds alors, honnêtement :
—Deux ans.
—Pas mal, commente-t-il. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
—Ici, au lycée.
Thomas se contente de hocher la tête, alors qu'un sourire commence à prendre place sur mon visage, sans que je ne le contrôle.
Notre professeur d'anglais semble être en retard, alors Thomas poursuit son interrogatoire :
—Et qu'est-ce qui te plaît chez lui ?
Je trouve sa question un peu déplacée. En quoi est-ce que ça le regarde ? Je lui fais remarquer :
—Qu'est-ce que tu souhaites savoir à la fin ?
Mon ton est monté, mais Thomas reste tout aussi calme en me répondant :
—Désolé. Je voulais juste m'intéresser un peu à toi...
—Dans quel but ?
—Bien, pour apprendre à te connaître. Je te rappelle que nous avons un exposé à préparer.
Je suis persuadée qu'il vient d'inventer cette excuse. Si c'est le cas, ce gars est vraiment fort. Aucun signe ne montre qu'il ment. Ses phrases sortent naturellement et avec fluidité. Je suis assez impressionnée.
En outre, j'avais oublié cet exposé. Etant donné que notre prof n'est toujours pas là, je décide de discuter de ce travail, évitant ainsi de nouvelles questions à propos de moi :
—D'ailleurs, quel est déjà le sujet exact que nous devons traiter ?
—Le modèle de la croissance économique selon Solow.
Je fronce les sourcils, déçue de ne pas avoir un sujet que je maîtrise déjà. Je demande :
—Tu sais ce que c'est son modèle économique, à ce Solow ?
—Non, mais on va le découvrir.
Son enjouement est contagieux. Son sourire donne presque envie de travailler sur cet exposé.
Je m'apprête à parler de nouveau de l'exposé, mais notre prof d'anglais entre dans la salle, doucement. Sans se presser. Il nous explique, avec son accent british qui fait fondre la gente féminine, qu'il s'était trompé de salle.
Son retard de vingt minutes nous laisse un peu de temps pour commencer le projet imaginé par notre prof. Par paire avec notre voisin, nous devons répondre à la problématique : dans quelle mesure la technologie contribue-t-elle au progrès humain ? Nous devons donner des exemples, pour appuyer nos arguments. En anglais, bien évidemment.
Je me tourne vers Thomas et lui impose :
—Je m'occupe de la partie qui explique que la technologie aide le progrès humain et toi, de la partie nuancée.
Il me lance un sourire malicieux et accepte d'un hochement de tête.
Je débute alors notre travail :
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Les flammes de la passion | 1
RomanceL'amour : un étrange sentiment qui obsède des millions de personnes, dans la quête du bonheur. Je pensais cela de l'amour, avant que celui-ci me blesse profondément. Depuis, je masque ma douleur omniprésente, chaque matin avec une seule crainte qui...