Chapitre 30 | Joyeuses fêtes (2)

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New-York est vraiment une ville géniale. Elle mérite bien son surnom de « la ville qui ne dort jamais ». Cela fait déjà onze jours que mes parents et moi sommes arrivés et pourtant, j'ai l'impression que cela ne fait qu'un jour. Nos journées sont rythmées par les visites des musées le matin, suivi d'un bon déjeuner new-yorkais, avant de poursuivre par les promenades dans les quartiers culte de la ville l'après-midi, pour enfin finir à Broadway assister à une mythique comédie musicale, ou bien au stade des Yankees. Seulement, ce soir, notre nouvelle routine sera bousculée, car nous sommes le trente-et-un décembre. Mes parents et moi irons à Time Square, participer au célèbre décompte de la nouvelle année.

Il n'est que dix-neuf heures et pourtant, je suis déjà impatiente qu'il soit minuit. Je ne tiens pas en place depuis ce matin. Je ne cesse de réfléchit à la tenue que je vais porter et je me demande quelle star américaine va animer le show ce soir.

—Cassandra, m'appelle ma mère dans la chambre d'hôtel. On va dîner, tu viens ?

—J'arrive !

Je me dépêche de finir de m'onduler les cheveux et peaufine mon maquillage. Je me regarde ensuite dans le miroir et constate que je suis parfaite. Après le dîner, je pense que je vais appeler Thomas en appel vidéo, histoire qu'il profite lui aussi de mon chef-d'œuvre.

Je rejoins mes parents, puis nous descendons au restaurent en bas de l'hôtel, qui se trouve à seulement deux minutes à pieds de Time Square.

Dans la rue, les gens semblent excités. Certains chantent, tandis que d'autres se pavanent dans des costumes extravagants, pas assez chaud pour la saison. L'ambiance est superbe. Tout le monde semble heureux d'être là, ensemble. Cela me rappelle lorsque la France a gagné la coupe du monde de football. Chaque personne était heureuse et fière d'être française.

Mes parents et moi prenons place dans le restaurent, puis le serveur nous apporte les menus. Au moment de commander, la télévision, qui diffuse le journal télévisé, interrompt le reportage sur la nouvelle année, pour une alerte infos. Des images du réveillon à Londres passent sur l'écran et la voix off explique :

« Interruption spéciale. Alors qu'il est deux heures et quart du matin à Londres, nous venons d'apprendre qu'une explosion a eu lieu près du London Eye, ou des milliers de personnes étaient venu fêter le Nouvel An. Nous ne savons pas pour le moment l'origine de l'explosion et ni si celle-ci est terroriste ou non. Nous vous tenons au courant dès que nous en saurons plus. »

Mes yeux restent rivés sur l'écran, où les images de la grande-roue de Londres passent, avec un immense feu devant.

—C'est horrible, souffle mon père. Pauvres gens.

—J'appelle Christine pour savoir comment elle va, ajoute ma mère en prenant son téléphone. Elle et son mari sont partis à Londres pendant les vacances.

A peine ma mère aboutit sa phrase, que je prends conscience de quelque chose. L'air me manque sous l'effet du stress et mon cœur bat plus vite qu'il n'a jamais battu. Les larmes inondent d'abord mes yeux, avant de couler le long de mes joues.

—Cassandra, ça va ? s'inquiète mon père en me voyant dans cet état second.

—Non... Je... Il me faut de l'air...

J'essaie de respirer, mais plus je tente d'inspirer, plus mes poumons se rétrécissent. Mon cœur se retrouve compressé et privé d'air.

Ma mère commence à paniquer :

—Ma chérie, que se passe-t-il ? Je t'en prie, dis-moi quelque chose !

—Ça ne peut pas recommencer, parviens-je seulement à articuler. Ça ne peut pas recommencer.

—De quoi ? interroge ma mère angoissée.

J'ignore sa question et sort le plus vite de ce restaurant, qui manque cruellement d'air. Dehors, l'air glacial me frappe et enflamme mes poumons. J'ai oublié mon manteau dans le restaurant, mais cela m'importe peu. Je saisis mon téléphone et compose le numéro de Thomas. Il m'a dit qu'il passerait les vacances à Londres chez son frère et qu'il fêterait le Nouvel An au London Eye.

La sonnerie retentit une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Après la cinquième fois, j'ai affaire à son répondeur. Je crie :

—Thomas ! Je... je t'en prie... donne... donne-moi un... un signe de vie dès que... que tu auras ce... ce message. Je... je viens de voir les informations et... et ce qu'il s'est passé à... à Londres ! Réponds, s'il te plaît ! Je... Je t'aime.

Je suis obligée de raccrocher, à cause des sanglots qui me serrent la gorge. Je suis incapable de sortir un mot de plus. Je m'assois sur la bordure de la fenêtre du restaurent et je me laisse fondre en larmes. Mes parents me rejoignent et je tente de leur expliquer la raison pour laquelle je suis dans cet état, entre mes sanglots qui s'intensifient.

Nous avons finalement annulé notre rendez-vous à Time-Square et sommes rentrés à l'hôtel. Je n'ai aucune envie de faire la fête. La seule chose dont j'ai envie, c'est d'aller à Londres, pour m'assurer que Thomas va bien.

Durant le reste de la soirée, je reste scotchée à mon téléphone, dans l'attente d'une réponse de la part de Thomas. Je l'appelle toutes les cinq minutes et lui laisse des milliers de messages, jusqu'à saturer sa boîte vocale.

La douleur que je ressens à ce moment précis est juste indescriptible. Malheureusement, elle m'est familière. J'arrive à la comparer à celle que j'ai ressentie lors de la mort d'Hugo. C'est comme une sensation d'un poignard planté dans le ventre, qui arrache chacun des organes, pour les piétiner et les remettre à leur place, une fois qu'ils sont usés. Perdre une personne chère a déjà été une épreuve extrêmement difficile à surmonter, je ne veux pas la vivre une seconde fois.

Après ma douche, je constate avec regret que je n'ai toujours aucun message de Thomas. Je le rappelle, mais sans succès. Je rejoins mes parents devant la télévision de notre chambre et me blottis contre eux. Aux informations, ils annoncent qu'ils décomptent déjà une centaine de personnes blessées et deux personnes mortes. Une fuite de gaz serait à l'origine de l'explosion, après que les feux d'artifices aient été lancés.

Je prie profondément pour que Thomas soit sain et sauf, malheureusement, une partie de moi est intimement convaincue que je porte la poisse aux garçons que j'aime.

—C'est bon, annonce mon père en fermant son ordinateur. J'ai pu échanger les billets d'avion. Nous partons demain à six heures du matin pour Paris.

Je lui souris, reconnaissante du geste qu'il fait pour moi. Mon père rajoute :

—Par contre, je suis désolé, car je n'ai pas pu te prendre de billet pour Londres, les connexions semblent interrompues. Nous verrons sur Paris ce que nous pourrons faire.

Je serre mon père fortement contre moi et vais me coucher. Je garde mon téléphone près de mon lit, dans l'espoir que Thomas me rappelle. La douleur présente dans mon ventre ne m'a toujours pas quittée, mais j'ai vécu si longtemps avec, qu'elle ne m'empêche pas de m'assoupir doucement.

Cette nuit, je rêve que Thomas va bien, comme si rien ne s'était passé. Ensuite, le visage d'Hugo fait irruption et mes rêves à propos de Thomas, se transforment en cauchemars.

***

Hey !

Je n'ose pas demander comment ça va...

📌Vos avis sur le chapitre ?

📌Thomas est-il blessé ou mort ? (juste on est déjà au trentième chapitre... Je dis ça, je ne dis rien...)

📌Avez-vous des théories sur l'histoire d'Hugo ?

📌Des idées (ou envies) pour la suite ?

Merci de vos votes et commentaires (bien que je sois une auteure sadique j'en ai conscience).

xoxo❤️

Les flammes de la passion | 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant