Les flammes de la passion | 1

Chapitre 23 | Jouer avec le feu (1)

J'ai finalement passé le reste de mes vacances à regarder des séries ou à dévaliser les magasins. J'ai pu ainsi refaire entièrement ma garde-robe pour la rentrée.

Par ailleurs, c'est aujourd'hui que je reprends les cours et j'appréhende un peu les retrouvailles avec Thomas. Il m'a vraiment blessé il y a deux semaines en disant que nous n'étions rien l'un pour l'autre. J'avoue avoir eu ma part de tort dans cette dispute, mais rien ne justifiait qu'il me sorte une telle méchanceté. Donc s'il veut qu'on renoue contact, il ne faut pas qu'il s'attende à ce que je fasse le premier pas.

Devant le miroir de ma salle de bain, je peaufine mon maquillage qui s'accorde avec ma nouvelle tenue, très classe : un chemisier blanc et un pantalon tailleur noir. Au lycée, je suis un peu l'influenceuse mode. J'introduis des nouveaux styles et dès le lendemain, la moitié des filles l'ont adopté.

Je descends avec hâte les escaliers de chez moi et souhaite une bonne journée à mes parents, avant de partir en direction du lycée. L'air commence à se rafraîchir, mais ce n'est pas étonnant, puisqu'on est déjà au mois de novembre.

J'arrive au lycée, accueillie par Ambre et Naomie qui me sautent dans les bras.

—Salut les filles ! m'exclamé-je. Comment se sont passées vos vacances ?

—C'était vraiment génial, raconte Naomie. Il faisait super beau et chaud en Guadeloupe. Dommage que j'aie été obligée de rentrer à Nice.

—Pour ma part, commence Ambre, j'ai découvert Budapest avec mes parents et mon frère. C'était super !

Je suis vraiment heureuse pour elles. Je vois que mes amies n'osent pas me demander ce que j'ai fait durant mes vacances, gênées que je ne sois pas partie dans une destination de rêve comme elles. Alors, je prends les devants et raconte :

—En tout cas, j'ai profité pour dévaliser toutes les boutiques de Nice.

—J'ai remarqué, ricane Naomie. Ta tenue est sublime !

Je souris brièvement, avant de voir Thomas arriver avec Nathan. Nos regards se croisent pendant une fraction de seconde seulement, mais ce moment semble durer une éternité. Ni lui, ni moi ne sait comment réagir. Devons-nous nous sourire et faire comme si de rien était ? Devons-nous nous ignorer ? Les gens vont-ils remarquer cette tension entre nous ? Nous sommes éloignés, pourtant je suis persuadée qu'il entend mes pensées, comme j'entends les siennes.

Finalement, je détourne le regard en premier et entame une nouvelle discussion avec mes amies. Du coin de l'œil, je surveille Thomas qui me jette des coups d'œil furtifs, avant d'entrer dans l'enceinte du lycée.

En rejoignant ma classe, j'ai la malheureuse surprise de découvrir Thomas assis à ma place, en train de discuter avec Nathan, mon voisin. Je m'approche de la table et ignore totalement Thomas en posant mon sac au pied de la chaise. Alors que je m'apprête à m'éloigner des deux garçons, Nathan m'interpelle :

—Cassandra ! Viens, Thomas va se lever.

Ce dernier soupire mais s'exécute tout de même. Sans lui prêter attention, je réponds à mon voisin :

—C'est bon, il peut rester en attendant le début du cours.

Je sens le regard de Thomas peser sur moi, ce qui me déstabilise. J'essaie cependant de me concentrer et ne rien laisser paraître. Nous jouons clairement à un jeu et je ne veux absolument pas perdre. Il en est hors de question. Je sais porter mon masque. Cela fait deux ans qu'il fait partie de moi.

—Ne fais pas ta timide, me raille le grand blond. Assieds-toi, Thomas ne te fera pas de mal.

Les deux garçons s'esclaffent, tandis que je me contente de lever les yeux au ciel, traduisant mon exaspération pour la gente masculine. Je prends finalement place sur ma chaise, toujours sans adresser un regard à Thomas. Je me concentre plutôt sur l'écran de mon téléphone portable.