J'évite Thomas autant que possible, ce qui est assez facile puisqu'il ne vient plus en cours. Voilà une semaine que nous ne nous sommes pas adressé un seul mot. Cela me fait mal, mais je sais que de cette façon, je ne souffrirai pas comme j'ai pu déjà souffrir dans le passé.
—Mademoiselle Perret ? Vous m'entendez ?
Je me redresse et réalise que je suis en cours de philosophie. Le prof est posté devant ma table et me regarde avec insistance. Je tourne la tête vers Nathan, histoire qu'il m'éclaircisse la situation. Seulement, il a l'air aussi concentré que moi sur le cours. Je reporte donc mon attention sur le prof et demande :
—Pouvez-vous répéter la question, s'il vous plaît ?
—Je voulais connaître votre avis sur l'extrait Cratyle de Platon, que nous venons d'étudier. Vu que vous sembliez perdue dans vos pensées, j'ai songé que vous réfléchissiez à la question.
Je parcours rapidement le texte concerné. Visiblement, enfin selon la note en fin de texte, cela traite l'origine du langage. Je ne comprends rien et mon prof le constate rapidement. Génial, il va me donner une dissertation à faire à la maison.
Alors qu'il s'apprête à me réprimander, Nathan me sauve :
—Mais si Cassandra, c'est ce que tu m'as expliqué l'autre fois...
Je regarde Nathan, l'air interrogateur, tout comme le prof, qui est surpris d'entendre pour la première fois de l'année, la voix grave de mon voisin. Ce dernier poursuit :
—Tu m'avais dit que ce texte expliquait que pour fonder la connaissance, il faut échapper au mobilisme universel d'Héraclite.
Je ne pige aucun mot prononcé par Nathan, mais je me demande surtout d'où il sort ça. Qu'a-t-il encore inventé ?
Cependant, le grand blond ne semble pas avoir dit de bêtise, étant donné la réaction du prof :
—C'est incroyable ! s'exclame-t-il. En vingt ans de carrière, jamais un élève n'a réussi à saisir le sens de Cratyle.
Ma mâchoire manque de se décrocher. Comment Nathan a-t-il réussi à comprendre le sens de ce texte ? Pour moi, cela s'apparente au chinois.
—Mademoiselle Perret, m'interpelle le prof. Pourquoi n'avoir pas partagé cette magnifique remarque à la classe ?
Je cherche de l'aide auprès de Nathan, qui est beaucoup trop occupé à rire, après m'avoir mis dans une telle situation. Finalement, j'invente :
—Je n'étais pas sûre que ce soit la bonne réponse...
—Ne doutez plus, mademoiselle Perret. Vous avez un vrai talent philosophique. Le Bac s'annonce bien pour vous.
Il s'éloigne, en ajoutant :
—Maintenant que je connais vos capacités de réflexion, je compte sur vous pour participer davantage en cours.
Je souris, avant de lancer un regard noir à Nathan, qui se tord de rire.
—J'espère que tu es fière de toi. Maintenant, le prof croit que je suis Socrate !
—Tu peux me remercier, dit-il sans cesser de s'esclaffer. Grâce à moi, tu as évité une dissertation maison.
—Génial. Merci. Mais dis-moi, d'où tu sors cette connaissance philosophique ?
Nathan brandit son téléphone et déclare :
—Je ne sais pas si tu connais Google, mais c'est un grand philosophe du XXIème siècle... tout comme toi.
De nouveau, il rigole à sa propre blague et j'avoue que je trouve ça drôle aussi.
***
Je rentre sans hâte chez moi et un peu déprimée. Premièrement, parce que mes parents travaillent tard ce soir, donc je ne les verrai pas et deuxièmement, parce que Thomas est omniprésent dans mes pensées, malgré ma volonté de l'effacer de ma mémoire.
Lorsque j'arrive chez moi, le soleil commence déjà à disparaître et les lumières publiques s'allument. Dans l'allée de ma maison, je marche, tête baissée vers mes pieds. Tout d'un coup, je heurte un véhicule noir, qui ne devrait pas être là. C'est étrange, ce n'est pas la voiture de mon père... A qui peut-elle bien appartenir alors ? La vitre arrière teintée se baisse, découvrant un visage qui m'est familier. Je suis à la fois heureuse de le revoir, mais cela me provoque en même temps une terrible douleur dans l'estomac.
Après un certain temps de silence, je parviens à formuler :
—Qu'est-ce que tu fais ici, Thomas ?
—Je suis venu te présenter des excuses.
J'analyse la voiture noire, très classe, ainsi que son smoking. Je le raille :
—C'est comme ça que tu présentes des excuses, toi ? Tu penses qu'en mettant le paquet, je te pardonnerai et succomberai à tes charmes ?
—Non, je veux qu'on aille dîner au restaurent. Tous les deux. Rien que toi et moi.
Je me retiens pour ne pas exploser de joie. J'adore ce genre d'attention. J'ai longtemps insisté auprès de Lisandro, afin qu'il me fasse de telles surprises, mais j'ai vite abandonné, voyant qu'il ne le ferait jamais. Seulement, là il s'agit de Thomas, alias le garçon avec qui je me prends la tête pour qu'on soit en couple.
Je tente de rester neutre et réponds à sa demande, par une question :
—Et pourquoi j'accepterai ?
Thomas soupire, agacé de mon comportement borné. Mais je ne veux pas qu'il croit que c'est aussi facile de faire la paix avec moi. Après, il pensera qu'une simple sortie suffira à régler nos problèmes.
—Cassandra, souffle Thomas. Mets une robe et rejoins-moi.
—Je n'ai pas dit oui.
—S'il te plaît, je suis prêt à parler.
***
Bonjour à tous !
Comment allez-vous en cette belle journée ?
📌Vos avis sur le chapitre ?
📌Je ne sais pas vous, mais lorsque je relis les chapitres pour les corriger, j'aime beaucoup Nathan. Pas vous ?
📌Thomas est prêt à discuter, Cassandra va-t-elle le suivre ?
📌Si oui, que va-t-il se passer ?
📌Et sinon, que va-t-il se passer aussi ?
Votez et commentez, mais surtout soyez au rendez-vous demain ! CHAPITRE TRÈS IMPORTANT !
xoxo❤️
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Les flammes de la passion | 1
RomanceL'amour : un étrange sentiment qui obsède des millions de personnes, dans la quête du bonheur. Je pensais cela de l'amour, avant que celui-ci me blesse profondément. Depuis, je masque ma douleur omniprésente, chaque matin avec une seule crainte qui...