Chapitre 4- Jalousie

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PDV Zuko

D'une main, je tiens le sac en cuir et de l'autre, j'y fourre tout le nécessaire. Mais mais tremblent, il faut faire vite. Azula n'est pas du genre magnanime. Son côté très rancunier nous met directement dans sa ligne de mire, Katara et moi. J'entends derrière moi la porte coulisser dans un doux frottement.

- Zuko?

Je retiens de justesse un soupir. Mai ne me lâche jamais, où que j'aille. Depuis que nous nous sommes remis ensembles, elle ne me lâche plus, contrôlant la moindre de mes actions. Ce que j'ai au début pris pour de l'amour et une peur irrationnelle mais justifiable que je ne parte de nouveau me fait maintenant plus penser à un côté obsessionnel de sa personnalité que je n'aurai pas remarqué auparavant.

- Oui?

Elle fait le tour de son lit, ou plutôt de notre lit, et hausse un sourcil.

- Je peux savoir où tu comptes te rendre?

Son ton moralisateur m'insupporte. Je ne comprends plus notre relation, si tant est qu'elle eu un jour un sens. Nous nous connaissons depuis tout petits, prédestinés à se fiancer. Malheureusement, je réalise peu à peu que mon attachement ne semble pas du tout être à la hauteur du sien. Pire, de son côté, elle semble avoir développé des sentiments presque... effrayants.
Depuis que nous vivons ensemble elle a développé un côté obsessionnel que je ne lui reconnais pas. Qui aurais-crû que derrière ce masque insensible qu'elle arbore depuis l'enfance se cache une folle transie?
Le soir, je quitte le lit dès qu'elle s'endort, décrochant avec peine ses bras férocement serrés autour de moi pour me balader au clair de lune. Je m'endors sur un banc du parc, sous les étoiles.

- Zuko! Réponds moi!
- Je pars traquer Azula.

Elle me répond avec d'une voix dure qui me surprends.

- Avec Katara?

Je souhaiterai bien la contredire mais il est vrai que Katara est la seule à avoir répondu à l'affirmative pour l'instant. Cependant je trouve étrange que Mai montre de la... jalousie? Envers Katara. Nous ne nous sommes pas vus depuis pas mal de temps.

- Effectivement.

Elle grimace et reprends ses reproches.

- Et ton peuple, ton palais, ta couronne? Tu es roi, Zuko!
- Tu sera bientôt Reine, tu peux t'en occuper lors de mon absence.

Ma voix est froide, et je réalise que je n'aurai peut être pas dû m'aventurer sur ce terrain, car comme prévu, elle embraya sur ce sujet sensible.

- Quand est ce que je serai Reine? Tu refuses de parler de mariage Zuko!

Cette fois ci, il m'est impossible de retenir mon soupir. Cela fait très peu de temps que nous vivons ensemble, et bien que je sais que nos fiançailles remontent, je refuse de penser au mariage. Je ne me sens pas... prêt. Mai, quand à elle, reste fixée sur cela. Comme si elle cherchait un moyen de m'enchaîner à elle avant qu'il soit trop tard, avant que je ne l'aime plus. Ce qu'elle ne réalise pas, c'est que j'ai l'impression qu'il est déjà trop tard...

- Tu me fatigues...

Elle doit sentir qu'elle arrive au terme de ma patience, et reprends un ton bien plus doucereux.

- Zuko... Comprends moi, je sais que même si tu ne le montre pas, tu vas souffrir de notre éloignement, n'est ce pas?

Elle ne me laisse pas le temps de répondre et enchaîne.

- Et puis partir avec cette Katara, cette roturière au comportement plus qu'insupportable va être une dure épreuve... C'est pour ça que je t'accompagnes.
- Non.

Ce mot sort spontanément, je ne sais pas vraiment ce que je nie. En outre, mon ton n'autorise pas de réplique, mais elle l'ignore totalement.

- Non? Zuko je sais que tu m'aimes et bien sûr, je comprends que tu préfère que je sois en sécurité au palais mais ...

Je fais un pas vers elle. Elle se coupe et me fixe avec un grand sourire, tentant de m'amadouer.
À mon grand dépit, depuis un mois elle m'a prouvé à nombreuses reprises que ce qui l'intéresse depuis le début c'est une image idéalisée du mari parfait qu'elle s'est faite de moi. Un mari riche et puissant. Je me rappelle à présent qu'elle ne s'est tournée vers moi que lorsque le vent a commencé à pencher en notre faveur, au détriment d'Azula et de mon père qu'elle supportait auparavant.
Alors que je m'apprête à parler, elle me saute dessus, voulant visiblement m'embrasser. Je me tourne au dernier moment pour que ses lèvres n'atterrissent que sur ma joue.

- Ne complique pas les choses Mai. Je pars, sans toi.

Son visage devient rouge de colère, elle serre les poings et crache:

- Fais attention mon cher Zuko. Me provoquer est un jeu dangereux...

Elle part, claquant violemment la porte derrière elle.
Je m'assois sur le lit. J'avoue me sentir totalement coincé dans cette relation. Je n'ai pas le courage de la rembarrer, d'affirmer que je veux rompre. Elle représente mon enfance, mon innocence, tous ceux que j'ai perdu au cours de la guerre... J'ai peur de sa réaction, et surtout de me retrouver seul comme je l'ai été dans ces périodes si sombres.
Cela ne change cependant pas le fait que ses tentatives de m'amadouer, ses insistances et jalousies, me mettent hors de moi.
Pour qui se prend-elle, bordel? Je ne suis pas son jouet, il va falloir qu'elle le comprenne...
La porte coulisse une nouvelle fois.

- Quoi??

Une voix différente à celle à laquelle je m'attendais balbutie:

- Votre majesté, Mlle Katara est arrivée...

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On commence à creuser à propos des tensions entre Zuko et Mai 😈

À Feu et à SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant