À Feu et à Sang

Chapitre 41- Adieux

PDV Zuko

Des cris percent peu à peu la barrière de mon inconscience. J'essaie d'ouvrir les yeux mais les referment immédiatement, la lumière agressant mes pupilles. J'entends vaguement le sifflement d'un éclair auquel succède un silence de plomb.

Après quelques instants pour me remettre les idées en place, j'essaie à nouveau d'ouvrir mes paupières. Je sursaute légèrement en sentant un contact froid contre ma tempe mais je suis rapidement soulagé en comprenant qu'il s'agit seulement de Katara qui s'occupe de me soigner.

Celle-ci passe une main apaisante dans mes cheveux.

- Chut... Ne bouge pas. Elle ne t'a pas raté...

Je souris en coin, encore un peu dans les vapes.

- Heureusement que j'ai une super guérisseuse pour prendre soin de moi après les combats alors.

Le visage de Katara se referme d'un seul coup et je comprends vite pourquoi quand un rire moqueur résonne.

- Détrompe toi cher frère, c'est loin d'être terminé. Tu as peut-être repris conscience plus tôt que prévu à cause de ce petit... Incident, mais cela ne change pas l'issue de cet affrontement : vous allez mourir tous les deux !

Je n'ai pas le temps de me questionner sur l'«incident» qu'elle évoque puisque je l'entend marcher, mais pas dans notre direction. En me redressant un peu, en même temps que Katara se relève, je constate que ma sœur s'est accroupie près de Mai.

Je suis un peu inquiet de voir que celle-ci est toujours au sol, repliée sur elle-même en position fœtale. Katara ne l'a pas frappée si fort pas vrai ? À moins que je ne sois resté inconscient moins longtemps que je ne le pense, elle devrait s'être relevée depuis longtemps...

Je tente d'interroger Katara du regard mais celle ci m'ignore, me tournant le dos, fixée sur ma sœur et se crispant au moindre de ses gestes. Quand celle-ci tend la main, caressant avec tendresse les cheveux de Mai qui ne fait que se recroqueviller un peu plus, la fille de l'eau l'interpelle.

- Ne la touche pas ! Tu en as assez fait comme ça.

Azula semble revenir à la réalité et se relève, lançant un regard incendiaire à Katara.

- Tu devrais être en train de me supplier de t'épargner et tu oses encore me donner des ordres ?

Je tente de raisonner Katara et mon inquiétude monte encore d'un cran considérant que celle-ci ignore mes avertissement et qu'Azula commence à former un éclair entre ses doigts.

J'essaie de me relever complètement pour m'interposer, essayer de dévier l'éclair, mais ma tête tourne trop et je m'écroule à nouveau à genoux. Et alors qu'Azula s'apprête à lancer son attaque, Katara lève la main dans sa direction.

Je ne comprends la situation qu'en voyant ma sœur laisser échapper un rire amer.

- La maîtrise du sang... Qui aurait cru qu'une fille comme toi utiliserait ce genre de stratégie déloyale ?

La concentration de Katara ne s'altère pas malgré la remarque de ma sœur.

- Je me contente de m'adapter à mon adversaire.

L'expression d'amusement qu'affichait ma sœur se déforme sous l'effet de la colère, de la folie. Voyant que Katara contrôle la situation, j'en profite pour me diriger vers Mai.

D'après le peu que je comprends depuis mon réveil, je crois quand même qu'elle a renoncé à se battre pour ma sœur, ce qui, je dois bien l'admettre, me soulage vraiment.

Bien que j'ignore ce qui lui est arrivé, elle semble commencer à reprendre ses esprits, se redressant difficilement en position assise. Mais le regard qu'elle me lance me stoppe à un mètre d'elle.

Elle n'est pas en colère contre moi, non, c'est plus complexe que ça. Ses yeux reflètent la solitude qu'elle tente de me cacher sous ses airs menaçants. Alors je finis quand même par m'approcher, même si elle recule un peu pour m'éviter. Je soutiens son regard et lui tend la main.

Après un instant d'hésitation, elle accepte mon aide et s'aggripe à moi pour se relever. Voyant qu'elle tient à peine sur ses jambes, je passe un bras autour de sa taille, la serrant contre moi. Elle se débat faiblement mais finit par se laisser faire, acceptant de se reposer sur moi.

Je sens quelque chose d'humide s'écraser dans mon cou et je réalise qu'elle pleure. Je ne l'avais jamais vue pleurer. Elle murmure dans un souffle.

- J'ai fait une erreur...

Je caresse doucement ses cheveux dans un geste apaisant.

- Je ne suis pas le moins fautif dans l'histoire Mai.

Après un instant de silence, je pose la question qui me taraude.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Les épaules de Mai sont secouée d'un rire amer.

- Ta sœur n'a jamais aimé la faiblesse. Elle s'en est prise à moi mais va savoir pourquoi, elle m'a quand même gardée en vie.

Après autant d'années passées à ses côtés, j'ai l'intuition que Mai ne me dit pas toute la vérité. Mais je ne la questionne pas plus pour le moment. Mes questions peuvent attendre la fin de ce combat. Sans que je m'y attende, Mai demande.

- Tu es heureux avec elle ?

Je comprends sans mal qu'elle parle de Katara et pense d'abord que c'est un piège, mais le ton de sa question est parfaitement innocent.

- Au début je croyais que le problème entre nous deux venait de toi, mais finalement j'ai l'impression que je cherchais seulement à te trouver des défauts pour la valoriser...

Mai hoche doucement la tête.

- Je prend ça pour un oui. C'est tout ce qui compte à présent. Combattez Azula comme vous avez combattu ton père : ensemble. Gagnez cette bataille et soyez heureux, tous autant que vous êtes. Prend soin de toi Zuko.

- Tu pars ?

- Pour le moment j'ai besoin de soins.

- Ce que tu dis ressemble à des adieux...

Mai se contente de me sourire d'un air énigmatique avant de s'écarter de moi, s'appuyant au mur en se dirigeant vers la sortie. Katara maîtrise toujours Azula et d'un coup, tous les autres arrivent, rapatriés depuis l'autre côté de la ville.

Aang, Toph, Sokka, Suki, Ihro... Les renforts sont arrivés.

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Prochain chapitre jeudi pour un événement qui va faire couler quelques larmes... 😈