Chapitre 14- Peur

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PDV Zuko

En rentrant à la tombée de la nuit, je sens l'inquiétude me tordre à nouveau les entrailles en m'apercevant que Katara n'est toujours pas rentrée.

Les autres sont en train de goûter à ce qu'ils ont acheté dans la journée, s'amusant comme une bande de gamins. J'ignore si c'est à cause de la fatigue, de l'inquiétude, un mélange des deux peut-être, mais en les voyant je sens le feu bouillir dans mes veines.

- Comment vous pouvez être aussi détendus alors que Katara a disparu ! Et cette fois ne me dites pas qu'elle est partie s'entraîner ou je ne sais quoi ! Pourquoi je suis le seul à m'inquiéter ici !

Ma longue tirade et le fait que j'ai haussé la voix, deux choses inhabituelles pour moi qui suis d'un naturel très calme depuis que je les ai rencontrés, ont le mérite de faire réagir le petit groupe.

Aang baisse la tête d'un air coupable et Sokka ouvre la bouche comme pour répliquer avant de la refermer, répétant le geste plusieurs fois ce qui lui donne l'air d'un poisson rouge.

Mais ça ne me calme pas. Bien au contraire, cette mimique qui habituellement me ferait sourire ne fait que prouver l'impuissance des deux garçons à gérer la situation. À se demander comment Katara a pu survivre aussi longtemps avec seulement ces deux là comme compagnons de voyage...

Du coin de l'œil, je vois Toph se redresser, l'air déterminé.

- Moi je viens avec toi. On doit retrouver Katara avant que...

La petite maître de la terre laisse échapper un gémissement de douleur quand ses pieds entrent en contact avec le sol pourtant couvert d'un tapis d'herbe. Elle s'écroule à nouveau tandis que Sokka se précipite vers elle pour qu'elle ne se fasse pas mal, la reposant délicatement avant de déclarer d'un ton à la fois doux et autoritaire qui me rappelle douloureusement sa sœur.

- Tu ne vas nulle part tant que tes pieds ne sont pas guéris.

- Mais ça va prendre des jours ! On sait tous que je suis un poid pour vous ! Je ne fais que vous ralentir...

Si Katara était là, elle essaierait sûrement de rassurer la jeune fille, probablement en la prenant dans ses bras et en lui murmurant des paroles apaisantes. Mais elle n'est pas là et ce genre de manifestation de compassion ou de réconfort n'est pas vraiment dans mes cordes.

Alors je me contente de prendre les choses en main avec mon sang froid et mon insensibilité habituelle.

- Effectivement. On ne retrouvera pas Katara si on doit aussi s'inquiéter pour toi. Sokka, tu devrais ramener Toph sur l'île Kioshi avec Appa pendant que Aang et moi on cherche Katara.

Le concerné se relève l'air agacé.

- Pourquoi c'est moi qui devrait le faire ?

La voix cynique de Toph s'élève derrière lui.

- J'avais pas l'impression d'être insupportable à ce point...

Sokka lui adresse un regard désolé et se reprend.

- Tu sais que ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Mais Katara est ma sœur ! Ça devrait être à moi de la sauver ! Pourquoi c'est vous deux qui le feriez ?

Je hausse les épaules et répond d'une voix calme, sûr de mes arguments.

- Aang est l'Avatar. Sans vouloir te vexer, ses pouvoirs nous serons plus utiles que ton boomerang...

Je vois à son expression que Sokka se retient de s'énerver. Je dois reconnaître que je n'ai pas été très délicat dans le choix de mes mots...

- Et toi ? Ta maîtrise du feu est plus puissante que mon boomerang c'est ça ?

Le jeune homme est devenu un peu agressif, mais je ne me laisse pas le moins du monde impressionnée, répliquant d'une voix calme.

- Non. Moi je reste parce que je connais l'esprit tordu de ma sœur.

Je n'ai pas haussé la voix, pourtant mes mots ont l'effet d'une bombe. Un silence pesant tombe sur la clairière tandis que Sokka me lance un regard désespéré, loin de l'aplomb qu'il affichait il y a moins d'une minute.

- Tu crois qu'elle est...

Il a à peine murmuré et ne termine pas sa phrase, comme s'il avait peur de ses propres pensées. Me surprenant moi même, je pose une main sur son épaule d'un geste rassurant.

- Ma sœur aime beaucoup trop jouer avec nous pour mettre fin à ce petit jeu aussi vite. Je te promets de retrouver Katara, où qu'elle soit.

À mon grand étonnement, mes mots semblent rassurer Sokka. Pourtant je n'ai rien dit d'extraordinaire... Peut-être qu'il avait juste besoin d'entendre quelqu'un d'autre lui dire que ça va bien se passer.

Même si ce quelqu'un d'autre n'en est pas vraiment convaincu...

À Feu et à SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant