Chapitre 21- Cadeau

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PDV Katara

- Allez, viens, ça va te changer les idées !

- Aang, vraiment, je suis pas sûre que...

- Allez Katara, c'est qu'une petite fête ! Tu n'as rien à craindre, tout est sécurisé, les participants seront contrôlés! Je suis sûr que ça va être bien !

Devant l'air enthousiaste du jeune Avatar, je finis par capituler.

- Bon. C'est d'accord. On se retrouve là bas ?

- Ok !

Aang quitte la chambre comme une flèche tandis que je soupire doucement. D'un côté, il n'a pas tord : ça me fera du bien de m'éloigner un peu de Mai et de toute l'énergie négative qu'elle m'envoie et dont Zuko ne semble même pas avoir conscience. À part l'autre jour, et encore, je ne sais même pas si c'est réellement arrivé, ou si j'ai seulement rêvé.

D'un autre côté...

Je jette un coup d'oeil en face du lit, fixant la surface irisée. J'ai encore du mal à accepter mon reflet dans le miroir. Zuko, ou du moins je pense que c'est lui, a retourné l'objet contre le mur moins d'un jour après son installation, mais dès l'instant où j'ai été capable de me lever je l'ai remis en place. Je tiens à prouver à Mai qu'elle ne peut pas m'atteindre. Que je suis plus forte qu'elle.

En une dizaine de jours, mes brûlures ont entièrement cicatrisées, ne laissant sur ma peau que des traces blanches qui forment de longues arabesques tout le long de mes bras.

Mais le plus difficile à accepter reste la marque sur mon cou. Ce motif immaculé tracé à la perfection. Cette marque qui, indélébile, restera le témoin de mon échec, de mes blessures.

De ces moments plus que traumatisants qui reviennent me hanter jusque dans mes cauchemars. Je ne me rappelle pas avoir passé une seule nuit sans en faire depuis que Aang et Zuko m'ont sortis de là.

Je jette un coup d'oeil à mes vêtements, accrochés à des paravents dans un coin de la pièce. Les affaires de la tribu de l'eau ne conviennent pas pour une fête honorant les esprits du feu.

Quant aux vêtements volés dans le royaume du feu durant notre périple... Le haut dénude entièrement mes bras et mon cou. Et je ne me sens pas capable de m'afficher ainsi. Pas encore.

Me hissant péniblement debout, je m'appuie contre le mur pour ne pas tomber. Azula n'a peut-être pas touché à mes jambes, mais rester maintenue dans la même position aussi longtemps a tétanisé mes muscles et il va me falloir un peu d'entraînement avant de pouvoir remarcher normalement.

Je me décide quand même à attraper la longue jupe du royaume du feu, puis le haut, avec plus de réticences. En retournant devant le miroir, je sens les larmes me monter aux yeux.

Non, décidément, je ne peux pas m'afficher ainsi, pas devant autant de gens, pas alors que j'ai déjà autant de mal quand je suis seule. Le bruit de la porte qui s'ouvre me fait sursauter et je me retourne vers l'entrée, cachant du mieux possible mes cicatrices, même si mon geste ne sert pas à grand chose.

Je me détend en voyant que ce n'est pas Mai comme je m'y étais attendue, mais Zuko, qui se tient à l'entrée de ma chambre. En le voyant là, un peu gêné, comme s'il hésitait à s'avancer plus, je n'ai pas le cœur à être en colère contre lui.

Je lui souris gentiment et il referme la porte derrière lui avant de faire quelques pas. Il sourit timidement et me tend un paquet de tissu plié tant bien que mal mais qui ne laisse pas deviner sa forme.

- Tiens. J'ai entendu dire que tu comptais venir à la fête alors je t'ai amené ça.

Je tend la main, intriguée, et déplie précautionneusement le vêtement. C'est un long gilet qui me retombe jusqu'à mi-cuisse. L'étoffe est souple et fine, peut être de la soie, je n'aurai donc pas trop chaud en le portant. Mais malgré sa finesse, le tissu est parfaitement opaque.

Je l'enfile précautionneusement et observe, comme fascinée, le mouvement de l'étoffe noire brodée d'or. En constatant que le gilet masque totalement mes cicatrices, je sens quelques larmes de gratitude rouler sur mes joues.

Je ne saurais même pas décrire ce que je ressens. Je n'ai pas l'habitude de pleurer ainsi pour un oui pour un non, mais le fait que Zuko m'aie si bien cernée qu'il soit capable d'anticiper ce genre de chose me touche énormément.

Je sursaute légèrement en sentant le contact de ses doigts dans mon cou. Je ne l'ai pas senti approcher. Je sens son souffle dans ma nuque tandis qu'il me murmure d'un air compatissant.

- J'ai pensé que tu aimerais récupérer ça...

Mon visage s'éclaire en reconnaissant mon pendentif. Je le tiens de Mabouba et j'ai vraiment eu peur de l'avoir perdu.

- Comment...?

- Un des hommes de main d'Azula. Sa façon de nous transmettre un message.

Je hoche doucement la tête tandis qu'il attache le ruban bleu ciel dans ma nuque.

- Merci...

Mon remerciement est à peine murmuré, presque inaudible. Je constate avec soulagement que mon collier cache parfaitement l'éclair gravé par Azula.

Nous restons dans cette position quelques secondes, lui derrière moi, si près que je sens sa présence, mais n'osant pas me toucher, et moi, encore un peu tremblante sur mes jambes, savourant l'atmosphère paisible de cet instant suspendu que je ne partage qu'avec lui.

Puis il s'écarte et j'ai soudainement un peu froid. Il quitte la pièce avec un dernier sourire.

- On se voit ce soir...

Et inexplicablement, je me sens tout à coup moins seule.

À Feu et à SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant