PDV Mai
Dans cette chambre certes somptueuse, je me sens comme misérable.
Je suis si faible à présent.
Un sentiment, qui, si il n'était pas submergé par l'amour que je commence à ressentir pour mon enfant, aurait sûrement tué de rage cette vie qui naît en moi.
Cet enfant qu'il a rejeté en même temps que moi, sa mère. Comme une vulgaire fille de joie dont on s'est lassé.
Comment a-t-il osé? Comment a t-il pu m'abandonner? Nous étions parfaits. Le couple que tous attendait, dont tous rêvent.
Un couple que tout destinait. Nous n'étions même pas nés que nos parents envisageait déjà notre mariage. La fille de certains des plus riches nobles du royaume du feu, pour l'héritier du trône.
En quelque mot, il a brisé mon destin, mon futur, ma vie.
Un vase précieux s'écrase sur le sol tandis que j'attrape d'un geste brusque mes précieux couteaux. Un à un, je les lance avec précision dans les arabesques de la lourde tapisserie qui me fait face, espérant que ce geste familier me calmera comme il le faisait autrefois.
Lorsqu'ils ne m'en reste plus aucun dans les mains, je tombe à genoux, tremblante.
Je suis pleine de rage, de déception, d'un sentiment amer de trahison. Nous nous aimons, non? Ou tout du moins, je l'aime? N'est ce pas pour cela que je suis née?
Le froid qui me caractérise habituellement a fondu comme neige au soleil. La gangue de glace qui m'étreint est partie en fumée.
Ce carcan que j'ai construit de fantômes, de vestiges de sentiments enfantins. De toute cette frustration refoulée, de toutes ces larmes ravalées, de toute cette peine emprisonnée au fond de ma poitrine. Du cadavre de ce sentiment écœurant et irrationnel de vouloir être aimée et chérie par autre chose que de l'argent.Toutes ces défenses vitales balayées par le choc, par le bébé, par l'impression terrifiante que je perd le contrôle. L'ai-je au moins déjà eu?
Obéir. Toujours obéir.
Être sous le contrôle de mes parents, d'Azula, du sien...
Un sentiment puissant remonte brusquement à la surface. J'ai peur. Si peur pour moi, pour la vie qui grandit en moi. Si peur face à cette situation qui m'échappe.J'ai pourtant tout fait pour le retenir. Croit-il que je n'ai jamais découvert que chaque nuit il quittait mes bras, malgré le fait que je les serrait plus forts pour l'empêcher de s'échapper encore une fois? Je n'ai jamais rien dit.
Parce que je l'aime non?
Parce que la solitude me terrifie.
Parce que je suis née et ai été éduquée dans le but d'être soumise, d'obéir, en échange d'une forme de stabilité et d'opulence qui m'est devenue indispensable.Je me hisse sur le lit pour m'y recroqueviller. Qu'ai je comme issue à présent, comment puis-je retrouver ce que j'ai perdu, ce qui m'est vital? Plus, comment puis-je retrouver ma vie comme elle n'aurait jamais dû s'arrêter, tout simplement?
Un plan se dessine lentement dans mon esprit, s'assemblant au fil des nouvelles idées, des suppositions, des prises de risques possibles qui me traversent l'esprit.
J'ai à peine conscience que mes muscles se détendent, que me respiration s'apaise, que je relève la tête.
Un nouveau souffle m'envahit tandis que je retrouve ce qui fait ma force.
L'air déterminé, impassible et insensible qui fait partie de moi refait surface.
Mes émotions reculent, savamment enchaînées et bâillonnées par des années d'éducation au contrôle de soi.
Je ne suis plus une enfant. Je comprends petit à petit que je dois me battre pour récupérer ma vie et assurer mon destin, plus que je ne l'ai jamais fait pour tromper l'ennui.
Sous l'égide d'Azula, je récupérais mon Roi, ma place de Reine. Je deviendrai enfin ce pourquoi je suis née.
Soumise, mais en sécurité, puissante, et riche.
Tout ce qui compte, pour moi et mon enfant.
N'est ce pas?
————————————————————————Nouveau PDV 😉
N'hésitez pas à signaler les possibles contre-sens, ce point de vue est assez délicat à écrire
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À Feu et à Sang
FantasiaLa guerre est terminée. Le tyrannique seigneur Ozai a été vaincu et dépouillé de sa maîtrise du feu. Toutes les conditions sont réunies pour que nos cinq héros goûtent enfin un repos bien mérité. Mais le trône de la nation du feu attire les convoiti...