Chapitre 9- Réconfort

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PDV Zuko

Assis sur ma couchette à l'intérieur de ma tente, je me prend la tête entre les mains, m'efforçant de respirer calmement. Malgré ça, je sens le stress et la panique monter en moi comme une vague. Des flammes qui me brûlent de l'intérieur jusqu'à ce que je n'en ressente même plus la chaleur.

J'entends un bruissement de tissu indiquant que quelqu'un vient d'entrer. En relevant la tête, je rencontre le regard inquiet de Katara.

- Tout va bien Zuko ?

Je hoche la tête, me forçant à chercher une explication crédible.

- Oui. J'avais juste besoin de m'éloigner una peu de... Tout ça. Besoin d'être seul.

Je voudrais seulement qu'elle s'en aille. Parce que le trop plein de sentiments que je garde en moi menace de me submerger. Parce que je ne veux pas que quelqu'un assiste à ça.

Et pourtant...

Au fond de moi je sais que si quelqu'un devait un jour me voir dans cet état, je choisirais Katara sans hésiter.

La fille de l'eau vient s'asseoir à côté de moi, posant doucement sa main sur la mienne. Elle ne dit rien. Elle au moins a fini par comprendre que je déteste qu'on me questionne.

Après un temps d'hésitation, j'emmêle mes doigts aux siens et nous restons là, en silence, sans plus de contacts physiques que celui de sa main dans la mienne.

Je me sens bien comme ça, avec elle. Apaisé. Alors, sans que je le maîtrise vraiment, j'ouvre la bouche, énonçant à voix haute ce que je refuse moi-même d'admettre.

- J'ai peur de combattre Azula.

Katara hoche la tête et me sourit d'un air rassurant.

- On l'a déjà vaincue ensemble... On peut recommencer.

Je baisse la tête, soupirant doucement.

- Justement, je n'en suis pas si sûr. On a gagné de justesse la dernière fois. Elle est devenue aussi forte que mon père et...

Je sens ma gorge se nouer de sanglots contenus et mes yeux se remplir de larmes tandis que je termine dans un souffle à peine audible.

- Et je n'oublierai jamais la dernière fois que j'ai combattu mon père.

Et encore, combattu est un bien grand mot. Le duel dans lequel je m'étais involontairement engagé n'avait été qu'un moyen pour lui de me débarrasser de ma faiblesse... En la remplaçant par de la souffrance.

Je ferme les paupières en sentant les premières larmes couler sur mon visage. J'ai l'impression d'être redevenu un enfant qui a besoin de se blottir dans les bras de sa mère... Sauf que ma mère n'est plus là.

Je rouvre les yeux en sursaut en sentant le contact froid des doigts de Katara sur ma cicatrice. M'écartant un peu, je sonde le regard de la fille de l'eau d'un air interrogateur.

En totale opposition avec l'air rieur qu'elle affiche habituellement, le regard de Katara est empreint d'un calme appaisant presque... Maternel.

Bien que je préfère largement l'autre facette de sa personnalité, je sais qu'à ce moment précis, c'est celle-ci dont j'ai besoin. Sans même que je lui explique, elle a compris la douleur que je cache aux yeux de tous et dont ma cicatrice n'est que la partie visible de quelque chose de bien plus grand. Bien plus sombre...

Je la gratifie d'un petit hochement de tête, incapable du moindre mot, moi qui habituellement peu loquace, vient de me dévoiler ainsi devant elle. Lui donnant l'autorisation qu'elle attend avec patience.

Alors elle avance à nouveau sa main vers mon visage, caressant doucement l'épiderme brûlé. Je ne peux retenir un tressaillement mais je ne m'écarte pas. Pas cette fois. Je me laisse aller à la douceur de sa peau, me perdant dans son regard gris bleuté.

Je n'ai pas honte, je n'ai pas l'impression de trahir Mai. Parce que ce que je ressens en ce moment même n'a rien à voir à ce que je ressens, ce que je devrais ressentir pour ma petite amie.

Ce n'est pas de l'amour. C'est de la complicité, une fusion, corps et âme, qui va bien au delà des mots.

Car pour la première fois depuis mon bannissement, quelqu'un voit au delà de la façade froide et parfois cruelle que je porte comme un bouclier. Car la fille de l'eau qui se tient devant moi a su mettre le doigt sur l'enfant qui vit toujours en moi.

Car peut-être, peut-être que Katara est celle qui fera ressortir cette facette de moi enfouie depuis tant d'années. Peut-être... Mais pas aujourd'hui.

Aang entre en trombe à l'intérieur de la tente, brisant la magie du moment, et Katara s'écarte subitement, comme si nous venions de faire une erreur. Je garde un visage neutre, même si ne plus sentir sa peau contre la mienne me laisse un sentiment de vide que je ne m'explique pas moi-même.

- Vous devriez dormir maintenant. On doit se reposer un peu si on veut être en forme pour demain.

J'acquiesce et Katara dit quelques mots que je n'écoute pas. Quand Aang quitte la tente, la fille de l'eau se tourne à nouveau vers moi, le regard empli d'un sentiment que je n'arrive pas à identifier. Pendant une seconde, nous partageons encore un moment suspendu, puis elle sort sans plus se retourner.

Au fond de moi, une étincelle d'espoir vient de fissurer ma carapace.

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Le premier moment mignon auquel tient tant ma chère Enepfopi 😊
-> Samedi pour le prochain chap!

À Feu et à SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant