Chapitre 43- Renouveau

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PDV Katara

- Azula !

Je cligne lentement des paupières, essayant de comprendre pourquoi je suis toujours en vie. Avec les sifflements qui me vrillent les tympans, je suis incapable de dire qui a crié. Zuko ? Ty Lee ? Iroh ?

Je ne pensais pas que la maîtrise du sang m'épuiserait à ce point. Azula s'est révélée une adversaire coriace, même si je me doutais déjà que ce serait difficile. Grâce à sa force de volonté, elle a pu se soustraire à mon emprise. Et si quelqu'un a été blessé à cause de ça, je ne me le pardonnerait probablement jamais.

Même si ma tête tourne toujours un peu, je me redresse, tentant de me relever. En me voyant en difficulté, Zuko me soutient et m'aide à me relever, avant de me plaquer contre son torse dans une étreinte un peu trop brutale qui me coupe un instant la respiration.

Passant ma main dans ses cheveux pour le réconforter (mais pourquoi aurait-il besoin d'être réconforté au milieu d'une telle bataille alors qu'aucun de nos alliés ne semble blessé ?), je lance un regard interrogateur à Sokka, le premier à entrer dans mon champ de vision. Mais ses yeux sont remplis d'une telle incompréhension que ça ne m'avance à rien.

Je ne remarque que Ty Lee s'est approchée que quand elle pose une main sur l'épaule de Zuko, dans un geste qui se veut réconfortant lui aussi, bien que je ne comprenne toujours pas pourquoi. Mais je profite qu'il est quelqu'un d'autre pour le soutenir pour me soustraire à son étreinte et me retourner vers l'endroit où se trouve Azula.

Elle saura forcément sur qui elle a envoyé ce maudit éclair. Qui elle a blessé, peut-être même tué. Mais à ma grande surprise, Azula n'est pas debout près du trône comme je m'y attendais. La seule chose que je distingue clairement est la silhouette d'Iroh agenouillé devant celui-ci.

Alors que je m'approche doucement, je me rend compte d'une autre présence. Entre les bras du vieil homme, elle semble si fragile ! Si différente de celle que nous avons affronté juste avant.

La peau pâle d'Azula l'est devenue encore plus. Cadavérique, me crie mon esprit, mais je refuse encore de l'admettre. Mon cerveau bloque sur la marque de brûlure qui auréole sa poitrine, pile à l'emplacement du cœur. C'est impossible. Azula, si forte mentalement, et en même temps si profondément enfoncée dans la folie... Est-ce que sa défaite aurait pu lui faire prendre une décision aussi extrême ? Assurément.

Je ne peux m'empêcher d'observer son visage plus longuement que nécessaire. Avec ses paupières closes comme si elle était seulement endormie, elle semble apaisée, bien plus que quand elle était consciente, le visage déformé par sa rage. L'ébauche de sourire qui étire ses lèvres n'est ni cruelle ni sadique. Seulement... Apaisée oui, enfin en paix.

- Mon fils, maintenant ma nièce... Serait je un jour capable de faire les bons choix pour protéger ceux que j'aime ?

Le murmure d'Iroh me déchire le cœur. Je savais déjà pour la mort de son fils, bien que j'en ignore les circonstances exactes. Et alors que je cherche les mots pour le réconforter, une autre que moi s'approche, posant son regard aveugle sur les joues noyés de larmes de vieil homme.

- Ce n'est pas votre faute. Certains ne peuvent simplement pas être sauvés.

Iroh esquisse un sourire en direction de Toph, sourire qui ne monte pas jusqu'à ses yeux et qui sonne faux, terriblement faux. Terriblement triste.

Je m'écarte, retournant vers le reste du groupe. Je suis exclue de la tristesse de ceux qui l'on connue avant qu'elle ne devienne ce monstre insensible et dirigé par la folie. Je n'ai pas tout à fait envie de me plier au mutisme poli que respectent les autres non plus. Parce qu'une part de moi, aussi détestable et insensible puisse t'elle être, est soulagé, oh combien soulagée par la mort d'Azula.

Une mort ne devrait jamais apporter ce sentiment de soulagement, mais cette fois j'en suis certaine : tout est terminé. Définitivement.

Je sors de la salle du trône et déambule un peu au hasard jusqu'à trouver un balcon pour prendre l'air. J'inspire une grande bouffée d'oxygène en me penchant par dessus la rambarde. À l'horizon, l'aube commence à étirer paresseusement ses rayons sur l'eau calme de la mer.

Un paysage à mille lieux de la nuit sanglante que nous venons de passer. Il y a eu des victimes, parmi les soldats, et d'autres, plus inattendues. Certaines comme ce pauvre enfant que portait Mai et dont nous ne soupçonnions même pas l'existence. D'autres, comme Azula, tellement imprévisible que la défaite pouvait la pousser à des extrémités plus destructrices pour elle même que pour ses ennemis.

Je suis distraitement du doigt la cicatrice laissée sur mon bras par les flammes d'Azula. Je m'étais presque habituée à ces marques laiteuses sur ma peau. Nous ferions notre deuil. C'est visiblement ce que nous faisions de mieux ces derniers mois. Oui, nous ferions notre deuil et une nouvelle ère commencerait. Plus calme, je ne pouvais que l'espérer. Toute cette action commençait à m'épuiser. Pas que j'aime rester passive, mais là mes nerfs menaçaient de lâcher.

Mes pensées dévièrent sur Zuko. Sur notre baiser, sur nos rapprochements. Qu'adviendrait-il de nous deux maintenant que nous avions vaincu sa sœur ? Allions nous poursuivre, cesser ? Plus rien ne nous retenait.

Mais nous aurions tout le temps de faire ce choix. Après tout, c'était une aube nouvelle qui se levait. Peut-être en serait-il de même pour nous deux ?

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Deux chapitres aujourd'hui pour rattraper tout ce retard 😊

À Feu et à SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant