Retrouvailles en Angleterre

Chapitre 24

La Duchesse se réveilla le visage contre des oreillers sentant un parfum auquel elle n'était pas si indifférente. Ses yeux d'un bleu rocailleux promènent un regard interrogatif à cette pièce qu'elle reconnaît que trop bien. Rien n'avait changé, si ce n'est le tableau de la cheminée face au lit, qui avait été retiré.

Ce tableau, l'œuvre d'un des meilleur photographe d'Angleterre. Une image d'eux, elle habillait d'une magnifique robe blanche ayant un bustier en dentelle et une longue traine en soie. Quand à Jacob, il était habillé avec un costume trois pièces sur mesure, sa couleur était entre le bleu clair et le gris.

Tous deux s'embrassaient sous un soleil illuminant le petit bassin du parc. Des multitudes de fleures possédant des couleurs variées étaient le fond écran de cette photo.

Malgré que le tableau ne soit plus présent, tous ces détails, la jeune femme s'en rappelait et pour cause, elle l'avait vu pendant si longtemps ... Elle l'avait regardé dans ses moments de joies, de bonheurs puis de tristesses, de solitude. Des larmes avaient coulé quand elle le regardait quelques années avant.

Sous l'ancienne place du tableau, un écran télé renvoyait une image d'elle, assise sur des draps crème. Elle continua son observation et fut bien contente que peu de choses aient changé.
Contre une baie vitrée donnant sur le balcon, il y avait des fauteuils Louis XV ainsi que sa banquette de velours rouge. Une petite tablette en acajou portait un vase peint de fleures rouges, trônait entre tout ce mobilier de luxe ancien. Des vieux meubles servants plus de décoration qu'à un autre usage étaient posés contre le mur opposé. En face de la cheminée, un grand tapis cousue main remplissait le vide.

Dans un coin de la grande pièce se trouvait une grande porte à deux battants, celle-ci donnait sur une salle de bain des plus modernes faisant un grand contraste avec la chambre.

La Duchesse finit par admirer la tapisserie présente sur les murs, cette dernière était d'une beauté sans pareil. Les murs étaient blanc faisant ressortir les boiseries et les sculptures ornementales noir, charbon.

Un doux pelage vint la stopper dans sa contemplation, en effet son chat la voyant éveillée, s'était dépêché de la rejoindre pour recevoir ses caresses matinales ainsi que ses câlins.

- Pas cette fois, sac à puce.

Mais celui-ci en avait décidé autrement, malgré que sa maîtresse le repoussa, il revint à la charge en se frottant contre son bras qui la tenait redressé.

- Bon Luchy, je t'aimes mais là tu le soules, donc dégage ! Souffla la jeune femme en lui collant une légère tape contre son flan.

Comme à son habitude le chat grogna avant de se mettre en boule contre les doux draps couvrants le lit. Mais il ne quittait pas des yeux sa maîtresse, qu'il jugeait de son regard sombre.

Soudain une grande porte s'ouvrit laissant un serveur accompagné d'un plateau entrer dans la chambre.

- Bonjour madame la Duchesse, avez-vous bien dormi ? Lui demanda poliment l'homme à la tenue blanche.

- Bien je vous remercie.

- Monsieur le Duc m'a dit de déposer ce plateau  dans la chambre sans que je n'ai le besoin de frapper. Vous me voyez désolé d'avoir pénétré dans votre intimité sans vous ...

- Oh ne continuez pas, je ne vous en veux pas. Expliqua la jeune femme en lorgnant un gâteau à la banane.

- Bien, avez-vous besoin de mon aide, Duchesse ?

- Mais non retournez à vos activités et soyez moins cérémonial quand vous vous adressez à moi un madame ou un Mya me suffit. Lâcha-t'elle agacée par ces phrases si compliqués alors qu'il y avait plus simple.

- Madame la Duchesse, le protocole me l'interdit, d'ailleurs votre époux ne le permettrait pas. Avertit-il avant de se retirer tout en faisant une révérence symbolique.

Tel une ours, elle se jeta sur le plateau remplit de mets plus succulents les uns que les autres. Une tartelette aux abricots, des cakes aux framboises et oranges, une tranche de brioche, une religieuse au café, une part de gâteau à la banane et pour finir une pomme.

- He bien ... j'ai plus faim. Ce murmura-t'elle en s'allongeant laissant des miettes sur le plateau et encore plusieurs délicieux gâteaux.

- J'espère bien. L'informa une voix qu'elle connaissait que trop bien, il reprit avec un timbre inquiet. - Tu n'es pas malade au moins ?!

Les yeux fermés, elle put sentir le lit king s'affaisser sous le poids de son mari. Elle sentit son parfum si déstabilisant qui la rendait folle.

- Mais non tu es vraiment trop attentionnée avec moi. Tu n'as pas de dossier à t'occuper ?

Mya entendit nettement la respiration de son mari devenir plus lourde. - Non ! D'ailleurs je travaille moins qu'avant si tu veux tout savoir. Ne put-il s'empêcher d'être sec en s'approchant toujours d'elle.

- Bien mais cela ne me regarde plus, mon cher. La jeune femme s'ordonna de faire un ton indifférent malgré son coeur faisant la danse du stresse de part sa présence si imposante.

- Tu ne disais pas cela chez tes parents. Répliqua-t'il en s'arrêtant à quelques centimètres d'elle.

Cette fois la pâtissière ne dit plus un mot, préférant se taire pour éviter de dire une bêtise. Alors elle s'étendit sur le dos ignorant les regards insistant de son mari.

Laissant ses sentiments parlaient pour lui  le Duc s'allongea proche d'elle. Puis d'un geste fluide, il la souleva pour venir mettre son corps ai dessus de lui.

- Qu'est-ce que tu fais ? Murmura sa femme en l'observant, elle put faire un geste car elle était prisonnière de son torse ainsi que de ses biceps.

- Mya, tu ne vois donc pas que je fais tout pour te retenir ici ? N'as-tu pas remarqué que j'ai changé pour toi ? Confia l'homme en se sentant partir dans les profondeurs de la tristesse voyant le visage de sa bien aimée rien transparaître.

Puis soudain, une larme, puis deux, puis trois vinrent glisser contre les joues devenant rouge. La jeune femme respirait à un rythme désordonnée, son cœur était serré. Une peur horrible malmenée ses entrailles, une peur qu'elle ne pouvait ignorer, celle que tout soit une pièce montée pour la faire tomber dans le panneau.

- Jacob lâche-moi, il faut que je change de chambre le plus tôt possible ! Lui ordonna la femme avec un goût amer.