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À @Aminasylla2

P.d.v. de Mously

La porte de mon bureau s'ouvre brusquement, ce qui eut le don de me faire légèrement sursauter puis, à la vue de l'auteur de cette singerie, j'affiche mon air le plus glacial tout en me retenant pour ne pas exploser devant cet énergumène.

-MOUSLY SARR!

-Madame! J'ai essayé de le retenir....

-Ça va Sophia! Laisse-nous!

Dis-je à mon assistante paniquée qui nourrit autant de dégoût que moi à l'égard de cet homme: Mahmoud Sylla, l'un des cousins de mon défunt mari et également mon associé dans leur entreprise familiale.
Comme tout le reste de sa famille, il me déteste car ne supportant pas que je sois actionnaire majoritaire de leur société dont Hamid m'a légué ses parts tout juste avant sa mort.

Sylla Consortium communément appelé SC a été bâti par leur grand-père sous le nom de Syl'Aliment, une société de transformation et de distribution de produits alimentaires faits à partir de nos produits locaux cultivés dans ses propres champs qui s'étendent sur plusieurs hectares.
A sa mort, il l'a légué à ses deux fils qui, suite à une querelle ont liquidé la société pour que chacun évolue à part dans sa propre entreprise, toujours dans la même spécialité.
Cette séparation n'a pas été très bénéfique pour les deux côtés mais a été moins désastreux du côté du père de Hamid que de celui du père des frères Sylla: Mahmoud et Mounirou car ce dernier, pour montrer sa puissance, était plus dans l'exhibition de sa fortune que dans l'expansion de sa société. Contrairement à son frère, il a vendu la majeure partie de ses terres et ça ne lui a pas été bénéfique.

Il était au bord de la faillite quand il a fait la paix avec mon beau-père. Ce dernier lui a alors tendu la perche, regroupant à nouveau les deux entreprises qui sont devenus SC pour de meilleurs profits et comme sa société était la plus forte, ses parts dans le groupe doublent celui de son frère et c'est ce qui continue jusqu'à présent: ce sont ces mêmes parts qui aujourd'hui m'appartiennent, ce qui fait qu'ils remuent ciel et terre pour que je le leur rende, chose que je ne ferai sous aucun prétexte.

Parallèlement, je gère une société d'importation et de vente d'automobile, ce, depuis le vivant de mon mari. Une société qu'il m'a aidé à ouvrir et qui, aujourd'hui, m'appartient entièrement. C'est là que je travaille, je n'intervient à SC que pour la prises de décisions administratives, j'y ai placé un homme de confiance, Hyacinthe qui gère mes actions par intérim pour surveiller ces deux hyènes qui ne rateraient nulle occasion de me poignarder dans le dos.

Je ne pose les pieds dans leurs locaux que très rarement, au moment où ces imbéciles se permettent, comme là, actuellement, de se présenter dans mes bâtiments comme bon il leur semble.
Je ne leur ai jamais interdit l'accès, pour la mémoire de leur cousin qui les a toujours considéré comme ses frères mais je dois avouer qu'ils commencent sérieusement à prendre de la liberté !

-Mahmoud Sylla! Puis-je savoir de quel droit tu te permets de t'incruster de la sorte dans mon bureau?

Lui demandé-je essayant de garder mon calme du mieux que je peux.

-Depuis ce matin, j'essaye de te faire comprendre, Mously, que nous avons une réunion très importante...

-Que je vous ai demandé de reporter jusqu'à demain!

Le coupé-je.

-Tu vas arrêter avec tes airs d'insolen...

-Et tu serveilles ton langage Mahmoud!

L'arrêté-je à nouveau d'un ton autoritaire.
Il serre le poing pour contenir sa colère pendant une bonne minute sous mon regard neutre. Je sais comment le faire sortir de ses gonds; lui montrer qu'il n'a aucune autorité sur moi.
Il finît alors par sourire, d'un sourire contenu pour tirer une chaise et s'asseoir.

RegretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant