P.d.v. de Souadou
-J'ai pas encore signé, j'attends d'y être pour voir le terrain et...voir aussi si je pourrai m'y plaire.
M'explique t-il, le regard rivé sur la mer que nous fixions depuis notre arrivée suite à une petite marche du restau à la plage.
Il a continué à me parler de ce consortium et de leur travail qui honnêtement ne m'intéresse pas.
Je peux même dire que je déteste l'entendre me faire part de ses projets simplement parce que je déteste ce projet qui consiste avant tout à le faire quitter ce pays.-Tu es la seule à qui j'en ai parlé jusque là.
A t-il repris,toujours sans aucune réponse de ma part.
Je n'étais pas très bavarde et l'ayant finalement remarqué, il s'était tourné vers moi pour me regarder et le souligner:
-Tu es bien silencieuse Soua.
A cet instant, j'étais bien plongée dans le noir de ses yeux. J'y étais complètement perdu.
Je n'écoutais pas ce qu'il me racontait.
Tout ce que j'écoutais, encore et encore, c'était sa voix mais prononçant les mêmes mots que tout à l'heure devant le restaurant.
Il m'aime.
Il a dit qu'il m'aimait.
"Je t'aime Soua!"
Seulement depuis cette phrase me revient en boucle et je n'ai qu'une seule et unique question à mon encontre:
Que voulait-il dire par là?
Est-ce qu'il veut dire qu'il tient à moi, comme une amie? Comme une sœur ou...ou veut-il dire qu'il m'aime comme un homme amoureux?
Comme il aimait sa défunte épouse...
Il n'a dit qu'une seule phrase, si simple alors que dans ma tête, elle semble être la plus compliquée que j'aie jamais entendu: je n'arrive pas à la définir...
-Soua...
M'a t-il de nouveau sorti de mes pensées me poussant à lui demander:
-Tu pars quand est-ce?
- Dans deux jours.
- Dans deux jours.
Répétai-je après lui, la tête ailleurs alors qu'il me regarde, mine perdu.
-Qu'est ce qu'il se passe?
Me demande t-il me regardant toujours avec insistance.
Je rigole nerveusement en passant ma main sur ma chevelure: légèrement confuse à mon tour pour tout de même lui poser:-Comment...Comment tu peux me demander ce qu'il se passe Jules?
L'air de ne pas comprendre, il fronce les sourcils et je reprend:
-Tu me balances comme ça que tu m'aimes puis que tu pars pour ne probablement plus jamais revenir dans deux jours, comment suis-je sensée réagir?
Je le vois soupirer avant d'entreprendre de m'expliquer:
-Écoute, je comprends que...que ce soit assez confus tout ça mais si je t'ai fait part de mes sentiments c'est uniquement parce que j'avais ce besoin de les partager avec toi, de te le dire pour au moins me sentir...plus léger.
-Et tu te sens plus léger maintenant?
- Je ne sais pas.
-Et moi dans tout ça?