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P.d.v. de Souadou

Combien de temps suis-je restée sur la même position à le fixer?

Je ne sais pas mais j'ai fini par lâcher un rire.

Je ne pouvais pas y croire!

Je rêve.

Oui, sûrement je suis en train de rêver. Je suis dans un cauchemar et ce ne peut même pas être vrai.
Birama, mon...ami? Il n'a pas osé, il n'a pas pu être un si bon menteur, un tel manipulateur, c'est totalement faux.

Il a soutenu mon regard pendant je ne sais combien de temps et le pire c'est qu'il affichait cette expression de chien battu comme s'il avait des regrets sur la chose ignoble qu'il a commis et plus je le fixe plus ma colère augmente.

Dire que je l'ai laissé me toucher, m'embrasser, me duper!

Dire que j'ai pensé à me mettre avec lui, dire que pendant tout ce temps il n'a fait que me manipuler à sa guise.

Il a bien ri de moi, ouais, il a dû bien rire de l'idiote que je suis et qui n'a jamais rien deviné.

N'en pouvant plus de sa tronche, je me suis tournée vers jules puis vers lui de nouveau, ne pleurant même plus: quel incroyable pair de salauds!

Donc pendant tout ce temps ils se jouaient de moi! Au moment où l'un jurait par tous les saints ne pas savoir qui était mon bourreau, l'autre se permettait non seulement de se payer ma tête en jouant aux imbéciles qui ne savait rien à ce qu'il se passe mais en plus il s'est permis de jouer à l'ami amoureux qui a eu l'audace de me courtiser.

Je secouais la tête frénétiquement, sous le silence qui régnait soudainement dans la pièce. Des scènes me revenaient, quand j'étais avec lui et là, je n'ai tout de même pas pu m'empêcher de lui demander comme pour en être plus sûre:

-Birama! Toi?

Mes larmes menaçaient, ma voix tremblait; toutefois j'ai eu la force de lui demander et lui, n'a même pas eu l'audace de me répondre. Il s'est passé la main sur la face avant de se diriger vers la porte pour sortir sous mon regard médusé.

Un lâche en plus!

Je n'avais pas bougé de ma position, n'en revenant toujours pas. A vrai dire mon cerveau refuse d'interpréter les faits.

C'est la voix de Jules qui m'a fait revenir à la réalité en me disant:

- Je comprends que tu sois choquée par cette histoire qui mérite des explications les plus claires. Birama a...

Sans prendre la peine de le regarder, j'avais même à peine écouté ce qu'il disait.
Je fixais toujours le même endroit pour couper son petit discours:

-Va t-en.

Ai-je réussi à lui dire.
Je l'entends soupirer essayant de me toucher mais je lui ai crié:

-VA T-EN JULES! JE NE VEUX PLUS TE VOIR, SORS D'ICI!

Et comme si mes pleurs n'attendaient que ça, j'ai de suite éclaté en sanglot, me bouchant les oreilles avec les mains comme pour ne plus rien entendre, les yeux fermés pour ne plus rien voir. J'en ai marre de cette vie, pourquoi tant d'acharnement? Pourquoi Birama? Pourquoi Jules!

P.d.v. de Mael

-Sérieux Maréme pourquoi tu m'appelles aux heures de boulot? C'est quoi l'urgence?

Demandai-je à ma sœur qui m'a contacté tout à l'heure pour me dire qu'elle était devant notre boîte et qu'elle avait besoin de me parler.

Bon, rien qu'à voir sa tronche, je sais qu'elle n'a aucune préoccupation, au contraire, elle se contente de siroter son café avant de me tendre le gobelet:

RegretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant