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P.d.v. de Bachir

Je crois que je n'ai pas besoin de vous raconter ma nuit d'hier, ni de vous décrire la peur que j'ai ressenti, la panique, l'angoisse...

Cette clinique n'est pas prête à m'oublier, je crois, vu le scandale que j'y ai créée.
J'étais tellement sur les nerfs, ne supportant pas de voir Mously souffrir.

J'avais limite frôlé la crise cardiaque quand on m'a appris que ma femme allait finalement accoucher, à quelques jours de la date prévu par le médecin.

Mais alhamdoulillah tout s'est bien passé puisque dans la matinée, mes deux bébés sont nés.

Je ne vous décrirais pas non plus la joie que j'ai ressenti quand je venais de rencontrer ces deux petits êtres pour la toute première fois.

Quand je suis entré dans la salle et que j'ai été accueilli par les pleurs de l'un d'eux, j'en ai ressenti des frissons.

Des frissons qui ont abouti à quelques gouttes de larmes que je m'étais dépêché d'effacer pour accueillir celui que tenait l'une des infirmière tandis que l'autre était dans les bras d'une Mously qui semblait tellement fatiguée mais tellement heureuse...

Deux garçons...

Elle venait de faire de moi, encore une fois, le père de deux magnifiques garçons tout petits, tous fragiles mais hélas aussi beaux que leurs parents...

Après Mareme, je pensais ne plus jamais ressentir ça et voilà que le destin me fasse cette belle surprise, nous fasse cette belle surprise qui de loin a dépassé toutes mes attentes...

Car oui, pour moi, avoir Mously à nouveau chez moi était déjà un idéal, quelque chose d'inespéré et de largement suffisant.

Mais encore une fois, elle venait de mettre son pouvoir en marche: ce pouvoir de toujours faire de moi l'homme le plus heureux sur cette terre: ce pouvoir qui lui ai propre à elle seule et qui fait d'elle la prunelle de mes yeux, ma raison de vivre, la femme de ma vie...

Je m'étais approché d'elle, un des bébés dans mes bras et l'autre dans les siens pour longuement l'embrasser sur le front: elle m'avait souri et je lui avais sorti, ému, la seule phrase que j'étais capable de lui sortir à cet instant:

- Je t'aime Mously Sarr!

*****

Quelques jours après...

P.d.v. de Kader

Je venais de franchir la porte de mon appart, exténué par une longue journée de boulot quand je fus accueilli par une délicieuse odeur émanant de la cuisine qui me rappelait que je n'avais rien mangé de la journée.

Curieux de savoir qui avait bien pu faire irruption dans mon chez moi sans prévenir, je m'y dirige pour tomber, sans très grande surprise, sur ma mère.

J'avais instinctivement souri, sans me demander comment elle avait eu mes clefs. J'étais juste heureux de m'être réconcilié avec elle même si pour ce faire, j'ai été contraint de lui mentir.

-On ne t'a pas appris à prévenir les gens avant d'entrer chez eux?

La chariai-je et comme je m'y attendais, elle s'est tourné vers moi pour me lancer un regard noir et répondre:

- Kader mane douma sa morom! Et puis, c'est à cette heure-ci que tu te pointes?

-On est sur un gros contrat; je te l'avais dis non?

RegretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant