P.d.v. de Bachir
Elisabeth était très émue, j'ai même cru voir des larmes perler ses grands yeux quand elle a appris que Mael était son petit fils.
Elle a pris du temps, beaucoup de temps pour assimiler la nouvelle, ayant serré dans ses bras à maintes reprises Mael comme si elle ne revenait pas de la nouvelle, comme si elle doutait simplement de sa présence. On aurait dit qu'elle pensait avoir devant elle un fantôme: jamais je ne l'ai vu aussi maternel, jamais, pas même avec sa propre fille.
On avait atterri dans son bureau pendant que Mael nous laissait discuter seuls à seuls dans le sien.
Je voulais lui parler de sa fille qui aujourd'hui plus que jamais a besoin d'elle mais également pour réparer l'erreur que j'ai commis des années plutôt car il faut noter qu'après la naissance des jumeaux, monsieur et madame Sarr avaient petit à petit recommencer à accepter leur fille jusqu'à ce que cette histoire de grossesse éclate et qu'ils aient décidés de la railler une bonne fois pour toute.
C'est ce que je terminai d'expliquer à Zahra après lui avoir laissé le temps de digérer ces retrouvailles.
Je lui ai fait part de ma volonté, de l'envie que j'ai de la revoir auprès de sa fille, de ce malentendu qui a existé pendant tout ce temps et lui ai même raconté pour notre remariage.
- Elle...Elle est revenue avec toi?
M'avait-elle demandé quand j'ai évoqué ce sujet.
Je n'avais pas noté dans quel sens elle avait posé cette question. Après tout, elle avait revêtu son air de la femme à l'expression indéchiffrable, toutefois, j'ai pris la peine de lui répondre par l'affirmatif pour renchérir:- Elle est arrivée à me pardonner et j'essaie encore de me racheter auprès d'elle. Je sais que son souhait le plus cher, maintenant qu'elle a retrouvé ses enfants serait de faire de même avec ses parents. Elle a besoin de vous!
Quand j'ai terminé, elle a rigolé, secouant la tête comme pour chasser une pensée avant de me répondre à ma grande surprise:
-Quand je pense que je t'ai épargné de la prison après que tu l'aies mis enceinte! Là au moins, je ne me sentirai pas aussi mal en imaginant toute la souffrance que tu lui as causé même après nous l'avoir arraché!
Si je m'attendais à cette réponse!
- Tu dis que tu as été manipulé? Hein? Moi je dis que tu n'as été qu'un gamin stupide qui n'a jamais mérité l'amour de ma fille et crois-moi, Bachir, je ne te pardonnerai jamais de m'avoir séparé d'elle!
Sort-elle d'un ton méprisant, ses yeux si grandement ouverts que j'ai l'impression qu'ils vont sortir de leurs orbites.
Je rêve ou elle essaie de me faire porter le chapeau de leur abandon vis à vis de leur fille?
Elle avait adopté une mine sévère aussi me suis-je permis de lui dire:
-Vous plaisantez j'espère?
-Parce que tu penses que je plaisanterai de la souffrance de ma fille?
-Ah! Maintenant c'est votre fille, heureux de le constater.
Zahra, je n'ai jamais renié mes responsabilités sur ce qui lui est arrivé aussi je vous demanderai de faire de même car il me semble que vous oubliez que c'est vous qui l'avez mise à la porte et pas qu'une seule fois.- Je n'ai jamais mis ma fille à la porte, c'est elle qui avait fait son choix.
-Le choix de rester avec vous en tuant ses enfants ou partir avec moi en les gardant?
- Je ne lui ai jamais demandé de tuer ses enfants. Elle était jeune et j'avais peur pour sa vie et je ne savais pas qu'elle attendait des jumeaux, un triplet de surcroît...