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P.d.v. de Mously

Heureusement, Souadou était à l'étage avec son père. Je m'en suis rendue compte après avoir tentée de la joindre et qu'elle m'en ait rassurée, du coup, je suis retournée dans ma chambre où je me suis posée pour revoir les documents que m'avaient présenté Hyacinthe et après quelques heures de concentration, Bachir est venu m'y rejoindre. Il tirait toujours la tronche ne sachant pas combien ça m'était égal qu'il soit en colère contre moi.

J'étais assise à même le sol, entourée de feuilles éparpillées partout dans la pièce alors que lui, sur la table, était concentré sur son ordinateur.

Une ambiance qui me plaisait bien. Oui, je suis contente que pour une fois il ferme sa bouche sans chercher à me provoquer ou m'énerver pour que je lui adresse la parole.

Plusieurs fois, je me suis surprise à lui lancer des regards du coin de l'œil pour voir sa face ferme et rouge de colère.

J'avoue que mon cœur n'a pu s'empêcher, malgré moi de se serrer.
Me dire qu'il est dans cet état uniquement parceque j'ai touché à SA femme me...blesse.

L'aime t-il? Pour de vrai?

Pourtant, il dit m'aimer moi-aussi et...j'y croyais.
Oui, j'y croyais et je peux m'avouer à moi-même que cela me rassurait...

Mais là, il est clair que j'ai été bête.
Il est clair qu'il ne le disait que pour en quelque sorte se racheter.
Quand je pense à tout le mal qu'il s'était donné pour qu'on se marie...

-Merde!

Ai-je juré me trouvant soudainement ridicule à penser à ses sentiments envers moi.

La fatigue est en train de me faire délirer car pour ma part je le déteste et qu'il m'aime ou qu'il en aime une autre n'y changera rien.

Je suis en train de lui donner raison alors qu'il a totalement faux: je ne suis pas jalouse de Djamila, je suis juste prête à la trucider pour avoir pris ma place et avoir foutu le bordel dans la vie de mes enfants et ça, elle va me le payer et quand je pense que d'après son imbécile de mari, elle est meilleure que moi!

Encore une fois, ce n'est pas de la jalousie.
C'est plutôt mon ego de femme qui en prend un coup, un sacré coup même...

J'entends quelqu'un toquer à la porte et c'est ce qui m'extirpe de mes pensées.

Pensant que ce sont les enfants dont je n'ai eu l'occasion que de voir à leur retour, j'ai levé la tête pour demander à la personne d'entrer et croyez-moi, je suis complètement dépassée par l'audace de Djamila: genre elle se présente sans aucun gène dans ma chambre quoi!

Je la fixe se tenant timidement à l'encadrement de la porte. Je suis tellement énervée que j'ai dû baisser le regard, il ne faut pas que je lui donne de l'importance.
Je l'entends alors sortir:

-Bébé, je peux te voir deux minutes dans ton bureau, s'il te plait?

Comme un petit agneau, je vois Bachir refermer son ordi pour se lever et marcher aussitôt en sa direction.
Je l'interpelle alors:

-Bachir!

Il s'arrête sur son geste de rouvrir la porte qu'elle avait fermée derrière elle en repartant.
J'ai donc repris, d'une voix contenue:

-Qu'elle ne remette plus jamais les pieds dans ma chambre. Est-ce clair? Je ne veux pas d'histoire nak!

L'air exaspéré, il a simplement secoué la tête alors que je m'apprêtais à lui balancer le premier objet que je trouvais pour lui témoigner toute la colère qu'il m'inspire à la suivre comme un chien; je le déteste!

RegretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant