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P.d.v. de Bachir

-Prie Djamila! Prie bien fort car s'il arrive malheur à ma fille, je te jure sur la tête de mes enfants que tu auras à faire à moi...

-ÇA SUFFIT BON SANG!

Criai-je pour calmer mes deux épouses dont l'une ne cesse de pleurer alors que l'autre, bien qu'elle fait de même, laisse s'exprimer toute sa colère à l'encontre de Djamila qu'elle n'a cessé de menacer depuis que nous sommes arrivés à l'hôpital et qu'elle nous a expliqué avoir, sans faire exprès poussé Souadou vers les escaliers.

Il fallait la voir comment elle pleurait et tremblait devant le corps inerte de ma fille au pas des marches quand, alertés par son cri nous sommes sorti voir ce qu'il se passait pour tomber sur les faits.
Il était évident qu'elle avait peur, que ce n'était qu'un malheureux accident mais Mously refuse catégoriquement de voir les choses sous cet angle.

-Maman, calmes-toi s'il te plait, tu ne vois pas qu'elle est assez secouée comme ça...

- Elle a intérêt je vous dis et elle me connaît assez pour savoir que je ne badine pas quand je lui dis qu'elle va payer s'il lui arrive quelque chose. Sa famille pense t-elle que ma fille est leur souffre-douleur? Sa sœur, son mari ainsi que son neveu ne lui ont t-ils pas fait assez de mal comme ça? Accident ou Pas, tu as intérêt Djamila à ce que ma fille se réveille et se rétablisse au plus vite et je te jure que je suis plus que sérieuse sur mes menaces.

Répond Mously aux dire de Fadel qui semble tout aussi exaspéré que moi à essayer de la calmer. Nous sommes d'ailleurs obligée de nous mettre entre elles car elle est vraiment décidée à vouloir la sortir de force de la clinique.

Djamila continuait de pleurer en silence, derrière moi, fermement accrochée à mon bras alors que Mously est telle qu'une furie sur nous.

-Bachir c'était un accident! Un accident! Je ne l'ai pas fait exprès! Je ne pouvais même pas le faire exprès, j'aime Souadou comme si je l'avais mis au monde! Je suis incapable de lui faire du mal délibérément , ça tout le monde le sait, tu ne peux pas débarquer du jour au lendemain et m'accuser en prétendant l'aimer plus que moi...

Encore une fois, Mously venait de rire malgré son visage baigné de larmes et avant qu'elle ne réponde, je me dépêche d'intervenir:

-Mously! Encore une fois ça suffit! N'as tu as idée de ce que veut dire le mot accident? Elle te dit qu'elle ne l'a pas fait exprès...

-C'est toi l'imbécile petit toutou qui gobe tout ce qu'elle dit, pas moi et je pense être clair quand je vois dit qu'accident ou pas ça m'est égal!

-Maman! On va vous faire sortir d'ici calmez-vous, s'il vous plait.

La supplie Fadel encore une fois.
Là, elle lève ses deux mains au ciel pour s'innocenter:

-Je me tais, je retourne au chevet de ma fille mais dites lui de ne pas poser un pieds dans cette salle au risque que je la bute sur le champ!

Menace t-elle en approuvant ses propres mots par un hochement de tête.

Elle est alors retournée dans la salle où était ma fille qui ne s'était toujours pas réveillé et où une seule présence était requise.

Elle ne faisait que pleurer et comme elle est restée longtemps seule, Fadel est allé la chercher pour qu'elle prenne un peu l'air avec nous qui sommes restés à l'attente. J'en ai alors profité pour demander à Djamila ce qu'il s'est passé vu qu'elle était plus calme elle aussi. Et depuis qu'elle nous a tout raconté , Mously est devenue comme possédée.

- Elle n'a pas le droit Bachir! Elle n'a pas le droit de m'interdire ma fille!

A sangloté Djamila aussitôt.
Je l'avais serré dans mes bras pour la calmer.
Je suis très inquiet pour ma fille et sait qu'elle aussi elle l'est, tout comme Mously qui semble plus affectée que nous tous.

RegretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant