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Quand Paula revint enfin  dans le salon après être sortie du bureau d'Hector avec ses bagages les larmes aux yeux, elle s'arrêta devant Sophia qui l'attendait avec impatience. Hector les observa au loin, sans pourtant faire sentir sa présence. Le départ de Paula l'affectait beaucoup parce qu'elle était comme une deuxième mère pour lui, mais il était obligé d'arriver jusque là parce qu'elle s'était laissée  influencer  par sa mère. Malgré tout, il l'avait bien payée, de manière à ce qu'elle ait une bonne vie pendant quelques mois, sans problème économique. Il vit Paula et sa femme s'affronter du regard, sans échanger le moindre mot. Son sourire triomphant l'agacait au plus haut point, il aurait bien voulu effacer ce sourire sur le visage de sa femme, mais il se contint. Ce qui faisait son bonheur à elle, le rendait triste.

Enfin, Paula fait mine de s'en aller, mais Hector vit sa femme se précipiter à la porte. Tout d'abord, il ne comprit pas son intention, mais quand il la vit ouvrir la porte d'entrée en grand en un geste arrogant, il voulut la gifler de toutes ses forces.

- Bon vent la vieille, dit - elle méchamment à Paula

Ce qu'elle faisait là était digne d'une gamine, mais il ne s'en mêla toujours pas. Il attendait la création de la femme qu'il considérait comme sa deuxième mère, une réaction qui ne vint pas. Elle admettait sa défaite, et avait du mal à regarder son ancienne patronne dans les yeux. Elle se contenta juste  de sortir de la maison sans jeter un regard derrière elle. Elle était partie pour toujours et il se rendit compte que ce ne serait plus pareille sans elle. Trente ans avec Paula, et aujourd'hui elle était partie pour toujours. Une larme faillit couler le long de ses joues, mais il la retint. S'il y avait bien une chose qu'il détestait, c'était pleurer. Ça contrastait horriblement avec son caractère d'homme dur. Il ne voulait en aucun cas qu'on voie cette facette d'homme sensible en lui. C'était raté puisqu'il avait commis l'erreur  de laisser une larme s'échapper devant sa mère, sa femme et Christian. Deux personnes qu'il détestait de tout son être, une qu'il désirait de tout son coeur.

Sa femme ferma la porte dans un soupir, colla son dos à celle ci, puis ferma les yeux et murmura:

- Enfin!

Il s'avanca jusqu'à elle, et répondit:

- Oui, enfin tu as ce que tu voulais, tu es satisfaite je suppose?

Elle ouvrit brusquement les yeux, et lui fit face. Elle adopta une attitude  de garce pour le répondre:

- Comment ne pas être satisfaite quand on vient de vous retirer une épine du pied?

Hector s'avanca beaucoup plus près d'elle, laissant seulement un centimètre entre eux, puis lui dit avec un sourire radieux et moqueur:

- Oui comment ne pas être satisfaite hein? Surtout que tu vas rapidement remplacer cette épine, tu te plaignais de t'ennuyer à la maison, mais maintenant je suppose que tu as assez de travail à faire. Désormais tu es la nouvelle boniche de cette maison. Est ce que ton nouveau statut te plaît chérie?

Il crut voir de la colère passer dans ses yeux pendant un instant, mais elle se reprit très vite et lui répondit sur le même ton:

- N'est ce pas le devoir d'une femme d'entretenir la maison de son mari? Ne t'inquiète pas, ça m'occupera chéri. Par contre, la seule boniche qu'il y avait dans cette maison est partie, rentre toi ça bien dans la tête. Moi je vais juste aider le temps que tu trouves quelqu'un d'autre.

Hector éclata de rire. Cette petite tigresse était bien naïve si elle croyait qu'il allait engager quelqu'un d'autre. Désormais, toutes les tâches de Paula allaient lui être attribuer. Elle allait se repentir de l'avoir poussé à la renvoyer de cette maison , bien que celle ci le méritait pour ce qu'elle a fait.

- Arrête de te leurrer, personne d'autre ne va être engagé dans cette maison. Tu es là pour ça, tu vas me faire à manger, me laver mes vêtements, les repasser, et dispo quand j'aurai besoin de toi.

- Tu me prends pour ta boniche crétin? Tu t' en occuperas toi même, peut- être que comme ça je verrai ton utilité, rétorqua t- elle véhémente

- Je suis utile à bien des choses mon coeur, tu voudrais que je te fasse une  petite démonstration, dit - il avec un sourire insolent

Se souvenant de ce qui s'était passé tantôt et  de quoi était capable son mari, elle s'éloigna de deux pas. Elle ne voulait en aucun cas avoir un contact intime avec cet homme; elle le haïssait de tout son être, et il la dégoûtait. Voyant son mouvement, son mari ne se priva pas de se moquer d'elle ouvertement croyant qu'elle avait peur et qu'elle voulait fuir.

- Garde tes petites démonstrations pour toi, répliqua Sophia en lui offrant un sourire sarcastique.

Il s'avança vers elle, à moins d'un centimère mais il ne fit aucun mouvement pour la toucher. Il se contenta juste de la dévorer de son regard de prédateur à la chasse.

- Quand je te prendrai dans toute la maison, tu ne diras plus autant ma chère. J'attends avec impatience d'entendre cette petite bouche hurler mon nom  et me su...

Sophia rougit de honte et de colère. Encore heureuse que ce minable n'ait pas terminé sa phrase, mais elle ne put s'en empêcher encore une fois et lui donna une bonne gifle. Elle ne pouvait jamais s'habituer à son audace et sa vulgarité démesurée. Hector se tint la joue en la regardant mi en colère mi amusé.

- Il faut croire que ta petite main aime bien ma joue ma chérie.

D' un geste vif et brusque, il prit les bras de sa femme et les croisa dans son dos.

- Cette fois ci, je vais passer l'éponge, mais la prochaine fois que t'auras la mauvaise idée de me frapper, tu peux dire adieu à ton joli visage parce que je n'hésiterai pas cette fois à t'envoyer à l'hôpital, lui cracha t- il

- Lâche moi tu me fais mal, espèce de macho, lui dit Sophia se tenant contre son torse, les bras croisés derrière son dos. Il augmenta sa prise sur ses bras et ne se  gêna pas de lui faire encore plus de mal.

- Boniche le jour, femme de foyer la nuit, je t'attendrai ce soir sur le lit après que tu aies fini de nettoyer la maison, lui dit- il méchamment

Puis il la lâcha sans douceur et claqua ses fesses et sans lui laisser le temps de réagir, il quitta la pièce.

Sophia était rouge de honte. C'était un geste dont elle avait horreur. Et elle avait bien compris le sous entendu dans les propos de son mari et elle prit peur. Elle voulait avoir sa première fois avec  Alexander, et si cet homme le lui prenait, il ne lui resterait plus rien, aucune fierté.

Elle mit sa colère de côté, et se concentra sur quelque chose de très important pour elle. Elle devait le savoir, et pour cela, elle allait devoir encore s'infliger la vue de sa mère, mais surtout, après des mois, elle allait revoir la maison de son père.

"Il y a dans chaque coeur, un coin de solitude que personne ne peut atteindre"
Albert Camus

Amour ou Haine?( Correction En Cours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant