Les deux jours précédés de son mariage passèrent à une vitesse folle. À croire que le destin voulait à tout prix la rallier à cet homme.
Sophia ne pouvait pas encore ou elle ne voulait pas croire qu'elle allait se marier aujourd'hui.
Elle observa la robe étendue sur son lit. Elle fut tentée plusieurs fois de la déchirer, la découper en petits morceaux, mais elle n'en fit rien.
La jeune fille aurait bien voulu que son ami soit à côté d'elle. Elle avait besoin de soutien pour ne pas s'effondrer. Le jour le plus affreux de sa vie, sa meilleure amie n'était pas présente pour elle. Et à cause du diable avec lequel elle allait s'unir, elle n'a pas invité Alexander afin d'éviter un scandale.
Sophia n'avait vraiment pas bonne mine. La veille, elle avait passé la nuit à pleurer et elle n'a presque pas dormi. Elle avait d' horribles cernes et paraissait fatiguée. En outre, son état laissait à désirer. Ce qui était pour la jeune fille, la dernière de ses préoccupations.
Elle s'habilla par automatisme et des larmes coulèrent sur ses joues.
Personne ne pouvait lui en vouloir de pleurer autant car personne n'était à sa place. Elle était la seule à savoir ce qu'elle ressentait en ce moment, l'horrible sensation de mal- être qui l'étreignait.
Elle observa sa chambre une dernière fois, car désormais, elle allait quitter la maison où elle avait passé toute son enfance, cette maison qu'elle chérissait tant.
Enfin prête, Sophia descendit de l'escalier. Sa démarche était digne d'un zombie.
La robe était beaucoup trop serrée et compressait sa poitrine. Elle s'en voulut de ne pas l'avoir essayé avant de l'acheter.
Quand sa mère la vit, elle ne cacha pas son dégoût.
- Tu ne comptes pas te rendre au mariage comme ça quand même? On dirait une âme sans vie.
Sacrée maman, toujours là pour lui faire les bonnes remarques quand il le faut.
- T'as raison, je suis une âme sans vie, répondit- elle tout simplement à sa mère.
Dire que c'était cette mégère qui allait la conduire jusqu'à l'hôtel, était presque risible.
Quand elles arrivèrent enfin à l'église, la jeune fille espéra encore secrètement qu'un miracle se produise.
Hector était déjà là à l'attendre devant l'hôtel. Comme il le lui a dit, il n'y avait pas beaucoup d'invités. Seulement des gens proches. Et elle n'en connaissait aucun.
Sa mère la conduisit jusqu'à l'hôtel ; cette femme froide à côté d'elle et indifférente à son sort, affichait son plus beau sourire hypocrite.
Sophia observa Hector dans son smoking impeccable. Il était tellement sûr de lui et la dévisageait avec un sourire arrogant. Dire qu'il n'était pas beau, ce serait mentir. Mais cette beauté n'était que physique. Elle aimerait bien effacer ce sourire arrogant de son visage.
Après toutes les formalités, le prêtre posa enfin la question fatidique. Bien sûr, Hector répondit positivement, tout à fait naturelle. Il était pressé de lui faire vivre un enfer. Quand le prêtre se tourna vers elle et lui posa ensuite la même question, elle crut défaillir. Ses jambes tremblaient et des larmes coulèrent sur ses joues.
Elle avait toujours rêvé de se marier à l'église, avec une robe blanche, et s'unir avec l'homme le plus merveilleux, un homme qui l'aimerait et qu' elle aussi elle aimerait de tout son coeur.
Et l'une des choses que la jeune fille avait toujours aussi voulu, c'était d'avoir un enfant. Oui, elle désirait de tout son coeur d'avoir un enfant pour lui donner tout l'amour maternelle dont elle n'a jamais pu bénéficier.
Mais elle devait bien se l'avouer, tout ça c'était du passé. Des rêves lointains. Maintenant sa vie allait changer à tout jamais et ne serait jamais la même.
Pourquoi ne pas s'enfuir là maintenant ? Il n'était pas trop tard. Comment pourrait-elle s'unir avec un homme qu'elle détestait ?
Les larmes continuèrent de rouler sur ses joues sans pouvoir s'arrêter.
Elle leva les yeux, défia Hector du regard et répondit elle aussi un oui au prêtre.
En même temps, elle se promit de ne jamais l'aimer et toujours le détester. Et jamais elle ne briserait cette promesse.
En s'unissant avec cet homme, elle était consciente qu'elle venait de gâcher sa vie. Qu'elle allait être malheureuse pendant longtemps. Mais c'était une fille forte, elle pouvait affronter n'importe quel obstacle survenu dans sa vie. N'est ce pas?
Elle répétait à Hector mot par mot ce que le prêtre lui dictait, par contre, dans sa tête, elle jurait tout le contraire.
Sauf sur une chose: lui être toujours fidèle.
- Tu ressembles à un zombie. Je t'avais dit de te faire belle pour notre mariage. Et tu pourrais au moins faire semblant d'être heureuse devant ces gens...
Pendant la réception, la jeune fille s'était un peu éloignée. Afficher son sourire hypocrite là maintenant pour remercier ces personnes qui la félicitaient, c'était au dessus de ses forces. Faire semblant d'être heureuse ? Sans blague.
Et d'ailleurs pourquoi il ne la laissait pas respirer un peu? Ça se voyait qu'elle voulait être seule non?
Hector la dominait de toute sa taille. Et sa carrure était imposante. Il avait mis les mains dans les poches et la scrutait du regard.
- Je ne vois pas pourquoi je ferais semblant d'être heureuse si je ne le suis pas? Aujourd'hui c'est la pire journée de ma vie. Vous avez réussi à avoir ce que vous vouliez, maintenant laissez moi tranquille.
- En quoi être ma femme t'est si terrible? Et tu as tout faux, je n'ai pas encore tout à fait ce que je veux.
- Allez au diable. Être votre femme, c'est la pire chose au monde. Un homme sans coeur comme vous, un crétin arrogant, un...
- C'est bon, je connais la suite. Les qualificatifs ne te manquent pas. Mais garde ta bouche pour autre chose, lui dit- il en affichant un sourire pervers.
Sophia comprit immédiatement à quoi il faisait allusion et eut envie de vomir. Jamais cet homme ne la toucherait. Jamais.
- Vous êtes vraiment...je ne trouve même pas le mot adéquat pour vous qualifier. Je vous déteste.
- Moi aussi, je ne t'aime pas non plus. Mais maintenant, tu es ma femme, alors je te demande désormais de me respecter. Je ne tolérerai aucun irrespect de ta part.
- Si vous ne me respectez pas, je ne vois pas pourquoi je vous respecterais moi, répondit Sophia du tac au tac.
- Le seul chef qu'il y a ici c'est moi. J'ordonne et les autres obéissent. Et toi plus que quiconque. Je choisis à qui donner mon respect et laisse moi te dire que toi, tu ne le mérites absolument pas. Alors, tu fermes ta bouche et tu obéis. Désormais, tu es ma propriété. Tu m'appartiens.
Suite à ces paroles, il lui renversa la tête en arrière, et l'embrassa sans douceur. Puis il s'en alla comme si de rien n'était.
C'était une façon d'humilier la jeune fille, de lui montrer que c'était lui qui commandait. Et il avait réussi. Sophia se sentait humiliée.
Elle alla se cacher dans un coin de la maison, et éclata en sanglot et se promit que c'était la dernière fois que cet homme la faisait pleurer. Oui, bien la dernière.
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Amour ou Haine?( Correction En Cours...)
RomansaÀ cause d' une seule petite phrase et un ego surdimensionné blessé, Sophia vit sa vie chambouler complètement. En un seul jour, sa vie était toute planifiée. Sa génitrice l' avait laissée à la merci d' un homme qui n' avait qu' un seul et unique bu...