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Sophia se sentit humilier de se faire ainsi traiter par son mufle de mari. Comment avait-il osé lui parler ainsi de cette façon ? Lui dire des choses si grossières et irrespectueuses ? Ces phrases étaient restées ancrer dans sa mémoire et elle n' allait jamais les oublier.

Franchement là, il la traitait carrément pire que sa bonne. Ça se voyait qu' il voulait qu' elle soit dépendante de lui voilà pourquoi il refusait qu' elle aille travailler.

Sophia ne savait pas  que monsieur avait son mot à dire sur ce sujet là, mais là maintenant elle en était parfaitement au courant.

Elle voulait juste l'informer de sa décision et voilà que ça a dérapé.

Quand son mari lui avait ri au nez et que juste après il lui avait dit de façon catégorique qu' il refusait qu' elle aille travailler, Sophia avait eu une terrible envie de lui sauter à la gorge et de lui arracher les yeux. L' insulter de tous les noms, mais sa colère s' était amplifiée un peu plus quand il lui avait jeté ces mots obscènes à la figure sans aucun scrupule, elle avait vu rouge et elle n'a plus réfléchi.

La gifle était partie et elle n'avait en aucun cas regretté son geste. Il la méritait bien et même plus encore. D'où il se permettait de lui parler comme ça. Son manque de respect agaçait la nouvelle mariée au plus haut point.

Humiliation, infériorité, vulnérabilité, tous ces sentiments s'étaient entremêlés.

La seule chose qu'elle désirait à ce moment, c'était de tuer son mari. Oui, son plus grand fantasme, c'était de voir le corps de son mari inerte et cela pour toujours.

Mais bon, comme quoi on ne pouvait pas avoir  tout ce qu'on voulait dans la vie.

Mais son envie de meurtre s'était tout de suite évaporée et avait fait place à la peur. Sophia aurait vu le diable en personne et elle n'aurait pas eu aussi peur. Mais que disait - elle là? Il s' était tenu justement devant elle, le visage déformé par la colère, les poings serrés et ses yeux l' avaient fusillée sur place.

Elle avait vraiment cru qu' il allait la frapper mais il s'était ravisé à temps et tout au fond de son être, Sophia était soulagée.

Elle n'a jamais été battue par son père. Ni par qui que ce soit d' ailleurs et maintenant elle avait failli se faire battre par son mari.

Mon Dieu, pourquoi avait-elle réveillé ce démon qui sommeillait en lui?

Sophia refusait d'esquisser le moindre geste car elle avait l'impression que cet homme pouvait la briser à tout instant. Elle était comme paralysée.

Elle avait l'impression d'être un être sans défense et vulnérable face à son mari et elle détesta cette sensation désagréable.

Quand il lui avait ordonné de dormir par terre, pour lui peut-être que c' était une punition, un châtiment de devoir dormir sur ce sol dur et froid. Mais pour elle c'était une délivrance. Elle n'aurait pas pu supporter de dormir dans le même lit que son mari après ce qu'il venait de se passer.

Mais elle n'allait pas non plus dormir par terre. Il en  était hors de question.

Rien que d'imaginer ce démon dormir tranquillement sur le lit, sans ce soucier de quoique ce soit et elle se retrouvant par terre comme une vulgaire soumise au pied du lit de son maître lui révulsa le coeur.

Oui, cette image lui donna envie de vomir.

Jamais elle ne serait la soumise de qui que ce soit. Peut-être qu' il avait réussi à faire ressortir une grande crainte chez sa femme envers lui, mais celle-ci n'avait pas encore dit son dernier mot.

Elle n'allait pas le laisser la piétiner à sa guise sinon il allait croire qu'elle était sa marche pied.

Elle allait essayer de mettre sa peur de côté et se confronter à cet homme.

Sophia eut envie de pleurer, crier tous ses ressentis, mais elle n'en fit rien de tout ça. Elle s'était promise de ne plus pleurer à cause de ce goujat et elle comptait bien tenir cette promesse.

De toute façon, à quoi ça servirait de verser des larmes là maintenant à part renforcer sa vulnérabilité ?Autant s'abstenir.

Elle se leva de terre, jeta un regard haineux à son mari, qui avait les yeux fermés comme si de rien n'était, puis elle prit une couverture et un oreiller .

Elle fut vraiment tenter de poser cet oreiller sur le visage de cet homme et l'étouffer jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer. Oui jusqu'à ce qu'il rende son dernier souffle mais encore une fois elle n'en fit rien.

Certains ignoraient que cette jolie poubelle contenait des déchets nauséabonds.

Car oui, son mari ne pouvait  être comparé qu'à une vulgaire poubelle et encore c'était trop digne de lui.

Elle sortit enfin de la chambre, puis se rendit dans le salon, où elle se coucha sur l'un des canapés essayant en vain de trouver le sommeil.

Ce qui ne manquait pas dans cette maison, c'était des chambres vide mais elle n'avait ni l'envie ni la force  d'en chercher une et en plus, pour l'instant, son confort était sa dernière préoccupation.


Elle savait bien que si  Paula la retrouve demain endormie sur ce canapé, elle ne l'épargnerait pas avec sa langue de vipère mais elle s'en ficha complètement.

Qu'elle jase bien et après qu'elle pourrisse en enfer avec son démon.

Après de longues heures, Sophia réussit enfin à trouver le sommeil sachant très bien que ses tracas ne faisaient que commencer.

" L'herbe est toujours plus verte chez les autres...jusqu'à ce qu'on découvre que c'est du gazon artificiel"

Amour ou Haine?( Correction En Cours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant