Pute pute pute
Ce mot résonnait fort dans ses oreilles et lui éclatait les tympans. Est-ce que son mari venait vraiment de la traiter de pute ? Elle, Sophia pute ? Est-ce qu' il avait vraiment osé?
- Pardon ? Réussit-elle à dire d'une voix étranglée.
Peut-être qu' elle avait mal entendu. Il pouvait l' insulter de tout les noms mais pute ? Lequel d' entre eux couchait à droite à gauche ? Donc il pensait que lui, il pouvait se permettre de coucher avec n' importe qui parce qu ' il était un homme ? Cette mentalité stupide l' agaçait au plus haut point.
- C'est parce que tu couches avec lui que tu ne veux pas de moi hein ? Je suis là, prêt à t'offrir le paradis et toi tu es allée te donner à cet imbécile. Tu préfères écarter tes jambes pour lui de préférence pour ton mari ? Avoue-le, tu t'es donnée à lui sale traînée, vociféra Hector de sa voix colérique.
Et là, ce qui devait arriver arriva.
La gifle partit comme une flèche. Elle ne la vit pas arriver mais elle savait qu' il allait la lui donner. Pas aujourd'hui, ni demain mais un jour. Et il s' avérait que ce jour était exactement aujourd'hui. Ça lui démangeait la main depuis longtemps. Il y avait mis une telle force, que ça étonna Sophia. Sa joue la brûlait. Elle avait même peur de la toucher craignant que celle-ci ne souffre encore plus au toucher de ses doigts.
Oui elle s' attendait à recevoir cette gifle qui témoignait toute la rancœur, le dégoût, la haine, le désir de vengeance que son mari avait pour elle, mais pas de cette façon là. Pas devant ses employés. Le pire, c' était leur regard rempli de pitié braqué sur elle sans compter cette mégère de Paula qui jubilait. Elle éprouvait autant de sympathie pour cette femme qu'elle en éprouvait pour son monstre de mari. Ils auraient dû être mère et fils. Sa souffrance faisait leur bonheur.
Hector l' humiliait devant ces gens. Et encore, dit comme ça, c'était un euphémisme. C'était pire qu'une humiliation. Qu'allaient-ils penser d' elle maintenant ? Déjà que Paula ne la respectait absolument pas, maintenant ce serait pire.
Elle ne savait pas trop où se mettre. Elle ne pouvait même pas affronter le regard de cette femme.- Dis-moi, après lui, pour qui d'autre as-tu écarté les jambes hein ? Tu jouais bien à la petite vierge, mais il n' y a que moi qui n' ai pas encore exploré ce que tu caches comme un trésor sous ta petite culotte. Tu me dégoûtes à un tel point. Je te jure que tu vas regretter de t'être offerte à ce crétin comme une bonne petite pute. Tu vas regretter de m'avoir trompé, continua son mari de plus en plus furieux.
Il venait de l'achever. Son père ne voyait-il pas sa souffrance là maintenant ? Devait-elle le crier ? Pourquoi il ne venait pas la chercher pour l'emmener avec lui là haut dans ce petit coin si confortable où il devait être heureux ? Pourquoi ? Pourquoi il laissait cet homme l'humilier comme ça ? Et pourquoi ne se défendait-elle pas ? Pourtant, ce n'était pas des réponses cinglantes qui lui manquaient. Mais celles-ci lui restaient à travers la gorge, comme si quelque chose l'empêchait de répondre à cet homme.
Elle se sentit plus bas que terre. Il la faisait se sentir comme une moins que rien, une petite chose insignifiante, comme une vulguaire " pute ". Pour quelle genre de femme les employés devaient la prendre maintenant ? Quel statut allait-ils lui attribuer ?
Elle n'avait plus aucune dignité. Il lui a tout pris sans pitié. Il l'avait salie. En public. Elle n'osait même pas ouvrir la bouche. La honte lui colorait les joues.Sophia n'avait même pas eu la force de gratifier son mari de ce regard meurtrier dont elle était capable pour l'assassiner sur place. Elle le regardait les yeux vides. Sans aucune émotion. Pourquoi l'humiliait-il devant ses propres employés ? Pourquoi lui avait-il dit toutes ces choses horribles ? Pourquoi une petite visite surprise censée d' illuminer sa journée l' a chamboulée à ce point ? Pourquoi devait-elle subir tout ça ? La langue de son mari était aussi filée qu'une lame de rasoir. Ses mots ne la blessaient peut-être pas physiquement, mais à l'intérieur, elle saignait. Il ne restait plus rien d'elle. Son petit coeur meurtri ne pouvait plus supporter cela. Il allait céder d'une minute à l'autre. C'était trop pour lui. Les gens étaient si méchants, ils ne faisaient pas attention à ce qu'ils disaient. Qu' ils blessent ou non la personne avec laquelle ils s' adressaient, ils s'en fichaient. Pourtant, ils savaient bien que ces personnes avait un coeur. Qu' est ce que ça leur coûtait d'avoir un peu de respect ? Juste un peu. C'était gratuit. Les gens comme ce monstre qui se tenait devant elle, lui donnait envie de vomir.
Elle voulait crier sa désolation, son dégoût d'elle même, sa haine, son désir d' être sauvée des mains de ce monstre, mais aucun son sortit de sa bouche. Elle ne pleurait pas. Ses yeux étaient aussi secs que le visage de son mari.
Elle eut l'impression d'étouffer. L'air lui manquait et sa tête tournait en même temps. C' était trop pour elle, dur à encaisser, dur à accepter, dur à affronter. Elle était déjà brisée, il n'y avait plus rien à détruire en elle.
- ôte-toi de ma vue. Tu me répugnes, l' acheva Hector. Et vous aussi, sortez ! Aboya t-il à l'intention de ses employés.
Ce qu' ils firent tout de suite. Mais Sophia, quant à elle, était incapable d'effectuer le moindre mouvement. Elle ne s'était pas encore remise des mots acerbes de son mari. Combien de fois lui avait-il dit qu' elle la répugnait ? Combien de fois il la traitait comme une vulguaire moins que rien ?
- Tu n'as pas entendu ?
Cette fois, tel un chien, il jappait carrément. On dirait qu'il voulait lui sauter à la gorge. Que sa vue lui était intolérable.
Elle ancra bien son regard dans celui de son mari, se mordit les lèvres jusqu'au sang, puis quitta la pièce sans un mot.
Il avait compris le message.Mais elle sentait un poids peser sur elle, une boule dans sa gorge. Ça la révoltait de ne pas pouvoir répondre à ce monstre. Elle eut même envie de pleurer mais les larmes ne vinrent pas.
La seule personne qui pouvait au moins la soutenir en ce moment, creusait une distance entre elles. Et elles n'étaient pas en bon termes. En plus, elle n'était pas si sûre que ses problèmes l' intéressaient. Non, Katrine se fichait complètement d'elle.
Mais au contraire, elle, malgré tout ce qui venait de se passer, elle se souciait d'une personne en particulier. Une personne qu'elle n' aurait jamais dû laisser partir comme ça. Elle était résolue à aller le voir quitte à amplifier la colère d' Hector.
Sa tête tournait tellement, qu'elle faillit tomber dans les escaliers. Mais elle se rattrapa de justesse.
Quand elle irait mieux, elle ferait peut-être une bêtise, mais une bêtise qu'elle ne regretterait pas.
Peu importait la sentence qui l' attendrait à son retour.
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Amour ou Haine?( Correction En Cours...)
RomansÀ cause d' une seule petite phrase et un ego surdimensionné blessé, Sophia vit sa vie chambouler complètement. En un seul jour, sa vie était toute planifiée. Sa génitrice l' avait laissée à la merci d' un homme qui n' avait qu' un seul et unique bu...