Quand elle se résolut enfin à sortir de la pièce, elle tomba nez à nez à son mari qui était accompagné d'un autre homme. Celui-ci était très musclé et son visage n' exprimait aucune ombre de sympathie. On pouvait certainement le comparer à un robot. Il se tenait très droit à côté d' Hector, les mains croisées. Elle ne savait pas pourquoi, mais cet homme la déplut tout de suite et elle se demanda ce qu' il faisait là.
- Où étais tu ? Je t' ai cherchée partout dans la maison.
Elle ne répondit pas et se contenta de croiser les bras sur sa poitrine. Hector afficha un air agacé et se tourna vers l'homme :
- David, je te présente ma femme. Sophia, voici David. C' est lui qui se chargera de te surveiller.
Elle s' étrangla presque avec sa salive. Alors ce monstre était vraiment sérieux quand il lui avait dit qu' il allait la mettre sous surveillance. Non mais sérieux, il dépassait les bornes là. Il l' empêchait de travailler et maintenant il allait la faire surveiller et pourquoi il ne la mettait pas en prison tout simplement ?
Ce dénommé David lui tendit la main, mais elle l' ignora. Maintenant elle savait pourquoi elle ne l' aimait pas.
- Est ce que je peux avoir une conversation privé avec mon mari ou ça dérange ? Dit Sophia sèchement à l' intention de David.
Il jeta un coup d' œil à Hector comme pour avoir son approbation. Celui-ci lui adressa un signe de tête positif et il sortit de la pièce, les laissant seuls.
- Tu ne crois pas que tu vas loin là ? Tu ne veux pas que j' aille travailler, tu me mets sous surveillance. Non mais tu cherches quoi à la fin ? Me garder enfermer dans cette maison jusqu'à ma mort ? Cria t-elle à son mari.
Celui ci fronça les sourcils :
- Je trouve que tu prends trop la confiance avec moi. Tu ne me parles pas sur ce ton compris ? Et je ne t' ai jamais dit que tu ne pouvais pas sortir. David va juste se charger d' avoir un œil sur toi afin de t' éviter de faire des... bêtises, comme aller voir le petit con là, comment il s' appelle ?
- En fait, t' es tout simplement jaloux. Oui jaloux qu' il ait mon affection et pas toi. Jaloux que je te déteste et que lui je l' aime. Oui, t' es tout simplement jaloux imbécile.
Ces mots n' atteignirent aucunement son mari. Il la prit par la taille avec sa main droite, et de l' autre, il lui caressa la joue, ce qui agaça fortement Sophia.
- Oui, tu as raison. Je suis très jaloux car je n' aime pas partager ce qui m' appartient et toi tu es à moi. Peut-être bien que je n' ai pas ton amour et lui si, mais c' est avec moi que tu dors tout les soirs, c' est dans ma chambre que tu te douches, c' est dans ma maison que tu habites. C' est avec mon argent que tu te nourris. Et le plus beau dans tout ça, c' est mon nom que tu portes. Et crois moi, il n' aura jamais rien de tout ça et je vais te montrer maintenant à quel point tu es mienne.
Il lui tira les cheveux en arrière et l' embrassa sauvagement avec passion . Ce baiser laissa la jeune fille à bout de souffle. Il ne la dégoûtait pas mais elle avait horreur qu' Hector la touche. Elle le détestait trop pour cela. Enfin, il arracha ses lèvres des siennes et sursura à l' oreille de sa femme :
- Maintenant, je vais juste attendre que tu me supplies de te prendre dans les quatre coins de la maison.
Voyant l' air scandalisé de sa femme, il éclata de rire. Un rire que Sophia aimerait bien effacer.
Elle se passa la main sur sa bouche avec rage, comme si ce simple geste pouvait effacer le baiser de son mari.
- Je te hais de toutes mes forces. Je te jure que je te hais Hector Bustamente. Et ceci jusqu' à la fin de mes jours, cria Sophia.
- Je sais chérie, je sais. Mais faisons l' amour pas la guerre, lui dit-il en souriant.
Là c' était clair qu' il se moquait d' elle. Elle n' arriverait jamais à comprendre cet homme et elle n' allait pas non plus se casser la tête avec ça. Pourquoi il agissait si normalement ? Et pourquoi il souriait déjà ? Bon, c' était vrai, elle préférait son attitude de maintenant à celle habituelle mais quand même. Le voir sourire la mettait en rage. Elle n' aimait pas quand il était heureux. Les monstres comme lui méritaient seulement de souffrir.
- J' aimerais bien savoir pourquoi tu n' as pas renvoyé Paula. Tu ne vas pas me dire que tu as eu pitié d' elle parce que tu es un être sans coeur.
Cette fois, tout sourire s' était effacé sur son visage. Il était redevenu sérieux.
- Encore ce sujet. Paula est comme une seconde mère pour moi. Elle travaillait dans cette maison avant même que je sois né. Donc, qu' est ce que tu crois ? Que je vais la renvoyer comme ça ? Elle a pris soin de moi quand ma mère était trop occupée à ses petites affaires et elle m' a donné tout l'amour maternelle dont j' avais besoin et que ma génitrice n' a pas su me donner donc non. Jamais Paula ne sera renvoyée de cette maison compris ?
Oui elle avait compris. Oui elle avait compris combien c' était douloureux, humiliant, frustrant, decevant, de ne pas bénéficier de l' amour de sa mère. Oui, elle savait très bien ce qu' il pouvait ressentir parce qu' elle aussi, elle n' a pas reçu l' amour de sa mère.
Oui, elle connaissait très bien ce sentiment.Peut-être que c' était à cause de ça qu'il était devenu aussi amer. Peut-être que c'était à cause d'elle qu'il était devenu ce monstre. Mais ça ne l'empêchait pas de le haïr pour autant.
Au contraire, c' était satisfaisant de voir qu'au moins il avait souffert tout comme elle du manque d'amour de leur génitrice. D' ailleurs, elle se demandait si celle-ci était morte parce qu' il ne parlait jamais d'elle. En même temps, leur degré d'amitié s'évaluait à zéro, il n'allait pas non plus se mettre à lui faire des confidences.
Elle ouvrit deux fois sa bouche afin de lui poser la question mais elle se ravisa à temps. Elle n'allait pas prendre le risque de se faire rabrouer par lui.
- J'aimerais bien qu'on arrête de vivre comme chien et chat et qu'on trouve une entente. Ça ne peut plus durer. On ne peut pas vivre éternellement comme ça, dis-moi ce que je peux faire pour que tu arrêtes de me haïr, pour que tu me pardonnes pour tout ce que je t' ai dit et fait, dit Hector à sa femme brusquement.
Oh ! Il était bien dans sa tête cet homme ? Est-ce qu'il fallait appeler un docteur ? Hector Bustamente qui voulait se faire pardonner ? Il a reçu un coup sur la tête ou quoi ? De plus, ils ne parlaient pas de Paula à l' instant ? Pourquoi ce brusque changement de sujet ? En plus, pour lui dire ça ?
Mais ça lui fit vraiment plaisir qu' il lui demande ça parce qu'elle savait exactement ce qu'il devait faire pour la rendre heureuse. Pour qu'elle soit libre à tout jamais. Alors, naturellement, avec un calme olympien, elle lui donna sa réponse :
- Juste, arrête de respirer.
"On vit avec un coeur trop plein dans un monde trop vide.
Et sans n'avoir usé de rien, on est désabusé de tout".
Chateaubriand
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Amour ou Haine?( Correction En Cours...)
RomansaÀ cause d' une seule petite phrase et un ego surdimensionné blessé, Sophia vit sa vie chambouler complètement. En un seul jour, sa vie était toute planifiée. Sa génitrice l' avait laissée à la merci d' un homme qui n' avait qu' un seul et unique bu...