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Sophia se regarda une dernière fois dans la glace. Elle appréhendait ce qu' elle était sur le point de faire car elle savait que c' était une mauvaise idée d' aller voir sa mère. Elle ne savait pas comment elle allait la recevoir après ce qui s' était passé ce matin, mais elle avait besoin de réponse et c' était un bon prétexte pour voir encore une fois la maison de son père car celle ci lui manquait terriblement.

Elle jeta un coup d' oeil à sa montre et remarqua qu' il était déjà presque huit heures. Elle espérait que sa mère n' eut pas des projets pour ce soir. Jetant un dernier regard furtif dans la glace, elle prit son sac et sortit de la chambre.

Sophia trouva son mari dans le salon, adossé au mur, un verre à la main, le visage un peu sombre. Quand il la vit, il la dévisagea avec un étonnement non dissimulé. Il arcqua l' un de ses sourcils, fit tourner son verre entre ses doigts et l'interrogea calmement:

- Tu vas sortir?
Après ce qu' il  lui avait dit ce matin et la façon dont il s' était conduit avec elle, Sophia aurait bien aimé lui dire d' aller se faire voir ou lui faire ce simple geste qui avait le don de calmer les gens, mais elle n'en fit rien. Il était encore triste et se sentait abandonné. Elle pouvait clairement le voir dans ses yeux, mais il ne perdit pas pour autant son attitude arrogante. Elle le méprisait toujours autant mais elle n'allait pas se disputer avec lui.

- Oui.

Il fit un pas vers elle, et lui dit d' un ton arrogant :

- Je ne crois pas t' avoir donné la permission.

Sophia serra les dents. Elle détestait quand il s' adressait à elle ainsi, mais elle n'allait pas perdre son sang froid pour autant. S' il avait envie de se disputer, qu' il le fasse avec l'une de ses maîtresses. Elle avait reçu sa dose pour aujourd'hui hui et une de plus l'achèverait.

-Votre altesse? Permettez- vous à votre  humble servante de sortir s' il vous plaît? dit- elle d' un ton sarcastique.

Il esquissa un petit sourire et lui répondit sur le même ton:

- Ça ne va pas être possible car mon humble servante n'a pas encore rempli toutes ses tâches.

Sophia fronça les sourcils. Elle avait tout nettoyé cet après -midi et elle avait même pris le soin de lui préparer le déjeuner même si elle avait fait exprès de mettre trop de sel et de piment et qu'il ne pouvait rien avaler. C' était sa petite vengeance pour ce matin. Il l'avait beau traitée de "petite fille riche pourrie gâtée" ou encore de " bonne à rien" , elle n'en n'avait cure. Elle l' avait fait exprès, mais ça elle n'allait pas le lui dire.

Il n'y avait plus rien à faire dans la maison alors c' était quoi son problème à cet homme?

- J' ai absolument tout fait dans la maison, de quoi tu parles? Lui demanda t- elle presque en hurlant

Son attitude amusa son mari, mais elle n' y voyait rien de drôle.

- Tu es sûre que tu n'as rien oublié?

Sophia leva les yeux au ciel.

- Écoute, je n'ai pas le temps de jouer aux devinettes alors parle s' il te plaît.

- Madame  est  pressée dis donc, je parle du dîner de quoi d' autre.

Après ce qu' elle lui avait fait avec le déjeuner, il voulait qu' elle prépare le dîner? Mais cet homme le surprenait de jour en jour, son bon sens l' a quitté on dirait.

- Je n'ai pas le temps. Je dois vraiment sortir, répondit Sophia

Cette fois son mari fronça les sourcils.

- Où vas- tu?

- Chez ma mère

La réponse le surprit et il ne perdit pas de temps pour l'interroger

- Pourquoi tu veux aller chez ta mère?

- Parce que tout simplement je veux lui parler.

- De quoi?

Sophia expira calmement avant de lui répondre. Il l'agaçait fortement et elle commençait à être lassé par sa vue désagréable. Les autres femmes l'ont beau trouvé canon, séduisant mais pour elle depuis ce fameux jour où il lui a gâché la vie, c'était l'homme le plus répugnant et sans coeur qu'elle n'eut jamais connu.

- De...de mon père, répondit- elle avec hésitation

- De ton père? Mais il est mort, qu' est ce que tu veux savoir de lui ? Lui questionna son mari

- Je ne parle pas  de  lui mais de l'autre, se résolut - elle à lui répondre

Le visage de son mari se crispa.

- Tu parles de ce putain de violeur? Mais ce bon à rien n'est pas ton père bon sang et maintenant il doit être six pieds sous terre. Ce n'était qu'un pauvre type dont ta mère a eu la malchance de croiser sa route. Ton vrai père est celui qui a toujours été là pour toi, celui qui t' a donné tout son amour, celui avec lequel tu jouais et que tu racontais tes petites anecdotes, celui qui prenait le temps de t'enmener à l'école et celui qui était toujours là lors des réunions de parents et non ce vaurien qui a violé ta mère compris, hurla son mari

Sophia le comprenait. Il décrivait le père qu'il avait toujours rêvé mais qu'il n'avait jamais eu. Il était en colère, mais sa voix trahissait son émotion. L'abandon de son père lui faisait toujours aussi mal, elle le savait et ne lui en voulait pas du tout de lui parler ainsi. Cet homme était un animal blessé et qui avait fait face à la cruauté de la vie beaucoup trop tôt.

- Je sais mais j' ai besoin de savoir certaines choses, répondit tout simplement Sophia

Il la scruta un long moment comme si elle avait perdu la tête et finit par déclarer d' un ton froid :

- Bien!

Avant de partir, Sophia eut le temps de voir une petite larme couler sur la joue de son mari même s'il s' empressa de lui tourner le dos et elle ne pût s' empêcher d' avoir mal pour lui. S' il était différent, ils auraient pu partager cette même douleur qui les taraudait, mais cet homme n'était pas du genre à se confier ni à laisser voir ses sentiments.

Comme d' habitude, son éternel garde du corps dont elle avait  une grande envie de se débarrasser, l 'accompagna.
Rapidement, la discussion qu'elle avait eu avec son mari disparut, car une seule personne accaparait son esprit: Alexander. Et elle ignorait comment elle allait faire pour le revoir. Les messages ne lui suffisaient plus. Elle avait envie de le revoir et goûter à ses baisers.

Quand ils arrivèrent enfin, Sophia descendit de la voiture et s' appuya contre celle ci avant de contempler la maison de son père, son royaume qu'elle avait quitté beaucoup trop tôt.
À la pensée de son géniteur, une larme s' échappa de son oeil droit et elle l'essuya rapidement.  

Elle devait être parfaite pour affronter sa mère. L' heure de vérité était venue car elle n'avait pas cru à toute  l'histoire racontée par celle ci. Elle n'était pas dupe et savait parfaitement de quoi était capable cette femme.

Et ce soir, elle était décidée à lui soutirer la vérité coûte que coûte.




Faites comme l'arbre: changez vos feuilles et gardez vos racines...Changez vos idées et gardez vos principes.

Amour ou Haine?( Correction En Cours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant