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Sa meilleure amie était juste là debout au milieu du salon discutant avec son mari comme deux bons vieux amis.
On aurait même dit qu'elle lui faisait du charme.

Elle n'aurait pas osé.

Mais que faisait-elle là ? Qu'est ce qu'elle voulait ? Et d' ailleurs, n'était- elle pas supposée être en France en ce moment ?  C' était vrai qu'avant son mariage, elle lui manquait terriblement et elle avait vraiment envie de la voir mais  ce n'était plus le cas. Elle avait appris à se passer d'elle pendant ce mois. Elle ne lui a plus jamais parlé depuis la dernière fois et celle-ci n'a pas trouvé bon de la rappeler non plus.

De toute façon, à chaque fois qu'elles conversaient, Katrine ramenait absolument tout à elle.

Quand Sophia avait besoin d'une épaule pour pleurer, elle n'était pas là. Quand elle avait besoin d'une oreille à son écoute, elle n'était pas là. Quand elle avait besoin d'une personne pour lui remonter le moral, elle n'était pas là.
Alors c'était clair qu'elle ne pouvait plus porter la grade de sa meilleure amie. Elle n'en n'était plus digne.

Malgré qu'elle connaissait sa situation économique, celle-ci ne lui a jamais demandé comment elle s'était débrouillée ou pas. Elle devait sûrement être trop heureuse en France pour prendre le temps de penser à elle.

Elle était égoïste  de penser comme ça ? Et bien si ça c'était de l'égoïsme...

Et d'abord pourquoi Katrine avait donné ce silence radio ?

Maintenant elle devait sûrement savoir qu'elle était mariée, d'où la raison de sa présence ici.

Elle avait dû avoir un choc quand sa mère lui a appris la nouvelle. C'était évident que c'était elle qui le lui a dit.

Ma fille s'est mariée avec un homme riche et maintenant elle vit comme une reine. Tu ne peux pas savoir combien je suis fière d'elle. Et de plus c'est un vrai dieu grec, il est tellement beau.

Elle était sûre que c'était exactement les paroles que sa mère avait dit à Katrine.

Heureusement pour elle, celle-ci ne lui a pas dit dans quelle condition elle s'était mariée. Elle ne voulait surtout pas que son ex meilleure amie le sache et personne d'autre d'ailleurs.

Bien évidemment, à part Alex.

Katrine devait sûrement lui en vouloir de ne pas lui en avoir parlé mais en même temps, comment voulait-elle qu'elle le fasse si à chaque fois qu'elles avaient une discussion, elle ne cessait de parler d'elle. Enfin, rectification, les rares fois qu'elle lui avait parlé.

Sophia se reprit et continua à descendre les marches. Et bien évidemment, ses talons alertèrent son mari et son ex meilleure amie de sa présence. Alors tout deux se tournèrent vers elle au même moment.

Elle fut immédiatement mal à l'aise alors elle s'empressa de descendre les marches rapidement. Elle crut voir de l'admiration dans les yeux de son mari mais elle devait sûrement rêver.

Quand elle fut enfin arriver à leur hauteur, elle ne sut pas comment agir en présence de Katrine. Lui sauter au cou et lui dire combien elle lui avait manqué ? Ça c'était un mois avant. La prendre dans ses bras et lui dire comment elle était contente de la revoir ? Ce serait de l'hypocrisie pure.
Alors elle lâcha juste à son intention un petit:

- Salut !

Mais celle ci l'ignora ouvertement. OK ! Laquelle des deux était supposée être en colère là ?La question ne se posait pas. Clairement c'était elle. Katrine agissait comme si elle avait quelque chose à lui reprocher.

Et d'ailleurs, si elle comptait l'ignorer ainsi, pourquoi était elle venue chez elle ? Pour lui reprocher de ne pas lui avoir mis au courant de son mariage ou juste pour voir " le beau gosse riche " qui a réussi à lui passer la bague au doigt. L'un n'empêchait pas l'autre en tout cas.

- Tu es ravissante, la complimenta son mari avec un joli sourire qu'elle aimerait faire disparaître sur son visage.

- Merci, répondit Sophia très aimablement ne voulant pas que Katrine remarque qu'ils étaient en froid.

Il passa une main dans les cheveux de sa femme et défit son chignon.

- Qu'est ce que tu fais? Lui demanda celle-ci.

- Tu es beaucoup plus belle comme ça.

En effet, elle était radieuse et encore c'était un euphémisme. La jeune fille n'avait pas idée combien  cette robe lui allait à ravir.

Katrine, pour sa part, la regardait dénuée de toute émotion. Sophia ne pouvait pas savoir ce qu'elle pensait. Mais ce dont elle était sûre, c'était qu'elles allaient avoir une discussion qu'elle n'était surtout pas pressée d'avoir.

- Je suis désolée chère demoiselle mais je dois enmener ma merveilleuse femme à une soirée. On ne va pas vous tenir compagnie trop longtemps car on est déjà en retard, dit Hector en s'adressant à Katrine .

- Je comprends, bonne soirée.

Et sur ce, celle-ci quitta la maison sans jeter un seul regard à Sophia.

Le couple s' en alla à leur tour pour se rendre à la soirée.

Quand ils arrivèrent enfin, dans leur limousine, le chauffeur ouvrit la portière du côté d'Hector. Après, il en fit de même pour Sophia. Celle-ci le remercia d'un petit sourire poli.

- Tu n'as pas besoin de le remercier. Il ne fait que son travail, la gronda son mari.

- Je ne vois pas où est le problème, répliqua t- elle exaspérée.

- Comme tu veux.

La soirée se déroulait dans une grande salle pouvant contenir trois cents personnes.

Pour le moment, aucun visage ne lui était familier.

Son mari la tenait par la taille d'un geste possessif, comme pour montrer aux autres homme qu'elle lui appartenait.
D'ailleurs, ceux-ci ne se gênaient pas pour la dévisager avec envie mais sans pour autant oser l'approcher.

Un homme vint les rejoindre et son mari entama bientôt une discussion avec lui. Au début cet homme le félicita, et complimenta Sophia mais après ils s'engagèrent dans une autre discussion basée sur les affaires.

La jeune fille se tint à l'écart car elle n'y comprenait rien du tout.

Elle s'excusa poliment auprès des deux hommes puis se dirigea vers une table vide.

Et ce fut  là qu'elle la vit et espéra de tout son coeur qu'elle ne vienne pas lui parler. En même temps elle devait s'y attendre. C'était évident qu'elle serait là. C'était une soirée de riche. Avant même qu'elle eut pu détourner les yeux, leurs regards se rencontrèrent .

Sophia remarqua  avec horreur qu'elle était entrain de s'avancer vers elle.

Non elle n'était pas prête pour ça.

Elle n'était pas prête de lui parler.

Pas prête d'entendre sa voix désagréable.

Pas prête de ressasser tous ces mauvais souvenirs qu'elle a réussi à enfouir pendant ce mois.

Elle n'était tout simplement pas prête de la revoir.

Son coeur fit un bond quand elle vit qu'elle était presque arrivée à sa hauteur.

Les mots coupent plus que les couteaux. Ils ne traversent pas la peau, mais ils blessent l'âme.








Amour ou Haine?( Correction En Cours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant