Je me suis levé à six heures du matin. J'en avais assez de tourner dans mon lit sans pouvoir trouver le sommeil. La nuit a été courte et mauvaise. J'ai des cernes violets sous les yeux et le teint terne. J'ai du mal à respirer normalement, la gorge obstruée par une boule d'angoisse qui ne me quitte plus depuis plusieurs jours.
J'ai passé un pantalon noir et un hoodie de la même couleur. J'enfile une paire de Converse et relève la capuche de mon sweat quand j'aperçois la voiture de Jeff remonter l'allée devant la maison.
Il est huit heures précises quand je monte dans la voiture. Jeff me salue et je lui réponds d'un simple hochement de tête. Alors qu'il s'engage sur la route, les battements de mon cœur accélèrent. Même si Jeff se veut rassurant, je sens bien qu'il y a quelque chose de sérieux au niveau de ma gorge.
Il me conduit dans une clinique privée où son père a déjà été soigné pour un mal de dos. L'établissement reçoit régulièrement des personnalités publiques et la discrétion du personnel n'a jamais été remise en cause.
Nous sommes garés depuis quelques minutes. Jeff est silencieux près de moi. Il consulte son portable tandis que je reste le regard fixé devant moi, dans le vide. Sa main sur mon bras me sort de mes pensées.
"Harry, je suis désolé, me dit-il doucement, j'aurais dû vous faire plus confiance à Kendall et toi et....
- C'est bon, je souffle. On devrait y aller... je réponds faiblement
- Harry... !"
Je descends du véhicule et ferme la portière, ne laissant pas à Jeff la possibilité de me présenter ses excuses. Je suis blessé par son comportement et même s'il est présent aujourd'hui à mes côtés, je n'oublie pas la semaine qui vient de s'écouler.
Je laisse Jeff ouvrir la marche. Je le suis, la tête rentrée dans les épaules, le pas lent. La double porte s'ouvre devant nous et nous accueille dans un hall aseptisé. Je reste planté au milieu tandis que Jeff s'approche du comptoir d'accueil pour prévenir de notre arrivée.
Une infirmière se présente devant nous et nous remet un badge avant de nous indiquer de la suivre. Nous montons dans un ascenseur qui nous dépose au cinquième étage du bâtiment.
"Le Professeur Corday va vous recevoir dans quelques minutes.
- Merci, répond Jeff pour nous deux. Calme-toi H. Ça va aller.
- J'aimerais pouvoir en dire autant, ou tout du moins le penser."
Jeff soupire légèrement. Contrairement à la veille où sa colère inondait son regard, aujourd'hui, je peux y lire une inquiétude sincère. Sa main presse mon épaule quand la porte du cabinet s'ouvre sur une femme d'une cinquantaine d'années, les cheveux châtains et bouclés ramenés dans une queue de cheval. Juchée sur une paire d'escarpins, sa blouse blanche impeccable, elle force le respect. Mais l'éclat dans son regard et le sourire qu'elle nous offre pour nous accueillir invitent à la sympathie.
"Messieurs, bonjour. Je suis le Professeur Elisabeth Corday.
- Enchanté. Je suis Jeff Azoff et voici Harry Styles.
- Bonjour Professeur, je murmure.
- Entrez et installez-vous."
Le bureau est à l'image du médecin. Je souris parce que la pièce est chaleureuse et loin des cabinets médicaux aux murs blancs et impersonnels, à la lumière au néon agressive. L'endroit est décoré de cadres, de dessins d'enfants autour des diplômes du médecin. Il y a des plantes et une douce odeur de lavande. L'endroit est apaisant.
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Les Capucines
FanfictionHarry a 25 ans et un avenir radieux devant lui. Auteur Compositeur Interprète à succès, il profite de la vie et de tous les avantages de sa notoriété. Mais au lendemain d'une soirée, Harry est contraint de prendre conscience de ses agissements et d...