CHAPITRE 15 - HARRY

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Je presse les doigts de Louis entre les miens lorsque ses lèvres rencontrent les miennes. Je savoure la douceur de son baiser, sa caresse dans le bas de ma nuque, ses doigts qui glissent doucement dans mes cheveux. Le baiser s'approfondit laissant nos langues se découvrir timidement.

Je ne veux pas que ce moment s'arrête.

Je ne me souviens pas de la dernière fois où j'ai embrassé quelqu'un de cette manière, la dernière fois où j'ai espéré ce baiser, où j'ai attendu d'enfin croiser la personne désirée. Mon cœur palpite au creux de ma poitrine. J'enroule mon bras autour de la taille de Louis pour le sentir encore plus près de moi.

Nous nous séparons, les joues rougies et le cœur battant, haletants. Son regard si bleu, si intense, me transcende. Je lui souris et glisse mes doigts dans ses cheveux pour dégager son visage avant d'embrasser ses lèvres furtivement.


"Je suis désolé... pour hier soir. D'être parti comme ça. C'était... idiot de ma part..." chuchote-t-il en se pinçant les lèvres.


Sa voix est légèrement éraillée, un peu plus aiguë qu'à l'accoutumée. J'imagine que son esprit part dans tous les sens, au moins autant que le mien. Parce que la situation est inattendue.

Je lui souris en réponse, déposant mes lèvres au coin de sa bouche, sur sa joue puis contre son oreille. Je m'imprègne de son parfum.


"C'est pas grave... J'aurais sûrement réagi de la même manière à ta place...

Ça m'étonnerait, il répond en riant. Tu es bien plus téméraire que moi !

Il faut être téméraire pour échanger un baiser avec moi ?" je demande doutant du second degré de sa réponse.


Louis m'observe, me sonde, semble réfléchir. Je le regarde attentivement, tentant de déchiffrer la malice au fond de ses yeux. Le petit sourire naissant au coin de ses lèvres fait littéralement chuter mon estomac au creux de mon ventre. Que s'est-il passé entre nous hier soir pour que notre relation change radicalement ?

Je caresse doucement sa joue puis le libère de mon étreinte. Je me réinstalle face au piano et joue quelques notes. J'ai besoin d'occuper mes mains. Mon esprit aussi. Je souris et secoue la tête pour reprendre mes esprits. Je laisse aller mes doigts sur le clavier, surveillant du coin de l'œil la réaction de Louis.

Il se racle doucement la gorge en positionnant sa main droite au-dessus du clavier puis de quelques notes, il commence à m'accompagner. Plus rien n'existe autour de nous. Il y a juste Louis, moi, la musique et cette mélodie que l'on partage et qui s'accorde si parfaitement. Le temps s'arrête une nouvelle fois autour de nous et nous nous laissons emporter.

Nous n'avons pas besoin d'échanger le moindre mot. Je m'aperçois que Louis a une belle culture musicale. Son sourire irradie son visage.

Je me souviens du premier jour où j'ai découvert le piano, où j'ai entendu Louis jouer. C'était mélancolique. Cet après-midi, il me propose un autre registre pour le plaisir de jouer.

Quand on est musicien, on joue par plaisir et souvent par nécessité. Le besoin d'évacuer un trop plein de sentiments qui s'emmêlent dans nos consciences. Un peu comme un auteur qui couche les mots sur le papier, un artiste qui chante à s'en casser la voix...

Mes doigts quittent le clavier quand la réalité me revient en pleine face. Ma poitrine se serre et mon cœur commence à palpiter un peu trop fort. Louis s'arrête et lève son regard sur moi. Je glisse ma main sur sa cuisse avant de me lever et de contourner le piano pour être face à lui.

Les CapucinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant