Je viens de quitter l'autoroute. Il me reste encore quelques kilomètres à parcourir avant d'atteindre l'auberge. Au carrefour, je bifurque et m'engage sur la longue ligne droite bordée par la forêt. Je retrouve le calme et l'odeur si particulière de la terre humide, des feuillages.
Je souffle en glissant mes doigts dans mes cheveux. Je suis heureux de rentrer chez moi, même si je déteste devoir quitter ma famille.
Le soleil commence à descendre sur l'horizon, donnant au ciel une belle couleur orangée.
Je ralentis avant de tourner pour passer le grand portail en fer forgé bordant le domaine "Les Capucines". Je roule doucement sur l'allée qui mène à la maison que j'occupe, un peu en retrait de l'auberge et juste à côté de l'étang.
Je ne prends pas le temps de vider le coffre de la voiture. Je glisse mes mains dans les poches de ma veste et me dirige vers l'auberge.
"Alors, Louis, ce week-end en famille, c'était bien ?"
Je passe la porte battante de la cuisine et suis accueilli par le sourire de Reese. Derrière ses fourneaux, elle prépare des petits feuilletés. Je m'approche du plan de travail, me sers une tasse de café avant de m'asseoir en face d'elle.
"Éreintant, j'ai envie de te répondre mais je suis ravi d'avoir vu tout le monde. Les jumelles changent tellement vite.
- Ce sont de jolies jeunes filles, Louis. Il va falloir te faire une raison. Ce ne sont plus des bébés !
- M'en parle pas ! Charlotte veille au grain. Ça me rassure.
- Tant mieux. Tout le monde était content de te voir ?
- Oui. On a vraiment passé un agréable week-end.
- Parfait.
- Et ici ? Tout s'est bien passé ? je demande à Reese.
- Oui, elle hésite. Il y a eu de nouvelles arrivées.
- Super. Je vais aller afficher les ateliers de la semaine.
- Niall a demandé à tous nous voir dans son bureau dans 30 minutes, ajoute Reese doucement.
- Tu sais pourquoi ?
- Il n'a rien dit. Je ne sais pas, dit-elle évasive.
- OK."
Je scrute le visage de mon amie, voyant bien qu'elle me cache quelque chose. Reese mord sa lèvre inférieure avant de se tourner vers le four pour déposer la plaque de petits feuilletés. Je quitte la cuisine et me dirige vers l'un des salons, celui qui est juste à côté de la réception. Je le traverse tout en extirpant la clef que j'ai glissée dans ma poche. Je suis le seul à posséder cette clef aujourd'hui. Elle ouvre le salon préféré de ma mère, bordé par de grandes baies vitrées, donnant sur l'étang. Je tire la petite console qui bloque la porte avant d'insérer la clef dans la serrure et l'ouvrir. Je me faufile dans la pièce en refermant la porte derrière moi.
Après le week-end que je viens de passer, la nostalgie me gagne. Je ne vais pas revoir mes sœurs avant plusieurs semaines. Et comme chaque fois que je les quitte, je me demande si j'ai pris la bonne décision en restant ici, à l'auberge.
Je m'avance dans le petit salon jusqu'au magnifique piano à queue noir. Je m'assieds et relève le couvercle pour découvrir les touches. Je laisse aller mes doigts, les yeux fermés, me remémorant la mélodie que ma mère me jouait tous les jours lorsque j'étais enfant, qu'elle m'a appris patiemment, parmi tant d'autres mélodies qu'elle affectionnait tant.
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Les Capucines
FanfictionHarry a 25 ans et un avenir radieux devant lui. Auteur Compositeur Interprète à succès, il profite de la vie et de tous les avantages de sa notoriété. Mais au lendemain d'une soirée, Harry est contraint de prendre conscience de ses agissements et d...