Six semaines plus tard....
Je gare la voiture devant le bâtiment en briques rouges. J'attrape mon écharpe légère que je passe autour de mon coup avant de descendre du véhicule. Je suis devenu un peu flippé du moindre coup de vent ou courant d'air. Même s'il fait un temps magnifique aujourd'hui, je ne veux prendre aucun risque en traversant le parvis devant l'immeuble.
Je verrouille la voiture et jette un rapide coup d'œil autour de moi. Je ne suis pas surpris d'apercevoir un paparazzi de l'autre côté de la rue. Ma présence de ce côté du pays a été découverte à la suite de quelques sorties avec Louis, Reese et Calvin. Ça ne me dérange pas tant que ça, dès l'instant que la raison de mon silence sur les réseaux sociaux ou en télévision reste secrète.
Je finirai sûrement par évoquer ce que j'ai traversé ces derniers mois mais je pense le faire uniquement quand je serai prêt.
Les résultats des analyses sont tombés il y a maintenant plusieurs jours. Si jusqu'à recevoir l'enveloppe je ne m'étais pas inquiété des conséquences des polypes sur ma santé, je reconnais avoir eu un long moment d'hésitation avant d'ouvrir les documents.
Évidemment, Louis était à mes côtés. Son soutien est indéfectible, même si j'ai été plus d'une fois odieux avec lui les premiers temps de ma rééducation. Louis a son caractère et ne se laisse pas faire. Il me tempère quand c'est nécessaire mais sait également me remettre à ma place quand j'abuse.
Et j'avoue avoir souvent abusé.
Les premiers jours de rééducation ont été difficiles. Même si le Docteur Corday m'avait expliqué que je ne pourrais pas reparler normalement dès le début, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi long.
Mon orthophoniste, Zayn Malik, a pris toutes les précautions nécessaires et a dû faire face à mon entêtement. Jusqu'au jour où lui aussi s'est énervé et m'a remis à ma place. Mon estime personnelle n'a jamais autant été mise à rude épreuve. J'ai eu envie de tout envoyer balader plus d'une fois. Mais Louis... Louis a su me canaliser. Il a compris mes attentes et a su me faire entendre raison.
Le jour où j'ai pu prononcer son prénom à haute voix reste gravé dans ma mémoire comme l'un des plus doux. Nous étions installés tous les deux dans le salon de sa maison, la lumière était tamisée. Louis était assis dans le canapé en train de lire. Moi je l'observais simplement. Nous avions travaillé Zayn et moi sur le placement de ma voix et les quelques exercices de respiration que je devais rendre naturels. J'avais envie de parler à Louis et en même temps j'étais terrifié par ce qui pouvait sortir du plus profond de ma gorge. Et, à bien y réfléchir, Louis n'avait jamais entendu le son de ma voix. Nos conversations n'avaient été que murmures même dans nos disputes.
Ce soir-là, je savais que je ne pouvais pas tenir une conversation. Je n'avais droit qu'à quelques mots. Je me suis levé du canapé et j'ai commencé à me diriger vers la cuisine. J'ai fait demi-tour, il a relevé son visage vers moi et lorsque j'ai dit de la manière la plus audible "Louis, je vais faire du thé, tu en veux ?", son regard s'est illuminé. De bonheur. De fierté aussi, au moins un peu. Il m'a rejoint et s'est jeté à mon cou pour m'embrasser avant de me dire "J'ai toujours aimé l'intonation de ta voix. J'étais si impatient de t'entendre... vraiment".
Je souris bêtement à ce souvenir en passant la porte du bâtiment. J'ai justement rendez-vous avec Zayn mais également Charlène, ma coach vocale et le Docteur Corday. Je gravis les trois étages avant de frapper à la porte de l'appartement de Zayn où il a son bureau.
"Bonjour Harry, m'accueille l'orthophoniste. Tout va bien ?
- Bonjour Zayn. Oui merci." je réponds en pénétrant dans l'entrée avant de le suivre jusqu'au bureau.
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Les Capucines
FanfictionHarry a 25 ans et un avenir radieux devant lui. Auteur Compositeur Interprète à succès, il profite de la vie et de tous les avantages de sa notoriété. Mais au lendemain d'une soirée, Harry est contraint de prendre conscience de ses agissements et d...