CHAPITRE 27 - LOUIS

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Je termine de découper les légumes tandis que les oignons rissolent dans la cocotte. Je vérifie la cuisson du rôti dans le four. C'est une recette que ma mère nous préparait souvent lorsque j'étais gamin. C'est le souvenir des dimanches midis en famille autour de la grande table, les rires de mes soeurs, le sourire de ma mère.

Je ne cuisine jamais ou très peu mais j'avais besoin de m'occuper l'esprit. J'en ai profité pour inviter Niall, Reese et Calvin à venir dîner avec moi, à la maison. Nous ne nous sommes pas retrouvés depuis quelques temps et je dois bien avouer que j'ai besoin de cette soirée.

Je rumine depuis deux jours, vacillant entre colère, déception et peine. Je n'en reviens pas qu'Harry ait pris au pied de la lettre ma demande de le voir quitter l'auberge. C'était une dispute. J'étais abasourdi par ses révélations, il m'a blessé mais je ne voulais sûrement pas qu'on se quitte de cette manière, pas après les quelques jours que nous avions passés ensemble. Pas après ce que nous avions partagé.

Ce matin, en prenant mon petit-déjeuner, je suis allé un peu sur internet. Je consulte en général principalement les actualités et des sites relatifs au tourisme pour l'auberge, rarement les potins sur les célébrités. Mais, ce matin, je voulais des nouvelles d'Harry et je me doutais que je trouverais des photos volées de lui arrivant à l'aéroport. Rien de son retour à Los Angeles n'a filtré. De la même manière que rien ne semble avoir fuité sur son séjour sur la côte Est. Par contre, la soirée arrosée qu'il a passée dans un club californien a fait la une de nombreux sites. Et ça m'a tordu le ventre... de le voir à travers un écran alors que quelques heures plus tôt je l'avais près de moi, mais surtout de le voir aussi mal en point. Je m'en suis voulu parce que si je n'avais pas réagi si durement lorsqu'il m'a expliqué ses problèmes, il ne serait peut-être pas rentré ou tout du moins, il n'aurait peut-être pas été en soirée. 

En fait, je n'en sais rien. Je le connais si peu.

L'odeur de brûlé me sort de mes pensées. Je remue rapidement les oignons et ajoute un peu de vin blanc avant de verser les légumes. J'assaisonne et mets le couvercle pour que ça cuise tranquillement. Je me dirige vers le salon, mon verre de vin à la main et consulte mon téléphone.

Il est toujours ouvert sur les messages textes.... et le message d'Harry que j'ai reçu deux heures plus tôt. Enfin... le message de Kendall.

Je n'ai pas répondu. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas pourquoi Kendall a pensé qu'Harry voudrait que je connaisse le jour de son opération. Je suis juste rassuré qu'il ait enfin décidé de se soigner.

Je souffle puis je prends une gorgée de vin. Je me perds dans la contemplation de l'étang devant moi, les reflets des derniers rayons de soleil qui font scintiller l'eau.


"Mais arrête Calvin ! Louis n'a pas demandé qu'on ramène quelque chose !"


La porte d'entrée à peine ouverte, j'entends Reese râler sur mon ami. Je souris, ravi de les voir enfin arriver.


"Qu'est-ce qu'il vous arrive, je demande en allant les accueillir.

- Calvin n'a pas confiance en tes talents de cuisinier, m'informe Reese.

- Mais Reese !!! se plaint Calvin.

- Quoi ? Ce n'est pas ce que tu viens de dire ?

- J'ai un souvenir de steaks totalement cramés ! il se justifie.

- Calvin... ! On avait dix-sept ans !" je rétorque presque vexé qu'il se souvienne de cette tentative désastreuse en rentrant d'une fête.

Les CapucinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant