CHAPITRE 20 - HARRY

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J'enlace Reese pour la saluer, mon regard suivant la silhouette de Louis qui s'échappe vers chez lui. Je serre la main de Niall et les remercie tous les deux pour leur accueil et leur compréhension.

Je descends les quelques marches du perron puis monte dans le taxi, confirmant au chauffeur de me conduire jusqu'à l'aéroport.

Le cours de ma vie doit reprendre après ces deux semaines. Je vois déjà Jeff me demander des explications sur mon absence et mes silences, même si je suis certain que Kendall s'est chargée de lui donner des nouvelles. Dès demain, j'ai rendez-vous à la clinique pour les examens et consultations pré-opératoires. L'opération, elle, aura lieu dans deux jours.

Je suis toujours autant terrifié par cette intervention sur mes cordes vocales. Ma gorge est toujours douloureuse malgré les heures de silence et ma voix de plus en plus éraillée. Je sais bien que je n'ai pas le choix mais je suis terrorisé. Par l'opération en elle-même et par les conséquences.

Nous passons à proximité de Louis lorsqu'il emprunte le chemin qui mène à sa maison. Il ne tourne pas le visage vers la voiture. Les battements de mon cœur commencent à accélérer et je ressens une douleur aiguë dans ma poitrine qui me coupe le souffle. Je croise le regard du chauffeur dans le rétroviseur qui m'interroge. Je ferme les yeux et hoche la tête pour le rassurer alors que nous passons les portes du domaine.

L'angoisse m'étreint de plus en plus et je peine à respirer sans être tiraillé. Je ferme les yeux et tente de prendre une respiration calme et régulière. J'essaie de me concentrer sur la chanson qui passe à la radio. Mais rien ne fonctionne. Mes pensées s'entrechoquent et la seule chose à laquelle j'arrive à me raccrocher c'est le goût des lèvres de Louis.

Son regard bleu profond. Ses caresses. Sa voix. Son rire. Son odeur. La quiétude de sa maison.

Je me redresse et tape sur l'épaule du chauffeur pour attirer son attention.


"Faites demi-tour s'il vous plaît" je lui demande presque suppliant.


Je n'ai pas envie de partir. Je n'ai pas envie de quitter Louis de cette manière.

Au croisement, le taxi ralentit et effectue sa manœuvre pour revenir sur nos pas. A peine les portes du domaine passées, je lui demande de s'arrêter. Je lui tends quelques dollars, récupère mon sac et quitte le véhicule.

J'appuie sur le point qui étreint ma poitrine et avance à grandes enjambées jusqu'à la maison. Je laisse mon sac tomber lourdement sur le sol et ouvre la porte sans même frapper.

Louis est assis sur son canapé, le visage entre les mains. Il se retourne brusquement, ses yeux directement ancrés dans les miens.

Je m'approche, à bout de souffle tandis qu'il se lève et me rejoint. Je glisse ma main sur sa joue, capturant la larme qui y coule. Sa bouche s'écrase sur la mienne. Louis m'embrasse avec avidité comme si nos deux vies en dépendaient. Le point dans ma poitrine disparaît à mesure que je resserre mes bras autour de lui.

Nous nous détachons l'un de l'autre, mon front contre le sien. A l'orée de ses lèvres, je souris.


"Je ne suis pas obligé de partir tout de suite en fait, je murmure.

Tu es sûr ? Tu n'as pas des obligations ? il demande avec hésitation.

Je ne suis pas encore prêt, je réponds... à retrouver ma vie"  j'ajoute.


Les CapucinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant