CHAPITRE 18 - HARRY

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Louis rit à l'anecdote que je lui raconte sur l'un de mes premiers plateaux télé. L'angoisse pour un jeune homme propulsé sur le devant de la scène, certes un peu arriviste. Mais me retrouver invité au milieu de plusieurs célébrités et face à un animateur qui n'hésitait pas à me mettre un peu mal à l'aise, je ne faisais pas le malin.


"Mais vous êtes amis maintenant ? me demande Louis en essuyant les larmes au bord de ses yeux.

Oui. Je suis même le parrain de son deuxième enfant, je lui réponds en lui montrant le prénom tatoué sur mon bras.

C'est incroyable cet univers, quand même... il ajoute un peu rêveur.

C'est un monde de requins, tu sais. Il faut savoir bien s'entourer. Il y a toujours quelqu'un prêt à t'aider pour mieux te planter un couteau dans le dos quelques mois ou années plus tard. Mais il y a des avantages. Plutôt agréables..." je termine en prenant une gorgée du vin que nous avons commandé.


Louis a pu nous obtenir une table dans ce restaurant dont il m'a vanté les mérites en arrivant plus tôt dans la journée. La vue sur la petite marina est agréable et la carte n'a rien à envier à certains grands restaurants étoilés.

Nous passons une agréable soirée. J'apprécie beaucoup la compagnie de Louis. De plus en plus même, quand j'y pense. J'aime la douceur de ses gestes, le son de sa voix. La manière dont ses yeux se plissent lorsqu'il sourit. Cette façon qu'il a de ramener ses cheveux en arrière. La fine barbe qui recouvre ses joues ces deux derniers jours.

Je mordille ma lèvre inférieure quand je sens l'envie se propager dans mon corps. Je repose mon verre sur la table et laisse ma main venir chercher celle de Louis. J'en caresse doucement le dos avant de m'en emparer, liant nos doigts ensemble. Les pommettes de Louis rosissent tandis qu'il me regarde sous ses cils, un sourire sur les lèvres.


"Messieurs..., nous interrompt le serveur. Je suis désolé mais nous allons devoir fermer."


Je me rends alors compte que les clients ont quitté la salle et les tables ont été débarrassées. Le serveur près de nous est un peu gêné, de nous déranger ou de nous trouver main dans la main, je ne sais pas. Je glisse ma main dans la poche de mon jean pour régler l'addition.


"Oui bien sûr, excusez-nous, nous n'avons pas vu le temps passer, dit Louis alors que je donne ma carte bancaire. C'était délicieux. Vous pourrez féliciter le chef, il ajoute avec un sourire cordial.

Merci Monsieur. Ce sera fait. Je vous souhaite une bonne fin de soirée."


Le serveur s'éloigne alors que nous nous levons. Louis enfile sa veste et moi mon pull. Sa main s'agrippe à ma hanche et il embrasse ma joue, tendrement.


"Merci beaucoup pour le repas, il murmure. Merci pour cette soirée.

Merci pour la journée Louis et pour nous avoir amenés ici", je lui réponds avant d'embrasser ses lèvres dans un sourire.


Louis et moi quittons le restaurant et rejoignons la voiture pour rentrer à l'auberge. Nous traversons la ville au ralenti. On est bien loin de Los Angeles et de la circulation continuelle, des quartiers surfaits. Ici, ça sent bon les sous-bois, l'odeur particulière de la nuit tombée.

Les CapucinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant