Lien Lunaire

14. Papa, Maman... 🌔

— Tu t'en vas, seule, avec lui ?! Vraiment ?

Max est dernière moi tandis que dans un sac gentiment prêté par Lizzie, j'enfourne des affaires que Marius m'a donné à mon arrivée. Apparemment, elles appartiennent à Marie.

— T'as fini de hurler comme ça ? grogné-je en me retournant vers lui après avoir fermé mon sac.

Il me fait les gros yeux, ses lèvres sont retroussées, ses iris sombres. Il est en colère, peut-être même jaloux. Si seulement j'avais pu partir avec lui, je l'aurais fait mais Marius n'est pas idiot et il refuse que nous soyons seuls tous les deux.

— Il est hors de question que tu partes d'ici.

Je lève les yeux au ciel, fais le tour de mon lit pour arranger ma couverture et mes coussins, histoire de laisser derrière moi une chambre propre et rangée.

— Max, je suis une grande fille.

— Il va te monter la tête !

— J'ai besoin de voir mes parents une dernière fois !

Je me redresse et le fusille du regard. Je ne demande qu'une seule chose, c'est les voir, une dernière fois avant de passer ma vie ici, comme un animal. Il ne peut pas m'en empêcher, il n'en a pas le droit d'ailleurs.

— Tu m'as tout pris ! Tu m'as tout volé ! grondé-je en appuyant mon index contre son torse dur. Tu n'as pas le droit de me refuser ça ! T'as pas le droit, t'entends ?

Je sens des larmes noyer mes yeux, me les brûler. Je laisse retomber mollement mon bras le long de mon corps, renifle et détourne les yeux tout en essuyant rapidement les larmes qui perlaient aux coins de ceux-ci.

— Je crains seulement que...

— Que quoi ? Après tout, tu baisais pas cette Rebecca ?

Quand je le regarde, je vois son visage se décomposer. Il se ferme, il se braque aussitôt. Ça ne m'étonne pas. Les hommes n'aiment pas être touchés dans leur ego. Dommage pour lui, c'est sorti à table et c'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

— Tu n'auras qu'à rester auprès d'elle durant mon absence. Je suppose qu'avant mon arrivée ici, tu te faisais plaisir.

— Enfin, ça n'a rien à voir, Monroe, bredouille-t-il.

— Si, ça a tout avoir ! Tu es en couple avec elle ?

Il pouffe de rire, fronce les sourcils. Visiblement, il ne sait pas vraiment comment réagir.

— Tu comptais me le dire avant ou après m'avoir embrassé ?

Je n'ai pas pour habitude de réagir de cette façon. En réalité, je ne suis pas censée être jalouse. Je ne suis pas sa femme, il n'est pas mon mari, pas même mon petit ami. Je n'en ai jamais voulu d'ailleurs ! Pourtant, je réagis comme une adolescente jalouse et possessive, ce qui ne me ressemble pas.

— Tu joues à quoi là ? grommelle-t-il.

Je croise les bras, prend mon air le plus ingrat possible.

— Et toi, Maximilien ? À quoi tu joues avec moi ?

Il passe une main sur son visage, mordille sa lèvre inférieure. Ses si belles lèvres, goûteuses... des lèvres que j'aimerais tant embrasser à nouveau, que j'aimerais tant sentir sur chaque parcelle de ma peau...