17. Jeu de mains, jeu de vilains 🌗

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Nous nous sommes laissés portés par ce désir qui nous habite depuis que je suis comme lui. Si bien que la haine a laissé la place aux fantasmes. J'ai goûté à sa chair une seule fois, tout comme lui et c'est devenu aussi addictif que de la drogue. C'est comme Ève qui croque le fruit défendu. Les répercutions sont inévitables, les risques sont grands et pourtant, sur une semaine, nous ne nous sommes pas arrêtés. C'est plus fort que moi, chaque fois que je le vois, chaque fois que je le sens, que j'entends sa voix, j'ai une envie folle de lui sauter dessus. Je veux connaître tout de son corps, je veux le sentir toujours près de moi.

Alors que je suis allongée sur mon lit, Max à genoux, se redresse pour ôter son t-shirt. Je ne désire que lui. J'ai découvert que son dos arpente aussi des cicatrices, des marques de griffures encore bien ancrées dans sa peau, couvertes par des tatouages. Peut-être bien que tous ces dessins, c'est en partie pour cacher les souffrances passées. Alors qu'il s'approche de moi je le repousse sur le lit et c'est moi qui prend les devants. Je m'assois sur lui, me penche vers son visage et l'observe un instant.

— Tu sais que c'est mal ce qu'on fait Monroe ?

Je l'insère en moi tout en le regardant et lentement, j'oscille sur son bassin. Je dépose un baiser sur son front.

— Et alors ? soufflé-je.

Je lui en fais un sur la joue.

— On a le droit de vivre, rajouté-je.

Il se mord les lèvres et je l'embrasse tendrement. J'ai envie de douceur cette fois, fini la bestialité. Je veux qu'il découvre autre chose que les rapports brutaux. Je veux qu'il se rende compte que la douceur existe aussi en ce monde. Lorsqu'il veut saisir mes hanches, j'attrape ses mains et les lui garde.

— Laisse-toi faire un peu, lui dis-je.

Je vois qu'il aime avoir le contrôle, qu'il est dominant, ce qui prouve qu'il saurait s'opposer à son frère mais s'il en a peur c'est pour une raison. Je colle mes lèvres contre son cou, j'aspire sa peau tout en continuant mes oscillations. Il se redresse alors, assis et il m'enlace, me serrant contre lui. Je passe mes doigts dans ses cheveux et nous nous regardons tous les deux, unis pour quelques minutes, comme si le seul moyen de ne pas souffrir de ce lien, c'était ça. Ses mains parcourent mon dos, serrent ma peau mais je vois et je sens qu'il tente d'être moins brutal. Il s'empare de mes lèvres le temps d'un baiser qui fait battre mon cœur. Je serais presque en train de sombrer. Sombrer dans ce que j'ai toujours voulu éviter. L'attache. Mes doigts glissent sur sa nuque alors que son baiser ne se termine pas, d'ailleurs, je n'ai pas envie qu'il se termine. Restons unis, comme ça, à jamais. Écoutons la lune et ses appels. Cessons de lutter contre quelque chose de plus grand que nous.

🌗

Après notre coït, j'enfile un jean et un pull pour ensuite m'asseoir sur le rebord de la fenêtre. Max remet son t-shirt puis me regarde. Je sens ses yeux peser sur moi.

— Il faut que tu saches une chose.

Je tourne la tête vers lui.

— Avec Rebecca... je n'ai rien fait. Je ne sais pas ce que tu as vu mais... j'ai pas été jusqu'au bout.

— Jusqu'où tu as été ?

En reparler pourrait me faire sortir de mes gonds.

— Je suis parti bien avant qu'on ne fasse quoi que ce soit. Elle s'est dénudée devant moi et pendant quelques minutes j'ai voulu le faire, pas par envie mais par vengeance. J'étais fou de rage que tu partes avec mon frère.

— J'avais pas d'autres choix.

— Je sais.

— Alors c'est qui pour toi cette femme ?

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