Le sang. Le froid. L'abandon.
Elle avait peur.
La nuit étoilée lui donnait l'espoir qu'elle devienne, un jour ou l'autre, comme les autres.
Son alter la démangeait. La grattait. L'affaiblissait.
Elle devait avancer, c'était la seule solution.
Pas de...
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« Sortie au centre commercial. »
Quelques semaines plus tard nous nous retrouvions tous, pour la plupart, au centre commercial sous l'assez bonne idée de Toru. Bien qu'elle soit invisible, ses idées paraissaient plutôt amusantes, il faut dire. Tout le monde partait un peu partout, ne connaissant pas très bien l'endroit, je me mis à coller ouvertement mon amie Ochako. Nous reparlions de l'examen physique avec bien moins de stress qu'auparavant.
« -Tu étais impressionnante !!
-Merci Nadeshiko, toi aussi, à vrai dire !
-Merci, c'est gentil... je lui souris timidement, et sinon ?
-Oui ?
-Quand est-ce que tu iras dire à Midoriya que tu en pinces pour lui ? lui demandais-je un sourire en coin.
-QUOI ?! elle faillit s'étouffer avec son eau, p-pourquoi tu dis ça ?!
-Peut-être parce que je te vois le fixer tout le temps à n'importe quel moment ?
-Mais comment veux-tu que je fasse quoi que ce soit ? Il craque pour toi !! elle me regardait comme si c'était logique.
-Je ne vois pas en quoi, t'es bien plus intéressante que moi et tu le connais depuis bien plus longtemps d'ailleurs, tu te fais juste des films.
-Hum... elle abaissa son visage tout en me chuchotant, Tu as sans doute raison... »
C'est vrai que Deku ne pouvait s'empêcher de me parler quand il le pouvait, mais je n'en voyais rien de bien concret. Ochako avait totalement ses chances et je comptais bien l'aider ! Malgré le fait que je n'étais pas très douée en compagnie masculine, je pouvais bien faire de mon mieux pour elle, pour mon amie. Même si je devais me concentrer sur moi-même, et sur mes propres sentiments dont je n'étais encore que très peu renseignée.
☆ ☆ ☆
Alors que nous marchions l'une à côté de l'autre, discutant plus ou moins d'animés que nous avions en commun, nous remarquions avec une synchronisation parfaite quelqu'un au côté d'Izuku. En plissant un peu plus mes yeux, je pouvais apercevoir un sourire qui sans mentir me donna tout plein de frissons. Des frissons de dégoûts total. Tout en avançant complètement sur mes gardes, je sentais le stress monter petit à petit en moi, et j'essayais tant bien que mal de voir les yeux de cet inconnu. Je tentais de le reconnaître mais rien, les cheveux cyan tombant m'empêchaient de savoir quoi que se soit. La dégaine de cet homme été plutôt fatiguée, et au vu de sa taille et de son apparence, je dirais qu'il a dépassé la majorité. Mais que voulait-il à Izuku ?
Ochako resta derrière moi, elle avait hésité à s'approcher, tenant d'une main tremblotante la manche de mon t-shirt. Après quelques secondes qui nous parurent de longues minutes, le regard apeuré d'Izuku se posa sur nous. La main de l'étranger resserra encore plus la pression sur le cou de notre ami, il semblait en détresse. Tout en fixant ce mouvement, je remarquais qu'il avait laissé l'un de ses doigts en l'air, mais pourquoi ?
Alors que je commençais à m'approcher, suivie d'une Ochako très peu rassurée, l'homme se tourna en notre direction, nous toisant du regard. Un regard cerné, aux yeux d'un rouge flamboyant, au large sourire crispé ainsi qu'aux lèvres gercées. Il me donnait la gerbe. Un étrange mal de crâne pris le dessus, ma main posée sur ma tête, je me mis directement à genoux. Sans lâcher des yeux ceux pétrifiés d'Izuku, Ochako s'abaissa tout près pour m'aider à me relever. Ma réaction l'avait inquiétée autant qu'à moi. Après tout cela m'arrivait très rarement quand je sentais un danger. C'était comme une prémonition que je pouvais ressentir grâce à un mal de crâne. Elle m'aida à me relever, me tenant fermement contre elle tout en marchant vers les deux jeunes hommes. Elle leva son visage vers l'homme aux cheveux bleus turquoise et se stoppa net. Je n'étais plus la seule à le reconnaître.
« -M-Mais c'est...
-Shigaraki Tomura, fini-je froidement par dire en regardant l'homme à la capuche.
-Je ne savais pas que tu étais accompagné, mon petit Izuku ! fit-il en lâchant notre ami, et en très bonne compagnie qui plus est. »
Mes poings serrés, je m'éloignais de mon amie pour marcher en titubant légèrement, me rappelant encore une fois que mes jambes n'étaient pas tout à fait soignées.
« -Je vois que tu as un souci particulier ma petite, dit-il tout en marchant pour s'en aller, on se retrouvera Izuku Midoriya. »
Alors c'est comme ça que le plus grand vilain s'en va ? Pour qui il se prend, sérieux ? Vilain à deux balles ouais. Je m'approchais en accélérant le pas, alors qu'Ochako m'appelait à s'en casser la voix. Elle me suppliait de revenir, étant aux côtés de notre ami brocoli, et de ne pas le chercher. Après tout, il y avait des civils partout, nous ne pouvions pas engager un combat ici. Et il n'oserait pas se faire remarquer ainsi, ce serait totalement inutile. Mais cela ne m'empêcha pas de vouloir discuter un peu avec ce taré. Je me souviens qu'il avait fait une étrange apparition dans l'un de mes cauchemars, et rien qu'en y repensant, j'en eus des sueurs froides.
« -Écoute ton amie gamine, ça va mal finir sinon, menaça-t-il.
-Et quoi ? Tu vas exploser les bâtiments ?! Blesser les civils ?! les gens autour de nous nous regardaient tout en continuant leurs routes, Il y a du monde partout autour de nous, ça m'étonnerait que tu fasses quoi que ce so-
-Te tuer, me coupa-t-il froidement s'arrêtant d'un coup, je te tuerais toi et les autres si j'en avais la possibilité actuellement.
-Que... son ton me glaça le sang, pourquoi t'as envoyé deux crétins me kidnapper ?
-Ce n'est pas moi, il se tourna en ma direction, mais ma supérieure.
-Et pourquoi ? Je n'ai rien de spécial alors foutez moi la paix !! lui hurlais-je en le fixant dans les yeux un air de défi.
-Effectivement, tu es d'une banalité ma pauvre, maiiiis...
-Mais ?!
-Mais tu as quelque chose d'intéressant, j'arquais un sourcil, autant l'exploiter comme il faut. Malheureusement, ce n'est pas ce que tu fais. En plus de ne pas savoir contrôler ton alter, tu n'es qu'une sale petite fouineuse ainsi qu'une petite merdeuse. »
Sur ces mots, il me montra un sourire aussi faux qu'effrayant et me tourna définitivement le dos. Il quitta ma vision en se faufilant dans la foule, et je le perdis finalement de vu quand un groupe de touriste passa par-là. Je ne savais pas quoi en penser, cette rencontre me laissa toute tremblotante. Ochako arriva à ma hauteur en trottinant, elle me secoua par les épaules, le visage pâle. Elle m'expliqua rapidement qu'après m'être éloignée tout en suivant Shigaraki, elle avait appelée la police. Ma tête hocha toute seule, je faisais mine d'écouter et seulement quand la police interrogea notre petit groupe quelques temps après que je compris la situation que nous venions de vivre. Et très franchement ça ne me motivait qu'à une chose : arrêter ce vilain coûte que coûte et au plus vite.
