Le sang. Le froid. L'abandon.
Elle avait peur.
La nuit étoilée lui donnait l'espoir qu'elle devienne, un jour ou l'autre, comme les autres.
Son alter la démangeait. La grattait. L'affaiblissait.
Elle devait avancer, c'était la seule solution.
Pas de...
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« Tu. N'es. Rien. »
Mes coups atteignant son visage me rendirent plus sadique que je ne l'imaginai. Je ne savais pas que la méchanceté pouvait aller aussi loin mais là j'avais atteint le summum de la violence. Et me qualifier de monstre n'aurait été que la plus pure des vérités.
Habituellement je n'étais qu'une simple adolescente ayant les rêves brisés en mille morceaux. Possédant une vie banale. J'étais une personne lambda qu'on croisait dans la rue, comme ça, mais qu'on ne reverrait sûrement plus jamais. Maintenant, j'avais la forte impression d'être devenue quelqu'un. D'enfin vivre.
Mais ce grand air de vie me rappelait que pour le coup, je me sentais tout de même seule. Comme si j'étais enfermée dans une spirale infernale. Chaque personne que je rencontrerai, finira par partir de ma vie ou me décevoir. Et à chaque fois le manège recommençait. Malgré ce sentiment rongeant ce qu'il y avait de bon en moi, je savais qu'il y avait tout de même des gens derrière moi qui me soutenaient. Je ne les voyais sûrement pas, mais je pouvais entendre leur cœur battre à l'unisson pour moi.
« -Tu vas mourir oui ?! beugla Erina en tirant mes cheveux.
-À toi l'honneur !!
-Les orphelines d'abord ! »
Mon alter n'était plus unique à mes yeux, mais ma vie, elle, elle l'était. Personne ne vivait ce qui se passait actuellement, mais il ne faut jamais dire jamais. Ça je l'ai bien compris.
Mais dites-moi, qui dans ce bas monde est en train de frapper sa soit-disant génitrice parce qu'elle a tué la pauvre gamine qu'elle considérait comme sa petite sœur sur un vaste terrain détruit par un homme super-glauque et défiguré? Pas le voisin de Kim en tout cas.
Plus mon agacement augmentait, plus je ressentais comme des picotements au niveau de ma main droite, comme si l'intérieur me lacérait encore et encore, en attente de pouvoir faire pousser quelque chose de grandiose. Je ne pus retenir mes larmes qui tombèrent sur le visage ensanglanté de ma mère. Et la douleur augmentait subitement, me faisant lâcher Erina qui restait au sol, reprenant avec peine sa respiration. Alors que je tenais mon poignet avec force pour tenter d'arrêter la douleur, Blood Finger s'élança vers moi avant d'être projetée plusieurs mètres plus loin.
☆ ☆ ☆
[Flash-Back]
Un cri. Un petit cri strident témoignant de la vie venait de résonner dans tout cet endroit miteux et puant. Moi, Erina Asakushi venait de donner la vie.
Tu n'étais pas le plus beau des bébés mais tu restais ma fille, la chair de mon sang, tu étais mienne. Malgré ton petit corps enrobé, tes grosses joues et ta petite touffe de cheveux, tu étais à ton plus grand malheur devenu ma descendance.
